Le délit pour lequel le député Karl Olive a été condamné est comparé à du "népotisme" par la procureure
Le couperet est tombé ce lundi pour l'ex-maire de Poissy, dans les Yvelines. Désormais député macroniste à la tête de la 12e circonscription des Yvelines, Karl Olive a été condamné à huit mois de prison avec sursis pour prise illégale d'intérêts au cours de son mandat municipal, relaie franceinfo et Le Monde. Le tribunal judiciaire de Versailles a ainsi reconnu l'élu coupable "d'avoir commis des faits de prise illégale d'intérêts en participant au recrutement [du fils de l'ancien directeur général adjoint des services de Poissy en tant que directeur de la jeunesse et des sports de la ville, ndlr.] dans des conditions reposant sur un montage permettant de s'affranchir des règles de nomination de la fonction publique". Il lui est également reproché d'avoir attribué au père "un logement de fonction dont la redevance était sous-évaluée".
Des faits que la procureure avait elle-même qualifiés de "forme de népotisme" le 24 septembre dernier en pleine audience, motivés par des "liens d'amitié" entre les coprévenus. Le directeur de la jeunesse et des sports de Poissy et le père de ce dernier ont également été reconnus coupables ce lundi dans cette affaire. Le premier a été condamné à six mois de prison avec sursis et 3 000 euros d'amende. Le père a lui écopé de quatre mois de prison avec sursis et également 3 000 euros d'amende. "Eu égard à la date des faits et au fondement textuel retenu pour les poursuites", le tribunal n'a en revanche pas prononcé de peine d'inéligibilité à l'encontre de Karl Olive.
Jugement du tribunal de Versailles : mon communiqué. pic.twitter.com/aXE4LnvgXA
— KARL OLIVE (@KARLOLIVE) November 18, 2024
Karl Olive, qui avait en septembre dernier argué avoir "toujours considéré que, sur ce qui était proposé par la direction financière, la DRH ou la direction juridique, il n'y avait pas de question" et avoir juste fait "confiance" à son équipe, a déjà indiqué ce lundi dans un communiqué publié sur X qu'il comptait faire appel de la décision. "Dix ans de procédure pour deux décisions prises deux mois après mon élection comme maire en 2014 et concernant deux agents", déplore-t-il, insistant n'avoir fait "aucun enrichissement personnel, aucun détournement de fonds publics". Karl Olive estime par ailleurs que "cette décision est un mauvais signal pour les élus du pays qui s'engagent comme [lui] chaque jour sans compter".