Censure du gouvernement jeudi : Lecornu sans doute sauvé par le PS, une annonce majeure peut tout changer

Censure du gouvernement jeudi : Lecornu sans doute sauvé par le PS, une annonce majeure peut tout changer Reconduit à Matignon, Sébastien Lecornu affrontera ses premières motions de censure jeudi 16 octobre. C'est au PS que revient le dernier mot.

L'essentiel :
  • Reconduit au poste de Premier ministre et à la tête d'un nouveau gouvernement, Sébastien Lecornu a prononcé sa déclaration de politique générale (DPG) ce mardi 14 octobre devant l'Assemblée nationale. Il ne compte pas solliciter la confiance des députés.
  • Il a annoncé lors de ce discours une fiscalité nouvelle sur les Français les plus aisés, le renoncement au 49.3 et la suspension de la réforme des retraites jusqu'à l'élection présidentielle.
  • Le Premier ministre sera tout de même soumis au vote et fera face à deux motions de censure : l'une déposée par le RN et ses alliés de l'UDR, l'autre portée par LFI, le PC et les écologistes. Les deux textes seront étudiés ce jeudi 16 octobre à 9h.
  • Le résultat des deux motions de censure dépendra des votes du PS. Si tous les élus du RN, de l'UDR, de LFI, des Ecologistes et du PCF votent la censure, il suffit de 24 voix venant du PS - les groupes LR et Liot ne souhaitant pas la voter - pour obtenir une majorité absolue et faire tomber le gouvernement.
  • Les 69 élus socialistes sont divisés sur la question de la censure du gouvernement selon Politico. Un tiers du groupe semble déterminé à renverser le Premier ministre, un autre tiers préfère éviter la censure et le dernier tiers hésite entre les deux options. Le parti doit se réunir en bureau national ce mardi après la DPG pour arrêter sa position et décider le dépôt d'un troisième motion de censure. Il attend de voir si le Premier ministre prend compte de ses exigences.
  • Le PS est le grand arbitre et décide l'avenir du gouvernement. La suspension de la réforme des retraites devrait être l'élément déterminant pour les socialistes, qui feront une déclaration publique sur la censure ce mardi 14 octobre.
En direct

17:31 - "Les Insoumis proposent la censure", assure Mathilde Panot

"Vous avez fait du peuple votre ennemi (...) Nous ne participerons pas à votre sauvetage, à cet égard, il n'y aura pas de retour à la normale (...) Nous seuls sommes capables d'une rupture. La dissolution serait une manière de rejeter la faute sur l'Assemblée. Les Insoumis proposent votre censure et le vote d'une loi spéciale pour reconduire les budgets pour l'année à venir, ensuite, il faudra en passer par une démission ou une destitution", dit Mathilde Panot, présidente du groupe "LFI - NFP" à l'Assemblée nationale, pointant du doigt Sébastien Lecornu.

17:10 - "Cette censure, elle arrive", lance Sébastien Chenu (RN)

"Nous ne sommes dupes de rien, pas instables, pas négociables. Chacun va prendre ses responsabilité, qui des LR ou du PS se couchera en premier ? (...) S'il n'y a pas de rupture, il y aura censure. Cette censure, elle arrive. Et cela demande du courage", conclut Sébastien Chenu, député RN du Nord, depuis l'Assemblée nationale.

17:02 - "Vous tomberez, mais sans panache", prévient le groupe GDR

"Pour notre part, nous avons répondu présent à toutes vos invitations. Mais derrière la parole, il y a des actes", indique Stéphane Peu, président du groupe Gauche Démocrate et Républicaine. "Vous tomberez vous aussi pour le (Emmanuel Macron) défendre, mais sans panache. Il est le seul responsable et coupable de la crise politique que traverse notre pays", dit-il, après la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu.

16:59 - "Le retour au peuple vers les urnes va arriver", assure Eric Ciotti

"Le Premier ministre nous présente un socialiste. Vous acceptez qu'on désindexe les retraites, l'inverse de ce que nous avons toujours défendu. L'enfer de Matignon va prendre fin bientôt, le retour au peuple vers les urnes va arriver. Non la France n'est pas finie, la dissolution est inéluctable", conclut Eric Ciotti, président du groupe UDR.

16:39 - Le groupe Liot ne votera pas la censure contre le gouvernement

Après la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu, Christophe Naegelen, député Liot des Vosges, a assuré que "le groupe ne votera pas la censure, mais nous attendons des actes et des gages concrets de votre part".

