Une engueulade entre Macron et Rubio ? Des sujet de fâcherie lors de la réunion à l'Elysée

Une engueulade entre Macron et Rubio ? Des sujet de fâcherie lors de la réunion à l'Elysée Une réunion notamment entre Emmanuel Macron et Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, a eu lieu ce jeudi sur la paix en Ukraine, alors que leurs positions semblent opposées.

Emmanuel Macron a reçu le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, à l'Élysée ce jeudi 17 avril. C'est sa première visite en France depuis sa nomination. Ils se sont entretenus au sujet des négociations de paix en Ukraine, ainsi que des droits de douane américains imposés sur l'Europe. Autant de sujets qui pourraient mener à une engueulade entre l'envoyé américain et le président français.

Car les États-Unis, qui se veulent l'intermédiaire entre la Russie et l'Ukraine, se rapprochent de plus en plus de Vladimir Poutine depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump. Une attaque russe sur des civils faisant plus de 30 morts à Soumy est notamment qualifiée "d'erreur" par le milliardaire. D'ailleurs, Steve Witkoff, émissaire américain, a rencontré le dirigeant russe la semaine dernière, et était également présent à l'Élysée jeudi. Sauf qu'Emmanuel Macron, lui, se place quelque peu en leader de la "coalition de volontaires", les pays alliés de l'Ukraine qui la soutiennent dans les négociations de paix. Une alliance qui envisage le déploiement de forces à la frontière ukrainienne pour maintenir la paix, une fois une trêve en vigueur, ce que Vladimir Poutine ne veut absolument pas, rappelle le média suisse Blick.

Marco Rubio a tenu la Russie informée des discussions à l'Élysée

Deuxième point d'achoppement : alors que Donald Trump avait affirmé en février que la bande de Gaza pourrait être annexée par les États-Unis pour en faire une riviera, Emmanuel Macron, lui, a déclaré qu'une reconnaissance de la Palestine par la France pourrait avoir lieu en juin prochain. Des positions diamétralement opposées, donc. Le président français s'apparente même à un caillou dans la chaussure de son homologue américain.

Alors que s'est-il passé à l'Élysée ? La réunion qui s'est tenue entre les responsables diplomatiques américains, français, mais également anglais, allemands et ukrainiens, a été une "occasion importante d'avoir une convergence" sur le conflit ukrainien, a déclaré Emmanuel Macron. "Je pense que tout le monde veut la paix, assurément, et une paix robuste et durable." Le président a salué un "excellent échange". "Nous avons déclenché aujourd'hui à Paris un processus qui est positif et auquel les Européens sont associés", s'est-il félicité.

Il n'y a pas eu beaucoup plus de détails quant aux thèmes de discussions lors de la réunion, ni aux tons employés par les différents participants. Pour Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur de France à Moscou et chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), cité par Public Sénat, les États-Unis pourraient avoir deux stratégies vis-à-vis de la Russie : capitaliser sur la pression supplémentaire exercée par l'Europe, ou demander aux Européens de lever les sanctions et de lever le pied sur leurs politiques contre la Russie. 

"Marco Rubio reste la personne la plus souple de l'administration Trump en comparaison à des personnages comme J.D Vance ou Steve Witkoff", a lui indiqué Emmanuel Dupuy, président de l'Institut Prospective et Securité en Europe (IPSE) et enseignant en géopolitique à l'Université catholique de Lille, à Public Sénat. "Espérons que cela facilite les discussions."

Il n'empêche qu'après la réunion à l'Elysée, Marco Rubio aurait informé la Russie des discussions : "Le secrétaire d'Etat, qui se trouvait à Paris, a rendu compte des contacts que lui-même et l'envoyé spécial du président des Etats-Unis, Steve Witkoff, ont eus sur place avec des représentants de l'Ukraine, de la France et d'un certain nombre d'autres pays européens", a assuré le ministère russe des Affaires étrangères. Une information confirmée par les Américains.