Menacé par un policier, le député LFI Aly Diouara contre-attaque

Menacé par un policier, le député LFI Aly Diouara contre-attaque L'élu insoumis de Seine-Saint-Denis, Aly Diouara, a porté plainte après qu'un policier l'a menacé avec une arme. L'IGPN a été saisie.

La police des polices a été saisie de l'affaire. Le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a annoncé saisir l'inspection générale de la police nationale (IGPN) après avoir reçu une plainte du député de La France insoumise (LFI) Aly Diouara, ce mardi 15 avril. Une enquête pour violences par personne dépositaire de l'autorité publique a été ouverte.

L'élu de la 5ème circonscription de Seine-Saint-Denis a déposé une plainte dans laquelle il accuse un policier de l'avoir menacé avec son taser. Selon le récit d'Aly Diouara, l'agent des forces de l'ordre s'est tourné vers le député en disant "Qui êtes-vous ?". L'élu a décliné son identité et demandé au policier de ranger son pistolet à impulsion électrique, requête à laquelle l'agent a répondu par l'offensive : "Si je te tase, tu vas faire quoi ?" Un déroulé confirmé par des vidéos consultées par Le Parisien. D'après les images, la discussion s'est poursuivie et le ton est monté. "Vous me menacez ? Vous allez faire quoi ? Vous ne faites pas votre travail quand vous menacez les gens", a enchaîné le député. Près de deux mois plus tard, il continue d'affirmer "qu'un député avec un autre faciès n'aurait pas été traité de la même façon" par les policiers auprès du journal francilien.

Les faits remontent au 26 février dernier. Aly Diouara déjeunait avec son équipe lorsqu'il a vu des policiers contrôler deux jeunes gens devant la cité Karl-Marx. Il est intervenu pour dénoncer ce qu'il estime être un contrôle au faciès et pour "invoquer le respect des droits" après avoir vu les agents saisir les téléphones des personnes contrôlées. "S'ils ne sont pas des officiers de police judiciaire, ils n'ont pas le droit de le faire" explique l'élu auprès de Parisien pour justifier son geste.

Mais pourquoi porter plainte plus d'un mois après les faits ? Le député et son avocat, Me Ugo Valls, expliquent avoir volontairement espacé les plaintes des faits pour "voir si les versions des policiers ou de la préfecture allaient changer". "Il fallait récolter les vidéos, les témoignages", complète l'avocat. Au moment des faits, les agents de police avaient expliqué avoir contrôlé les jeunes gens pour "une consommation de stupéfiants" et les avoir finalement relâchés. Quant à la menace avec le taser contre le député, ils avaient indiqué avoir réagi de la sorte en prévention face à l'intervention de l'élu qu'il n'avait pas reconnu et "ne [sachant] pas à quoi s'attendre". 

La dernière motivation au dépôt de plainte est l'inaction du parquet selon Me Valls : "On intervient car on voit qu'il n'y a aucune suite donnée par le parquet. On ne peut pas impunément pointer son arme sur un député et menacer d'en faire usage." "Ces propos tout comme le geste menaçant, sont inacceptables et d'une extrême gravité d'autant plus qu'ils ont été adressés à un parlementaire dans l'exercice de sa mission de contrôle de l'action publique", a dénoncé l'avocat dans un communiqué publié lundi. Maintenant qu'une procédure judiciaire a été ouverte, Aly Diouara souhaite qu'une "vraie enquête" soit menée et dit "attendre des sanctions" contre les policiers.