16:18 - Les députés Ecologistes voteront la censure du gouvernement

Le parti écologiste, dirigé par Cyrielle Chatelain à l’Assemblée nationale, votera la censure du gouvernement Lecornu 2, malgré la suspension de la réforme des retraites. "Il y a beaucoup de silence", dit-elle, s'inquiétant "des économies" à faire pour financer la suspension du départ à 64 ans. "Nous le censurerons", précise-t-elle après la déclaration de politique générale du locataire de Matignon. "Le groupe Écologiste et social ira à la censure (...) parce que nous sommes opposés à votre politique, mais tout particulièrement parce que nous refusons d’assister sans réagir à l’accaparement du pouvoir par Emmanuel Macron", a-t-elle également lancé.

16:16 - Roussel a salué une première victoire sur les retraites

"La suspension de la réforme des retraites à 62 ans, 9 mois, 170 trimestres est une première victoire pour les 500 000 salariés qui en profiteront dès cette année C'est le fruit de toutes les mobilisations Poursuivons le combat jusqu’à l’abrogation et pour un financement juste !", dit le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, sur X après la déclaration de politique générale du Premier ministre.

16:12 - LFI appelle le PS à voter la censure

Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard affiche son scepticisme après l'annonce de la suspension de la réforme des retraites. Il dénonce une simple "temporisation" de Sébastien Lecornu et appelle le PS à quand même voter la censure. Selon lui, "la proposition du Premier Ministre revient à inscrire dans la loi le redémarrage de la réforme Borne au 1er janvier 2028".

15:51 - Sébastien Lecornu veut suspendre la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle

Le premier ministre a fait cette déclaration très attendue : "Je propose que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle. [...] Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT", a-t-il dit. Et d'ajouter : "La durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028". Ces deux mesures étaient le ciment de la réforme des retraites. A noter qu'Olivier Faure a applaudi Sébastien Lecornu lorsqu'il a annoncé la suspension du dispositif sur l'allongement de la durée de cotisation.

14:49 - Le PS "va faire à Lecornu ce que le RN a fait à Barnier" craint un ancien ministre

Le PS a précisé ses conditions pour ne pas voter le censure contre le gouvernement, mais un ancien ministre craint que le parti de gauche ne fasse que monter les enchères avant pour quand même renverser le gouvernement à l'issue. "Il va faire à Lecornu ce que le RN a fait à Barnier : demander plus, puis censurer" prédit l'ancien membre du gouvernement au Parisien. Une mise en garde qui s'ajoute à une autre formulée par un député macroniste qui rappelle qu'il faut séduire le PS sans brusquer la droite LR : "On sait que ce sujet des retraites ne suffira pas, on va devoir en apporter plus, sans pour autant effrayer la droite".

14:25 - Le PS promet une motion de censure en l'absence de ces trois demandes

Dans une déclaration votée à la quasi-unanimité au bureau national, le Parti socialiste indique qu'il déposera une motion de censure dès ce soir contre le gouvernement si ses exigences ne sont pas satisfaites. Il précise ses demande et réclame la "suspension immédiate et complète de la réforme des retraites", un "débat parlementaire libre et loyal avec l’engagement du Premier ministre de renoncer à l’usage de l’article 49.3" et "la confirmation de l’assouplissement de la trajectoire financière".

14:24 - La porte-parole du gouvernement appelle à ne pas censurer

"Les forces politiques ne doivent pas avoir peur de s’engager dans le débat budgétaire" a déclaré Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, lors du compte rendu du Conseil des ministres. "S’ils veulent censurer, ils sont libres de le faire mais qu’ils le fassent sur la base d’un texte et d’un débat. La France a besoin d’un budget en fin d’année, on ne peut pas s’enfermer dans une crise politique sans lendemain" a-t-elle ajouté.

13:38 - Pour Macron, les "motions de censure sont des motions de dissolution"

Maud Bregeon, nouvelle porte-parole du gouvernement, s'est exprimé à la sortie du Conseil des ministres. Elle a indiqué que durant la réunion, Emmanuel Macron "a insisté sur la stabilité institutionnelle" et sur l'importance du "compromis". Mentionnant les deux motions de censure qui ont été déposées, il a estimé que ces "motions de censure sont des motions de dissolution", notamment pour ceux qui "ne veulent pas débattre".

12:54 - "Personne dans le groupe ne peut voter la censure" lance le président des députés LR

Le président des députés LR à l'Assemblée nationale  estimé lors d'une réunion de groupe ce mardi matin qu'il "faut donner un budget à la France" et que "le pire des budgets c’est pas de budget". Laurent Wauquiez a également donné une consigne claire à ses élus en vue des motions de censure : "Il y a un vrai risque de censure jeudi matin. S'il y a censure, ce sera dissolution et pas de budget. Personne dans le groupe ne peut voter la censure". Le député de Haute-Loire se tourne vers les prochains jours et appelle à tourner la page du socle commun et de la participation de LR au gouvernement après la décision du président de parti de quitter la coalition.

