Dissolution de l'Assemblée : l'option est toujours sur la table

Dissolution de l'Assemblée : l'option est toujours sur la table En cas de censure du gouvernement Lecornu II jeudi, le président Emmanuel Macron a d'ores et déjà fait savoir que la dissolution de l'Assemblée nationale était toujours envisageable.

La dissolution de l'Assemblée nationale n'est pas écartée. Emmanuel Macron l'a bien fait savoir lors du tout premier Conseil des ministres du gouvernement Lecornu II mardi, comme l'a rapporté à l'occasion de son premier compte-rendu la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon. Alors que depuis sa nomination dimanche, le nouveau gouvernement est déjà sur la sellette et que deux motions de censure seront votées ce jeudi 16 octobre, le président de la République a estimé en Conseil des ministres que "les motions de censure qui ont été déposées sont des motions de dissolution et doivent être vues comme telles". En d'autres termes : en cas de censure de Lecornu II, dissolution il y aura.

Mercredi soir, à la veille de l'étude des deux motions de censure, le sort du gouvernement reste incertain. Si les socialistes ont affirmé qu'ils ne voteraient pas les motions, plusieurs députés dans leur rang comptent ne pas suivre la consigne du parti. De même, chez Les Républicains, certains élus du Parlement pourraient se laisser séduire par la motion de censure. Concrètement, une vingtaine d'indécis suffirait à faire voter la censure et avec, qui sait, engendrer une dissolution et de nouvelles élections législatives !

Pourquoi une dissolution fragiliserait Macron

Si aucune coalition ne parvient à former de majorité dans une Assemblée nationale tripartite, rien ne dit que de nouvelles élections législatives déboucheront sur l'émergence d'un groupe majoritaire. Les études sondagières suggèrent même qu'un scrutin pourrait ne rien changer à la situation, voire aggraver la crise. Un nouveau scrutin législatif risquerait d'être nettement défavorable au camp Macron qui pourrait perdre des sièges au profit des oppositions, notamment de la gauche et de l'extrême droite. Le camp présidentiel ne compte plus que 91 sièges à l'Assemblée nationale. "De nouvelles législatives pourraient les faire passer sous la barre des 50", assure BFMTV. Une issue qui le fragiliserait encore davantage pour les deux dernières années de son mandat.

Enfin, le scénario menant à une démission d'Emmanuel Macron pourrait avoir de lourdes conséquences sur son successeur. Si la configuration suivante est rarement évoquée, elle a le mérité d'être posée : le futur chef de l'Etat se retrouverait bloqué, faute de pouvoir dissoudre à nouveau l’Assemblée, puisque celle-ci l’aurait été juste avant son élection. Il lui faudrait attendre un an supplémentaire pour tenter de bénéficier d'une Assemblée favorable, et davantage gouvernable, selon l’article 12 de la Constitution. Une nouvelle élection présidentielle ne remettrait donc pas les compteurs à zéro, bien au contraire.

RN, LFI, PS, LR... Qui est favorable à une dissolution ?

La dissolution devient une décision "incontournable" selon les mots de Marine Le Pen lundi dernier. Les appels du RN à dissoudre l'Assemblée nationale sont les plus insistants, mais la formation politique n'est pas la seule à soutenir une telle mesure. LFI en appelle à la dissolution mais préfère tout de même l'option de la démission, ou de la destitution d'Emmanuel Macron.

Au PS comme chez les Ecologistes, on appelle à la nomination d'une personnalité de gauche à Matignon. Marine Tondelier emploie même le terme de "cohabitation". Si les verts "envisagent de pouvoir gouverner", les socialistes assurent répondre "positivement" en cas d'appel à Matignon. Reste que les deux partis se disent aussi parés pour faire face à une dissolution et des élections qui ne permettraient cependant pas de faire émerger une majorité à l'Assemblée et donc de sortir de la crise.

Du côté de la droite et de LR, la dissolution n'est pas l'option envisagée. Sur le plateau de TF1, le président du parti a rappelé que le choix revenait au chef de l'État, mais a estimé que le retour aux urnes ne devait être qu'une solution de derniers recours en cas de nouveau blocage face à un Premier ministre de rupture, de droite selon sa préférence ou de gauche. "S'il y a situation de blocage, alors il faudra le retour aux urnes. Mais je pense qu'il y a d'autres moyens avant d'en arriver là", a-t-il déclaré.

