Assemblée nationale : l'énorme boulette des macronistes qui leur a coûté la majorité au bureau

Assemblée nationale : l'énorme boulette des macronistes qui leur a coûté la majorité au bureau La gauche a remporté dans la nuit de vendredi à samedi une majorité absolue de postes au bureau de l'Assemblée nationale. Un basculement surprise pour lequel les macronistes ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes.

L’essentiel
  • Les députés distribuaient entre jeudi et vendredi les postes clés de l'Assemblée nationale, qui constitueront le bureau. Forte de son accord avec la droite républicaine, la coalition présidentielle était presque assurée d'obtenir une majorité. Mais un excès de confiance lui a coûté cher : le vote, qui s'est achevé dans la nuit de vendredi à samedi, a finalement offert plus de la moitié des postes au Nouveau Front Populaire.
  • La distribution des fonctions s'est donc faite comme suit : les macronistes obtiennent le poste de présidente de l'Assemblée, deux postes de vice-présidents, un poste de questeur et un poste de secrétaire. Le NFP obtient deux postes de vice-présidentes, un poste de questeur et neuf postes de secrétaires. LR obtient deux postes de vice-présidents et un poste de questeur. LIOT obtient deux postes de secrétaires.
En direct

19:46 - Une majorité de Français favorables à des coalitions à l'Assemblée nationale, selon un sondage

61% des personnes interrogées estiment que les partis politiques "agiraient de manière responsable en trouvant des coalitions" à l'Assemblée nationale, selon un sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro. A l'inverse, 36% estiment que les partis "trahiraient leurs électeurs en s’alliant avec leurs adversaires".

Par ailleurs, le sondage est sans appel vis-à-vis des partis politiques : 82% des sondés en ont une mauvaise opinion.

18:32 - Qui préside les commissions de la nouvelle Assemblée nationale ?

Les députés ont également voté pour élire les présidents et présidentes des huit commissions de l'Assemblée nationale. Six des huit commissions ont été remportées par le camp macroniste grâce au soutien de la Droite Républicaine : Florent Boudié (EPR) va présider la commission des Lois, Jean-Noël Barrot (MoDem) celle des Affaires étrangères, Paul Christophe (Horizons) celle des Affaires sociales, Antoine Armand (Ensemble) celle des Affaires économiques, Sandrine Le Feur (Ensemble) celle du développement durable et Jean-Michel Jacques (Ensemble) celle de la Défense.

Les deux commissions restantes seront présidées par la gauche : l'insoumis Eric Coquerel a été réélu à la tête de la commission des Finances, tandis que la socialiste Fatiha Keloua Hachi a obtenu celle des Affaire culturelles. 

Par ailleurs, Charles de Courson (LIOT) a été élu rapporteur général du budget.

17:25 - Qui sont les six vice-présidents de l'Assemblée nationale ?

Six postes de vice-présidents de l'Assemblée nationale ont été distribués ce vendredi dans l'hémicycle, au lendemain de la réélection de Yaël Braun-Pivet à la présidence. La France insoumise (NFP) en a obtenu deux, décrochés par Clémence Guetté et Nadège Abomangoli. Le camp présidentiel en a également gagné deux, avec Naïma Moutchou (Horizons) et Roland Lescure (Ensemble pour la République). Les deux derniers sont revenus aux députés de la Droite Républicaine Xavier Breton et Annie Genevard.

16:05 - Sacha Houlié siège en tant que non inscrit à l'Assemblée nationale

Ancien député du groupe Renaissance, Sacha Houlié a pris ses distances avec son parti depuis les élections législatives. Celui qui avait émis des réserves sur la réformes des retraites l'an passé a tenté, en vain, de créer un groupe parlementaire rassemblant l'aile sociale des macronistes. "Les députés qui auraient pu adhérer à cette idée ont préféré la sécurité en restant dans leur groupe respectif", a-t-il regretté dans les colonnes de La Nouvelle République. Après son échec, Sacha Houlié s'est finalement résolu à siéger en tant que député non inscrit.

15:49 - Quels sont les 11 groupes parlementaires de la nouvelle Assemblée nationale ?

La nouvelle composition de l'hémicycle est désormais arrêtée : les 577 députés élus lors des législatives se sont répartis dans 11 groupes parlementaires, à l'exception de huit non-inscrits. Le plus grand groupe est celui du Rassemblement national, qui compte 126 membres et apparentés. Le groupe Ensemble pour la République en compte 99, La France insoumise 72, les socialistes 66, la Droite Républicaine 47, le groupe Ecologiste et Social en compte 38, Les Démocrates 36, Horizons 31, LIOT 21, la Gauche démocrate et républicaine 17 et A Droite, le groupe d'Eric Ciotti, en compte 16. 

