Le gouvernement renonce à une mesure impopulaire qui coûtait des millions
Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, le gouvernement a fixé comme objectif 60 milliards d'euros d'économies, Michel Barnier prônant la rigueur budgétaire. Pourtant, une augmentation du budget de 2,5% était prévue pour les crédits de la présidence, devant passer de 122,6 millions à 125,7 millions. Cette annonce a fait polémique, surtout qu'elle était supérieure à la hausse globale des prix prévue en 2025 (1,8% en moyenne). "Cette augmentation n'est pas compréhensible pour nos concitoyens", a même critiqué le ministre de l'Économie, Antoine Armand, sur BFMTV, estimant que "chacun doit faire un effort".
L'Elysée a donc réagi et a assuré, dans un communiqué, qu'Emmanuel Macron "souhaite que la présidence de la République donne l'exemple". Le Palais a donc renoncé à l'augmentation de cette dotation l'année prochaine, permettant une économie de trois millions d'euros par rapport au budget annoncé. "C'est normal que chacun prenne sa part. Il ne s'agit pas d'incriminer le fonctionnement de telle ou telle institution, mais je pense que c'est une décision qui sera bien accueillie par nos concitoyens, dans un contexte où nous demandons des efforts importants", a jugé la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon.
L'Elysée a, de surcroit, en 2023, dépassé sa dotation de 8,3 millions d'euros, ce qui avait provoqué un prélèvement de trésorerie. La Cour des comptes avait alors appelé le Palais à "rétablir son équilibre financier" avec des "efforts significatifs" dès 2024.
Un effort aussi au Parlement
Selon l'AFP, les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat ont pris une décision similaire, renonçant à l'augmentation de leur dotation de l'Etat pour "participer à l'effort demandé à tous pour redresser les finances publiques". Cela doit encore être validé par le Parlement lors de l'examen du projet de loi de finances, mais devrait permettre des économies de l'ordre de 16 millions d'euros pour les deux chambres (10 millions pour l'Assemblée et 6 pour le Sénat).
Si l'Elysée et les chambres ne connaitront pas d'augmentations, d'autres verront, pour leur part, leur budget baisser. Dans le projet de budget 2025, les régions, les départements et les communes devront faire un effort budgétaire à hauteur de 5 milliards d'euros l'an prochain. Des coupes budgétaires au niveau des ministères sont également prévues.