Manifestation pour Marine Le Pen : le vrai chiffre de la mobilisation, un flop ?

Manifestation pour Marine Le Pen : le vrai chiffre de la mobilisation, un flop ? Le meeting du Rassemblement national en soutien à Marine Le Pen s'est bien tenu ce dimanche à Paris. En revanche, il ne s'agit pas vraiment d'un succès populaire comme espéré par le parti à la flamme.

L'essentiel
  • Le Rassemblement national organisait ce dimanche 6 avril un meeting de soutien à Marine Le Pen après sa condamnation à une peine d'inéligibilité dans l'affaire des assistants parlementaires européens. La manifestation a eu lieu place Vauban, à Paris, mais n'a pas eu le succès escompté par les dirigeants du parti à la flamme.
  • Si le président du RN Jordan Bardella assurait que 10 000 personnes se trouvaient sur place au début de son discours, la préfecture de police, elle, a estimé que 7 000 sympathisants avaient fait le déplacement. Effectivement, les images montrent une foule plutôt clairsemée, malgré l'appel à la mobilisation et la distribution de nombreux tracts la semaine précédant l'événement.
  • Le "flop" de cette manifestation décrit par plusieurs élus de gauche est même assumé jusqu'en interne par le RN : "C’est chaud, heureusement, les vidéos des télés donnent l’impression qu'il y a du monde, mais s'ils font un plan aérien, on est morts", glissait "dépité", un cadre de l'extrême droite auprès du quotidien Libération.
  • Dans le même temps, l'ex-Premier ministre Gabriel Attal lançait le meeting du parti Renaissance, à la Cité du Cinéma à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Il réagissait au "grand meeting" du RN et au discours de Marine Le Pen. Ici, 9 000 personnes ont fait le déplacement.
  • "Monsieur Attal est prêt à tout pour exister, y compris à raconter n’importe quoi", tance Jordan Bardella, "et je vais lui rappeler que dans un Etat de droit, la présomption d’innocence, lorsque l’on fait appel, est un principe fondamental qui garantit à tout justiciable un droit de recours et une possibilité d’être rejugé dans des conditions de remise à zéro du procès", a déclaré le président du RN ce lundi matin sur RTL, après que Gabriel Attal ait lancé "Si tu voles, tu payes, surtout quand on est un responsable politique", au sujet de Marine Le Pen, ce dimanche.
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11:45 - "Je pensais que la place serait noire de monde", peste un militant du RN

Si Marine Le Pen a annoncé qu'elle ne "lâcherait rien", ce dimanche lors du meeting organisé en son soutien place Vauban à Paris, certains sympathisants se sont montrés sceptiques quant à cet évènement qui se devait d'être une démonstration de force de la part du RN. Avec 7 000 participants, le contrat n'est pas forcément rempli. "Je pensais que la place serait noire de monde, mais ce n’était pas du tout le cas", regrette Bernard, un militant, pour RMC. "Les choses sont très mal engagées parce que tout sera fait pour qu’elle ne soit pas candidate. Et puis même si elle était au deuxième tour, je ne pense pas qu’elle gagnera", peste Jean-Pierre, un second militant interrogé par le média. 

10:48 - "Tu ruines, tu dégages", Chenu répond à Attal

Le vice-président du Rassemblement national et député du Nord Sébastien Chenu était invité de BFMTV et RMC ce lundi 7 avril, et il n'a pas manqué de réagir aux attaques dont a été victimes le RN après son meeting, notamment de la part du bloc central et de Gabriel Attal qui organisait, lui aussi, un meeting ce dimanche 6 avril. "moi j'ai envie de lui dire: 'tu ruines, tu dégages'", a-t-il asséné. Une réponse au fameux : "si tu voles, tu payes, surtout quand on est un responsable politique", lancé hier par Gabriel Attal contre Marine Le Pen.

10:44 - "Flop national", LFI se paie le RN après son meeting

Après le meeting organisé en soutien à Marine Le Pen, plusieurs élus de gauche se sont fendus de réactions moqueuses au sujet de l'affluence ce jour-là, qualifiant l'évènement de "flop". "FN = Flop National", écrit sur X le député LFI Antoine Léaument. "Énorme flop pour le rassemblement des fascistes à Paris cet après-midi…", a aussi écrit Raphaël Arnault. "Le RN = Rassemblement du Néant. Le flop", abonde enfin Manon Aubry. 

10:41 - "Heureusement, les vidéos des télés donnent l'impression qu'il y a du monde"

Le meeting du RN en soutien à Marine Le Pen n'a pas fait recette ce dimanche 6 avril, place Vauban à Paris. Alors que le parti espérait la présence de 8 000 à 10 000 personnes et que Jordan Bardella annonçait le jour-même, sur scène, "vous êtes 10 000 aujourd'hui", la vérité est toute autre. La préfecture de police de Paris en compte elle 7 000. Un petit échec pour le parti à la flamme qui est même assumé en interne, comme le révèle le journal Libération : "C’est chaud, heureusement, les vidéos des télés donnent l’impression qu'il y a du monde, mais s'ils font un plan aérien on est morts", assurait un cadre d'extrême droite auprès du média. 

En savoir plus :

Cette manifestation s'annonçait, force est de constater qu'il n'est pas vraiment réussi. 7 000 participants et une place Vauban relativement clairsemée, le parti d'un succès populaire formulé par le RN est manqué. "Au Rassemblement national, les organisateurs n’ont pas l’habitude d’appeler leurs adhérents à manifester, contrairement à ce que fait La France Insoumise, et les sympathisants du RN n’ont pas l’habitude de battre le pavé ensemble comme la gauche", rappelait le politologue Jérôme Fourquet, au Figaro avant même le début de l'évènement, la semaine passée. 

Jean-Yves Camus, chercheur spécialiste de l'extrême droite, abondait, dans le même journal : "Se lancer le pari d’organiser une manifestation est assez risqué, sachant que le RN n’a pas l’habitude d’organiser des rassemblements de masse". En revanche, le meeting pendant lequel Jordan Bardella et Marine Le Pen ont notamment pris la parole n'a pas donné lieu a des débordements, redoutés par certains avant l'échéance.

Dans les colonnes de 20Minutes, le spécialiste de l’extrême droite et sociologue Erwan Lecoeur redoutait "une forme de coup d'Etat". "Bardella adore Trump. Et là se pose la question de savoir contre quoi, contre qui veut-il manifester ? La justice, l’État, et par là, le gouvernement qu’il veut renverser", précisait-il. "Pourquoi je craindrais des débordements ! Il n'y a pas de raison. Le signal que nous lançons est pacifique et démocratique. Ça passe par une grande campagne de tracts, une manifestation", expliquait de son côté Marine Le Pen, mardi dernier, dans Le Parisien.