Cette vidéo de Marine Le Pen sur le détournement d'argent public est explosive
Ce lundi 31 mars, Marine Le Pen a été reconnue coupable de détournement de fonds publics et condamnée à une peine d'inéligibilité de 5 ans avec exécution provisoire. Ce qui signifie que cette peine s'applique immédiatement, même si la patronne du RN fait appel, ce qu'elle a d'ores et déjà annoncé via son avocat. Elle est aussi condamnée à deux ans de prison ferme, aménageables avec bracelet électronique, cette peine est elle suspendue en raison de son appel. Marine Le Pen ne devrait donc pas pouvoir se présenter à l'élection présidentielle 2027.
Cette peine avec exécution provisoire à l'encontre de la triple candidate à l'élection présidentielle fait écho à la loi Sapin 2 entrée en vigueur le 11 décembre 2016 qui rend "obligatoire" le prononcé de cette peine à l'encontre de toute personne condamnée à une infraction portant atteinte à la probité, à l'instar du détournement de fonds publics selon l'article 432-15 du Code pénal.
Il reste toutefois un espoir pour elle, très mince, mais sa candidature reste encore techniquement possible : il faut pour cela qu'un jugement en appel casse cette décision et annule la peine d'inéligibilité. Dans quelle mesure est-ce possible ? L'audiencement des appels prend généralement un an, et compte tenu du dossier, les délais seront sans doute tenus pour que Marine Le Pen soit de nouveau jugée en 2026. Le second jugement puis le délibéré tomberaient alors avant la campagne présidentielle et en cas de relaxe prononcée par la cour d'appel, sa candidature serait valable. Un scénario qui apparaît comme très peu probable.
"Tout le monde a piqué dans la caisse sauf le Front national"
Cette affaire des assistants parlementaires européens du Front National (désormais Rassemblement national) renvoient désormais Marine Le Pen plus de 20 ans en arrière. À cette époque, elle évoquait sans détours ce thème du détournement de fonds, avec une certaine gravité, affirmant que son parti, le Front national, était le seul à être "propre", à l'inverse des autres forces politiques françaises. "Il y a 142 élus en Ile-de-France qui sont mis en examen. Tout le monde a piqué dans la caisse sauf le Front national. Et on trouve ça normal ? 'Oh mais non, ce n'est pas très grave. À la limite, les Français en ont marre'. Mais les Français n'en ont pas marre d'entendre parler des affaires, ils en ont marre qu'il y ait des affaires. Ils en ont marre de voir des élus, je suis navrée de vous le dire, qui détournent de l'argent. C'est scandaleux !", lançait-elle en 2004.
Elle poursuit, en nommant plus précisément les partis qui, selon elle, ont piqué dans la caisse : "Avec tout cet argent ce qu'on aurait fait : en termes de Restos du coeur, en termes d'opérations pièces jaunes. C'est combien d'opérations pièces jaunes tout l'argent qui a été détourné par les élus ? Et l'affaire des marchés d'Ile-de-France qui va arriver devant la justice si Monsieur Perben lâche son coude, et qui met en cause le Parti socialiste, le RPR, l'UDF, les Verts. Et bien oui, mais c'est la vérité ça. Là encore les Français ont le droit de savoir et je trouverais ça normal qu'ils en tirent des conséquences", indiquait-elle.
Tout le monde a piqué de l'argent dans la caisse sauf le Front national !
— INA.fr (@Inafr_officiel) November 15, 2024
2004, Marine Le Pen dénonce les détournements de fonds publics par les partis politiques. pic.twitter.com/LTNmPDmA1o
Force est de constater que vingt-et-un an plus tard, c'est elle, et huit autres élus du Rassemblement national qui sont épinglés, condamnés, à des peines d'inéligibilité et de prison, précisément pour détournement de fonds. "Quand je vois Monsieur Juppé acclamé parce qu'il est condamné, par 350 députés, et bien je comprends pourquoi les gens s'abstiennent. Et je leur dis : 'arrêtez de vous abstenir'", disait Marine Le Pen dans cet extrait de 2004 qui commence à réapparaître sur les réseaux sociaux.
"Marine Le Pen est reconnue coupable de détournement de fonds publics à hauteur de 474 000 euros" a déclaré ce lundi la présidente au tribunal correctionnel de Paris. "Les investigations ont révélé qu'il n'y avait pas d'erreur administrative", précise Bénédicte Perthuis. Une amende de 100 000 euros lui a également été infligée. Outre la patronne des députés RN, le parti, lui-même, a été condamné à une amende de 2 millions d'euros dont un million d'euros avec sursis.