"J'ai été déçue" : Malika Sorel, numéro 2 du RN aux Européennes, quitte la délégation du parti
Son passage aura été aussi rapide que remarqué. Fin mars 2024, le Rassemblement national affichait fièrement l'arrivée de Malika Sorel en deuxième place sur la liste de Jordan Bardella pour les européennes. Une recrue symbolique, après un parcours politique éclectique : soutien affiché à Dominique de Villepin, engagement aux côtés de François Fillon, et même quelques échanges de SMS avec Emmanuel Macron au moment d'un remaniement. Avant de faire un pas vers l'extrême droite, puis de s'en éloigner, comme le relate le Huffpost dimanche 20 avril.
"Comme l'a évoqué un article de presse, je quitte la délégation du Rassemblement National au Parlement européen", a écrit Malika Sorel samedi 19 avril sur X.
Comme l'a évoqué un article de presse, je quitte la délégation du Rassemblement National au Parlement européen.
— Malika Sorel (@MalikaSorel) April 19, 2025
Je n'ai jamais été membre du Rassemblement National mais pensais pouvoir être utile à la France au sein de cette délégation. J'ai été déçue.
Mon inconfort est allé pic.twitter.com/dArlWAyMSG
Elle réagit à un article de Libération pointant du doigt son silence après la condamnation de Marine Le Pen dans l'affaire des emplois fictifs, et révélant par la même occasion qu'elle avait discrètement pris ses distances avec le Rassemblement national, jusqu'à en retirer son adhésion. "J'ai été déçue. Mon inconfort est allé croissant à mesure que je me retrouvais confrontée à une logique de groupe oppressante qui impose de renoncer à tout degré de liberté et annihile toute possibilité de réflexion intellectuelle", dit Malika Sorel, affirmant refuser de "se soumettre à des logiques partisanes".
Vers une démission ?
L'eurodéptuée semblerait vouloir garder ses fonctions, alors que plusieurs membres du Rassemblement national demandent sa démission "aujourd'hui, vous vous dites déçue. Soit. Mais ce n'est pas le Rassemblement National qui a changé depuis l'élection, c'est votre position personnelle. Et la moindre des cohérences, quand on rejette totalement un mandat, c'est de le rendre à ceux qui vous l'ont confié", défend le député Lionel Tivoli.
Même son de cloche pour José Beaurain, député de l'Aisne : "Par ce choix, vous donnez raison à tous ceux qui ne voyaient en vous qu'une opportuniste sans colonne vertébrale. (...) Par dignité, madame, démissionnez", ou encore Christophe Barthes, député de l'Aude : "Rendez votre mandat espèce de malhonnête".