"Sans hausse d'impôt, ça ne va pas être possible" : sur cette décision de Macron, la mise en garde de la CFDT
Les Français vont-ils devoir se serrer la ceinture au nom de la guerre en Ukraine ? Et plus particulièrement, pour participer au réarmement du pays ? Dans son allocution du 5 mars dernier, Emmanuel Macron appelait justement à un "effort de guerre" et à de "nouveaux choix budgétaires" qui devront être faits en France, "compte tenu de l'évolution des menaces" sur la scène internationale.
Pour ce faire, la taxation des hauts patrimoines et la création d'un livret réglementé - sur le modèle du Livret A - pour orienter l'épargne vers les entreprises de défense sont dans les petits papiers de l'Elysée et de Bercy. Le secteur privé devrait aussi être mis à contribution. Pourtant, cette vision n'est pas du goût de tout le monde.
Et s'il y en a une qui n'est pas forcément raccord avec la ligne du président, c'est bien la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon. Si elle réfute l'idée selon laquelle nous sommes entrés en guerre, elle n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat, face à une "situation inédite" et un "contexte international préoccupant", explique-t-elle ce lundi 10 mars au micro de RTL.
Alors que le chef de l'Etat souhaite sensiblement doper le budget de la défense dans les mois et les années à venir, elle, estime qu'il n'est pas nécessaire d'entrer "dans le débat entre la défense et le social", même si "il va falloir que chacun et chacune laisse tomber un peu les dogmes".
"Le ciment de la cohésion sociale, c'est l'impôt"
Qu'entend-elle par là ? Celle qui est en poste depuis près de deux ans propose l'organisation d'une "conférence des finances publiques", en vue du budget 2026, toujours chez nos confrères de RTL. "Sans hausse d'impôt, ça va être impossible", met-elle en garde. Comme toujours, les impôts constituent un sujet sensible chez les contribuables français. Un hausse fiscale pourrait générer de nouvelles tensions dans l'Hexagone. Emmanuel Macron parlait lui de "réformes, de choix, et (de) courage" la semaine dernière, sans donner plus de détails.
Pour Marylise Léon, "si nous voulons sortir des schémas classiques et éviter de recycler les mêmes recettes éculées, nous devons innover et bâtir une nouvelle approche", poursuit-elle. Avec une telle déclaration, elle fait notamment référence aux "vieilles méthodes" qui "restent les mêmes", à savoir : augmenter les impôts lorsque le bateau tangue.
Pour financer la défense, elle assure qu'une hausse des impôts peut tout à fait être temporaire, "comme ça a été le évoqué pour le budget 2025. Le ciment de la cohésion sociale, c'est l'impôt", abonde-t-elle. À l'inverse, une baisse des prestations sociales pour participer au réarmement serait "extrêmement compliquée", selon la native du Mans. Le gouvernement, lui non plus, ne souhaite pas toucher au modèle social. Quid des impôts ? Réponse dans les prochaines semaines.