Salon de l'Agriculture : Macron attendu au tournant, des perturbations déjà craintes
Le Salon de l'Agriculture débute ce samedi 22 février porte de Versailles et durera jusqu'au 2 mars. Emmanuel Macron s'y rendra dès l'ouverture, comme l'a annoncé l'Elysée dans un communiqué. Cette année, de nouvelles règles ont été mises en place notamment avec la limitation à 25 personnes des délégations politiques contre 90 auparavant. Les officiels ne doivent venir qu'une seule fois, exception faite pour le ministre de l'Agriculture. François Bayrou s'y rendra aussi le lundi 24 janvier.
Le président Emmanuel Macron n'a pas la garantie d'être bien reçu. L'an dernier, sa visite avait eu lieu sous haute tension suite à la mobilisation agricole. Il avait été fortement hué et chahuté et des centaines de personnes avaient forcé l'entrée du parc des expositions. Selon le secrétaire général de la Coordination rurale auprès de franceinfo, Christian Convers, son accueil ne devrait pas être très différent cette année puisqu'il estime que depuis la manifestation agricole "rien a bougé". L'adoption ce jeudi 20 février de la "loi d'orientation agricole" semble apparaitre comme insuffisante. Selon le syndicaliste, dans cette loi "il n'y a rien qui peut donner une visibilité à l'agriculture". Il estime même que le président ferait mieux de s'abstenir de se déplacer pour éviter les tensions : "Je pense qu'il ne faut pas qu'il vienne, pour ne pas nous gâcher une journée". "On appelle tous les agriculteurs qui viennent à la responsabilité et au calme, mais on ne maîtrisera pas cela. Si le président est là, ce sera même cause, mêmes effets, c'est ce qu'on peut penser", a-t-il expliqué.
Par d'autres, Emmanuel Macron est attendu au tournant. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a affirmé à l'AFP que "le niveau d'attente est toujours très élevé et la colère est toujours là". Il estime que le président doit venir rassurer sur le "domaine de l'international" les agriculteurs, inquiets face aux taxes douanières américaines et chinoises. Même son de cloche du côté des Jeunes agriculteurs qui ont identifié deux autres sujets prioritaires : la capacité à produire et à exporter ainsi que l'élaboration d'une "vraie stratégie sur la technologie et l'intelligence artificielle pour répondre aux problèmes de compétitivité". Ils attendent du chef de l'Etat "un plan de défense de l'agriculture", a avancé Pierrick Horel, président du syndicat, comme le rapporte Les Echos.
Un dispositif de sécurité inédit
Pour limiter les débordements, la sécurité sera renforcée lors de cette édition. Le nouveau président du Salon international de l'Agriculture, le viticulteur héraultais Jérôme Despey, ne veut pas que les blocages de l'an passé se reproduise. "On peut s'exprimer auprès d'un président de la République ou d'un représentant d'un parti politique, on peut être en désaccord avec ce qu'il dit, il peut y avoir des discussions, des confrontations. Mais dans le respect des biens et des personnes", a-t-il exigé. Selon RMC, plusieurs autres risques sont à craindre comme des actions de la Coordination rurale, des mouvements violents envers le stand de la Commission européenne qui a signé l'accord avec le Mercosur ou encore des échanges tendus entre les producteurs de tomates et le Maroc, pourtant invité d'honneur de l'édition, suite à une concurrence jugée déloyale.
Un commissariat mobile sera également installé sur place. Il permettra notamment de simplifier les dépôts de plainte. Le nombre d'agents de sécurité a aussi été augmenté. Selon BFMTV, la préfecture de police promet "une surveillance dynamique et de protection sur le site qui s'adaptera selon la physionomie en fonction des événements ainsi qu'une sécurisation périmétrique aux abords du parc des expositions et dans les transports en commun". Dans le périmètre de sécurité allant des rives de la Seine à Porte de Versailles, du samedi au dimanche soir 23 février, "la présence et la circulation des personnes participant à des cortèges, défilés rassemblements qui n'ont pas été déclarés dans les conditions fixées par la loi" seront interdites, a précisé la préfecture de police, craignant "des rassemblements non déclarés de nature à troubler l'ordre public".