Bayrou sous pression avant la parution d'un livre sur Bétharram dans lequel sa fille témoigne

Bayrou sous pression avant la parution d'un livre sur Bétharram dans lequel sa fille témoigne La fille de François Bayrou devrait s'exprimer sur les violences commises sur les élèves de Notre-Dame de Bétharram dans un livre publié en avril. Cette dernière s'est déjà exprimée à contre-courant des propos de son père.

Alors que l'actualité internationale prend ces derniers jours une place importante dans le paysage médiatique, l'attention pourrait rapidement se tourner vers une affaire française qui concerne le chef du gouvernement : Notre-Dame de Bétharram. François Bayrou est accusé d'avoir été au courant des violences commises à l'encontre des élèves de l'établissement et de n'avoir rien fait pour que celles-ci s'arrêtent et soient punies, bien qu'il assure ne jamais en avoir été informé. Pour autant, plusieurs témoignages tentent de prouver le contraire, dont celui de sa fille, Hélène. 

Elle s'était déjà exprimée à ce sujet auprès de Sud-Ouest, le 21 février dernier. "L'affaire Bétharram est pour moi une chance aujourd'hui, parce que c'est la question que je porte depuis des années, et sur laquelle j'ai envie qu'on avance autrement qu'en posant des injonctions. Vous imaginez, on est 80 ou 100 dans la salle, et ça ne parle pas…", lance-t-elle dans les colonnes du journal local. Hélène Bayrou dit avoir "conservé un souvenir assez vif des violences commises dans l'établissement où elle était scolarisée adolescente", comme rapporté par Le Nouvel Obs.

Un "regard rempli d'effroi"

Et une victime présumée de l'affaire Bétharram, Rodolphe D., aujourd'hui âgé de 56 ans, assure avoir été témoin pendant l'année scolaire 1987-1988 d'une scène particulièrement violente, en présence de la fille aînée de l'actuel Premier ministre. "Le surveillant, un barbu violent, a mis une bouffe monumentale à un gamin, un aller-retour. Je me souviens du regard de la fille Bayrou, rempli d'effroi. C'était quelqu'un de timide, mais je ne peux pas croire qu'elle n'en ait pas parlé à ses parents. Alors quand François Bayrou dit qu'il ne savait rien des violences, ça me fait doucement rire… ", lance-t-il chez Sud Ouest. Des propos martelés auprès de Radio Francele fait "qu'elle en ait parlé à ses parents serait dans la logique des choses", assure-t-il.

Pour son cas précis, il est "seulement" question de violences physiques, comme il le précise. Il indique avoir par exemple été "mis dehors du dortoir, sans raison (...) J'ai dû rester dehors en doudoune et en caleçon pendant trois heures, dans un escalier menant à d'autres dortoirs".  Selon lui, François Bayrou a fait le choix du "pas de vague" dans cette affaire. Mais "quand on est responsable, à un moment, il faut prendre ses responsabilités", dit-il. Le maire de Pau a fait le choix "de sa carrière", selon ses mots chez Radio France. L'homme a déposé plainte contre François Bayrou pour "non-dénonciation de crime et délit", en espérant que sa démarche permette de rallonger le délai de prescription qui a poussé les autorités judiciaires à relâcher sans poursuites, jeudi 20 et 21 février, deux des trois gardés à vue à Pau.

L'affaire Bétharram pourrait désormais prendre un nouveau tournant. En effet, Hélène Bayrou devrait faire partie des personnes qui se confient dans le livre *Le silence de Bétharram : La plus grande affaire de pédophilie jamais révélée en France*, à paraître le 24 avril prochain. Co-écrit par Alain Esquerre - le porte-parole des victimes du pensionnat catholique - et Clémence Badault, une journaliste, l'ouvrage promet de nouvelles révélations de la fille du Premier ministre.

Le fils de François Bayrou savait-il aussi ? 

Plusieurs victimes, anciens élèves et professeurs ont également assuré que la femme de François Bayrou, Élisabeth Bayrou, qui enseignait le catéchisme à Notre-Dame de Bétharram savait. Mais un autre membre de la famille Bayrou aurait été alerté. Selon Éric Arassus, 43 ans, qui assure faire partie des victimes, Calixte Bayrou savait ce qu'il se passait à l'internat.

Lui-même externe, c'est-à-dire qu'il rentrait chez lui après les cours, il aurait été alerté par Éric Arassus : Calixte était un ami à l'époque. Souvent, on se confiait à lui, on lui disait "est-ce que tu peux peut-être prévenir, alerter, sensibiliser ta famille ?", confie-t-il à France 3. Bien que rien ne soit prouvé our le moment, cela représente un nouveau témoignage qui prouverait que l'actuel Premier ministre n'a rien fait contre ces violences, alors qu'il en était informé.