15:03 - "Les gens sont allés se coucher" : comment les macronistes ont perdu leur majorité au bureau de l'Assemblée

L'élection des membres du bureau de l'Assemblée nationale s'est poursuivie tard dans la nuit de vendredi à samedi. Au terme d'un vote de plus de 14 heures, seules quelques dizaines de députés restaient dans l'hémicycle, dont une trentaine de gauche et une douzaine du MoDem. De quoi bouleverser l'issue du scrutin.

L'hémicycle avait commencé à se vider après le vote pour les postes de vice-présidents et de questeurs : les députés du RN, vexés de n'avoir décroché aucun poste important, avaient déserté leurs rangs. Alors que 12 postes de secrétaires restaient à pourvoir, les rangs macronistes se sont également clairsemés. Résultat : la gauche est parvenue à rafler neuf postes de secrétaires, devenant du même coup majoritaire au bureau de la nouvelle Assemblée nationale. "Les gens sont allés dormir", s'est agacé Marc Fesneau auprès du Monde. La coalition présidentielle était pourtant bien partie pour conserver sa majorité au bureau, grâce à son alliance avec la droite républicaine.

13:26 - Le NFP considère qu’il est normal que le RN n’ai pas eu de poste de vice-présidence

L’insoumise Manon Aubry explique sur le plateau de BFMTV qu’il n’y ait pas eu de poste de vice-présidence pour le Rassemblement national, "parce que nous considérons qu’ils sont en dehors du champ républicain". Elle assure également que le Nouveau Front populaire assure "un cordon sanitaire contre l’extrême droite", reprochant en passant les votes de la macronie pour le RN lors de la dernière législature.

12:20 - Jean-Louis Debré estime que "les usages républicains ont été bafoués"

Après que le RN n’a obtenu aucun siège au bureau de l’Assemblée, Jean-Louis Debré, ancien ministre de l’Intérieur et ancien président du Conseil constitutionnel, estime sur le plateau de BFMTV que "les usages républicains ont été bafoués". Il explique qu’"en principe, les instances de l’Assemblée doivent intégrer la plupart des courants politiques". Il regrette aussi les alliances stratégiques et "le bourrage des urnes", se demandant si c’est "avec ce spectacle que l’on va donner aux Français une image positive de la politique".

12:03 - Marine Le Pen parle de la droite de Laurent Wauquiez comme "un modèle d’escroquerie politique".

Pour Marine Le Pen, le dernier communiqué de "Droite Républicaine" est "un modèle d’escroquerie politique". Le groupe de Laurent Wauquiez y dénonçait certains votes du RN pour des députés LFI lors des élections internes de l’Assemblée. Une stratégie déjà expliquée par la cheffe des députés RN, qui revient sur les désistements qui ont eu lieu lors de l’entre-deux-tours des législatives : LR a "refusé d’appeler à voter pour les candidats du RN quand ils étaient au deuxième tour face au NFP", elle insiste ensuite : "comble du déshonneur, (ils) ont usurpé dans un troc honteux avec la Macronie, les deux postes de vice-président et celui de questeur, qui revenaient selon le règlement de l’Assemblée nationale au Rassemblement National."

11:37 - Yaël Braun-Pivet souhaite une "Assemblée des additions et pas celle des divisions"

Après de longues sessions de vote à l’Assemblée vendredi et samedi, la présidente de la chambre basse insiste sur le fait que "le Nouveau Front populaire n’est pas majoritaire". Les députés de gauche insistent pourtant sur la majorité relative qu’ils ont obtenue le 7 juillet, mais Yaël Braun-Pivet appelle à "construire une majorité", en insistant : "il faut que ce soit l’Assemblée des additions et pas celle des divisions".

10:52 - LFI a saisi le Conseil constitutionnel pour le vote de ministres démissionnaires

La France insoumise conteste l’élection de Yaël Braun-Pivet au perchoir à cause du vote de 17 députés, qui sont aussi ministres démissionnaires. La présidente du groupe à l’Assemblée, Mathilde Panot, explique sur X que : "La participation de 17 ministres au vote pour la présidence de l’Assemblée est une violation de la séparation des pouvoirs", avant d’annoncer avoir saisi le Conseil constitutionnel. L’instance avait déjà rappelé son incompétence sur le sujet vendredi.

09:57 - Gérald Darmanin demande au PS de se détacher de LFI

Lors d’une interview accordée au Journal du Dimanche, le ministre de l’Intérieur, qui est démissionnaire, fait un pas vers la gauche en déclarant que la "question sociale" serait le thème de la rentrée. Il est même prêt à débattre sur "l’augmentation du Smic" qu’il ne considère pas comme "un mauvais débat". Seule condition : que les socialistes "se détachent de LFI et que nous mettions sur la table des sujets de discussion". Il prône toujours un rapprochement avec la droite.