Jean-Luc Mélenchon Premier ministre ? Finalement, c'est possible ou pas ?
Les discussions concernant la proposition d'un Premier ministre issu de la gauche n'arrêtent pas depuis la publication des résultats des législatives. Jean-Luc Mélenchon se disait prêt à assumer ce rôle, mais la gauche semble s'orienter vers d'autres noms moins clivants.
Après que le Nouveau Front populaire a obtenu une majorité relative à l'Assemblée nationale, le nom de Jean-Luc Mélenchon était sur toutes les lèvres concernant le nouveau locataire de Matignon. Bien qu'Emmanuel Macron ait refusé la démission de Gabriel Attal, lundi 8 juillet, la gauche demande à ce qu'un nouveau Premier ministre, issu de l'alliance, soit nommé par le président de la République.
Concernant Jean-Luc Mélenchon, qui ne fait pas l'unanimité y compris à gauche, Mathilde Panot a estimé qu'il était "une des possibilités" pour Matignon. Mais les autres figures du Nouveau Front populaire ne sont pas du même avis. Fabien Roussel a assuré au micro de RTL que le nom du chef de file des insoumis n'était "même pas abordé". Et d'ajouter : "Pour la majorité des représentants des forces politiques dans ce Nouveau Front populaire, il ne sera pas et ne peut pas être Premier ministre."
Marine Tondelier a fait le même constat chez nos confrères de RTL lundi 8 juillet. Elle a estimé qu'"un bon Premier ministre doit apaiser le pays" et "fédérer dans son propre camp". La patronne des écologistes a ensuite rappelé que le leader insoumis "avait dit lui-même qu'il ne voulait pas s'imposer, et toute une partie du Nouveau Front populaire avait dit qu'elle ne voulait surtout pas que ce soit lui". Marine Tondelier a enfoncé le clou : "Pour moi, ces réponses étaient convergentes : ce n'était pas parti pour être Jean-Luc Mélenchon."
Emmanuel Macron ne nommera probablement pas Jean-Luc Mélenchon Premier ministre
Le question sera finalement tranchée par le chef de l'Etat : il revient à Emmanuel Macron de désigner son Premier ministre. S'il est de coutume que le président de la République nomme un chef de gouvernement issu du bloc majoritaire à l'Assemblée nationale, rien ne l'oblige à choisir la personnalité désignée par le bloc en question. De plus, face à une Assemblée nationale constituée de coalitions dont aucune n'a de majorité absolue, le président de la République a les mains encore plus libres pour organiser son exécutif : rien ne l'oblige en réalité à opter pour une figure de gauche.
Si Emmanuel Macron optait effectivement pour un Premier ministre de gauche, il ferait probablement porter son choix sur une personnalité plus modérée que Jean-Luc Mélenchon : un socialiste, un communiste ou un écologiste, voire une personne qui n'est pas affiliée à un grand parti. Il a d'ailleurs déjà assuré, avant le second tour des législatives, qu'il ne gouvernerait pas avec La France insoumise.