Bayrou très généreux avec les anciens Premiers ministres, des millions en leur faveur
C'est une décision qui devrait faire grincer des dents. Alors que le gouvernement a déclenché l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget de l'Etat, et que cet exécutif cherche par plusieurs moyens à faire d'importantes économies pour le pays, la Commission mixte paritaire (CMP) a décidé, le 31 janvier 2025, de ne pas revenir sur la suppression des avantages accordés aux anciens présidents de la République et ex-Premiers ministres. Pour faire des économies, le Sénat avait initialement supprimé ces avantages, finalement, le texte n'aura pas survécu à la navette parlementaire.
Une enveloppe de 2,8 millions d'euros
L'idée d'une suppression des avantages pour les anciens présidents et locataires de Matignon était portée par la sénatrice centriste Nathalie Goulet. "La sécurité est maintenue, ce sont les autres frais qui ne le sont pas", expliquait-elle sur Sud Radio. Avec une telle mesure, ce sont 2,8 millions d'euros qui auraient pu être économisés, mais qui continueront d'être affectées aux anciens dirigeants.
Cette enveloppe concerne par exemple le financement d'une voiture avec un chauffeur ainsi qu'un secrétariat dans le cas d'un mandat (parlementaire ou d'élu local). Enfin, il peut également prendre en charge le loyer d'un bureau pour un ancien chef de l'Etat. "Ces hauts responsables ne sont pas aux Restos du coeur. Ils touchent des retraites importantes. En responsabilité, la CMP devrait maintenir cette suppression à un niveau important", plaidait-elle, en vain. Cette dernière ne perd toutefois pas espoir et entend bien poursuivre son combat : "On recommencera l'année prochaine" a-t-elle lancé auprès de Public Sénat, autrement dit, pour le budget 2026.
François Bayrou plaide pour "des choses stables"
Et selon les informations du Canard Enchaîné (29 janvier 2025), un membre éminemment important de l'exécutif en place se serait opposé à la suppression de ces avantages. Il s'agit du Premier ministre François Bayrou. "Il faut qu'il y ait dans l'Etat des choses stables (...) Quand on occupe des postes à responsabilités dans des moments de crise, il y a forcément, pour le futur, des précautions à prendre", a-t-il indiqué auprès de certains députés du MoDem, d'après le journal.
Visiblement, le chef du gouvernement n'est pas le seul pour qui la suppression de ces avantages apparaissait comme une mauvaise idée. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin assurait le 26 janvier dernier sur BFMTV que "beaucoup de ces dépenses sont des dépenses de protection et de sécurité (...) Leur sécurité n'est pas superflue : s'ils se font agresser, c'est tout la France qui est agressée", indiquait-elle.