Les Français favorables à une dissolution et de nouvelles législatives

Selon une enquête d'opinion menée le 8 octobre par l'institut de sondage Ifop pour LCI, 66% des Français souhaitent la dissolution de l'Assemblée nationale. C'est 5 points de plus qu'il y a un mois. Les électeurs du Rassemblement national (85%) et de La France insoumise (71%) sont les plus nombreux à vouloir voir cette dissolution arriver. Les Français sont également de plus en plus à penser qu'Emmanuel Macron va bel et bien dissoudre l'Assemblée nationale. Ils étaient 30% au mois de juin et sont 53% aujourd'hui. Les chiffres de cette enquête sont à relativiser sachant que les rebondissements ont été nombreux depuis.

Dernières mises à jour

23:12 - En cas de censure du gouvernement, une dissolution de l'Assemblée assurée ?

C'est du moins ce qu'a laissé entendre Emmanuel Macron lors du tout premier Conseil des ministres du gouvernement Lecornu II mardi. Comme l'a rapporté la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon, le président de la République a estimé que "certains ne veulent pas débattre" et que "les motions de censure qui ont été déposées sont des motions de dissolution et doivent être vues comme telles".

10/10/25 - 18:44 - Emmanuel Macron "refuse de retourner aux urnes"

Emmanuel Macron devrait nommer un Premier ministre et ne pas recourir à la dissolution ce vendredi. Emmanuel Macron "refuse de retourner aux urnes", assure le député Rassemblement national de la Moselle Alexandre Loubet. "Il faut arrêter ce cirque", a-t-il ajouté. "Nous sommes en train de résister à un forcené qui veut se maintenir au pouvoir et qui refuse de retourner aux urnes", a-t-il expliqué sur le plateau de BFMTV. 

10/10/25 - 17:47 - Gérard Larcher met en garde Emmanuel Macron

Gérard Larcher, président du Sénat, a vers 16h rappelé que "si Emmanuel Macron décide d'une dissolution, il me consultera, obligatoirement. C'est l'article 12. J'espère qu'il prendra plus de temps que la fois dernière, je pense que oui. La dernière fois, c'était 1min30", rapporte LCI. Il apparait alors inquiet et exige un véritable entretien, ce qui n'avait pas été le cas l'année dernière. 

10/10/25 - 17:39 - Fabien Roussel confirme qu'Emmanuel Macron ne travaille pas à une dissolution

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, tient aussi un discours affirmant qu'Emmanuel Macron s'apprête à nommer un nouveau Premier ministre. "Je sais maintenant qu’Emmanuel Macron va travailler à la nomination d’un premier ministre plutot qu’à une dissolution", a affirmé Fabien Roussel en sortie de la réunion à l'Elysée. "Nous attendons un vrai changement, si tel n’était pas le cas, ce sera une énorme déception, et si le nouveau premier ministre est dans le camp macroniste, nous ne pourrons pas l’accepter", a-t-il cependant ajouté.

10/10/25 - 17:30 - Une dissolution même en cas de nouveau Premier ministre ?

Le nom d'un nouveau Premier ministre pourrait tomber dans les prochaines heures. Cela ne voudra toutefois pas dire que la menace sera complètement levée. L'écologiste Marine Tondelier a affirmé à la sortie de la réunion à l'Elysée que "s'il ne nomme pas quelqu'un de gauche et écologiste, ça finira par une dissolution parce que ça ne marchera pas" et que Emmanuel Macron "continue de nous faire perdre du temps". "S’il renomme, comme il a l’intention de le faire, quelqu’un de la majorité qui n’est plus majoritaire, ça se terminera comme les fois précédentes, a-t-elle ajouté. 

10/10/25 - 17:12 - "A priori pas de dissolution"

Laurent Panifous, président du groupe Liot à l'Assemblée nationale, a fait une déclaration à la sortie de la réunion avec Emmanuel Macron. "À priori pas de dissolution, mais une nomination d’un Premier ou d'une Première ministre dans les prochaines heures, le 49.3 est sur la table, la question des retraites aussi", a-t-il dit.

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