12:16 - La censure "coûterait plus d'argent à la France" que la réforme des retraites selon les proches de Darmanin

Alors que de nombreuses forces d'opposition se préparent à voter la censure du gouvernement après le discours de politique générale de Sébastien Lecornu qui doit, entre autres, présenter les orientations budgétaires et évoquer la question des retraites, l'entourage de Gérald Darmanin estime que la chute de l'exécutif "coûterait plus d'argent à la France" qu'une "suspension de quelques mois" de la réforme des retraites. Un message envoyé au PS, dont le vote est crucial, pour le dissuader de censurer le gouvernement. "Le plus important, c'est la stabilité, mais pas à n'importe quel prix", ajoute la même source proche du ministre de la Justice.

11:49 - Un élu socialiste déplore un "budget de droite" qui "ressemble au budget Bayrou"

Le PS, qui attend le discours de politique générale de Sébastien Lecornu pour savoir s'il censure ou non le gouvernement, ne semble pas convaincu par la copie du budget présenté par le Premier ministre en Conseil des ministres. Un des députés du parti à la rose dénonce "un budget de droite" qui "ressemble au budget Bayrou", auprès de BFMTV. "Nous sommes une opposition de gauche. Nous sommes prêts à assurer une stabilité au pays pour les ménages, les entreprises, les collectivités contre des mesures de justice, à commencer par la retraite", poursuit-il défendant les idées socialistes. Il ne s'avance pas pour autant sur la censure ou non du Premier ministre par le parti. 

11:04 - "Si le PS veut disparaître, il ne vote pas la censure" lâche Marine Le Pen

Marine Le Pen affirme "ne rien à attendre de ce gouvernement" et appelle à sa censure ce mardi 14 octobre. Rappelant qu'il ne "manque qu'une poignée de voix" pour faire tomber le gouvernement, à condition que tous les élus du RN, de l'UDR, de LFI mais aussi des Ecologistes et du PCF votent une motion de censure, elle dit espérer que "la sagesse [revienne] à certains". Un message évidemment adressé au PS. Et Marine Le Pen d'ajouter au cas où ce n'était pas assez clair : "Si le PS veut disparaître, il ne vote pas la censure. C'est aussi simple que ça".

10:26 - Les motions de censure seront examinées jeudi à 9 heures

Les motions de censure déposées par le RN pour l'une et par LFI pour l'autre seront examinées jeudi à 9 heures à l'Assemblée nationale selon les informations de BFMTV.

09:49 - "La censure démange" Arthur Delaporte

Le député socialiste du Calvados Arthur Delaporte assure que "la censure le démange" au micro de Sud Radio. Une déclaration qui intervient à quelques heures du discours de politique générale de Sébastien Lecornu et du possible dépôt d'une motion de censure par le PS. "La position du PS dépendra de si le Premier ministre lâche des choses majeures, et notamment sur la réforme des retraites", explique l'élu qui semble personnellement partisan d'une censure.

09:31 - Pas de censure à craindre côté LR, mais pas de soutien non plus

François-Xavier Bellamy, le vice-président du parti Les Républicains, a indiqué sur Franceinfo qu'en cas de suspension de la réforme des retraites, le parti de la droite "ne censure[ra] pas" le gouvernement, mais "ne [le] soutiendra pas" non plus. Il a estimé que revenir sur cette réforme relève de "l'irresponsabilité absolue" et justifie le départ de LR du gouvernement : "Ce sera la preuve que Bruno Retailleau a eu bien raison de ne pas monter dans ce bateau". En revanche, le parti reste opposé à une censure qui, selon lui, reviendrait à nourrir la crise politique et l'instabilité.

09:15 - Le PS assure qu'il "censurera" si Lecornu n'annonce pas la suspension des retraites

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a réaffirmé hier soir sur France 5 que le PS "censurera" le gouvernement de Sébastien Lecornu si ce dernier n'officialise pas la suspension de la réforme des retraites lors de son discours de politique générale. "Dans un Parlement où il n’y a pas de majorité, c’est le Parlement qui fait la loi. Ça suppose, à un moment, que le débat puisse avoir lieu sur tous les sujets. C’est la raison pour laquelle ça s’est polarisé sur les retraites", a déclaré le patron du PS. Il a également rappelé que les retraites n'étaient pas la seule exigence du parti : "Ça ne veut pas dire qu’on a abandonné quoi que ce soit. Je défends la taxation des ultra-riches dans le débat budgétaire".