Procès Donald Trump : une condamnation qui change tout pour la présidentielle ?

Procès Donald Trump : une condamnation qui change tout pour la présidentielle ? Candidat à l'élection présidentielle américaine, Donald Trump a été jugé coupable dans l'affaire Stormy Daniels. Que change cette condamnation pour la candidature de l'ex-président ? Les réponses.

Les douze jurés ont déclaré Donald Trump coupable au pénal dans l'affaire Stormy Daniels, le jeudi 30 mai 2024. Pour rappel, le milliardaire américain est poursuivi pour 34 falsifications de documents comptables qui auraient permis de dissimuler le paiement de 130 000 dollars à l'ex-star du X. Une somme qui avait servi à acheter le silence de cette dernière au sujet d'une relation sexuelle qu'elle affirme avoir eue avec Donald Trump. Une liaison que l'homme de 77 ans dément formellement.

Cette condamnation est un verdict historique aux Etats-Unis, car c'est la première fois qu'un ancien président américain est condamné par la justice. La peine du milliardaire sera prononcée le 11 juillet prochain et peut aller d'une amende ou condamnation avec sursis à plusieurs années de prison ferme. Cette décision de justice inédite peut-elle empêcher la candidature ou l'élection de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine ? Et une peine de prison ? 

Un président américain peut-être en prison et élu

Pour être élu président des Etats-Unis, un candidat doit remplir trois conditions cumulatives. D'abord, être né citoyen américain. Ensuite, avoir plus de 35 ans. Enfin, avoir résidé plus de quatorze ans dans le pays. Ces conditions sont fixées par la Constitution américaine. Voilà pourquoi, Donald Trump pourrait tout à fait être élu président des Etats-Unis, en prison. Toutefois, il est peu probable de le voir incarcéré. 

Si le procès venait à aboutir à une condamnation avant le scrutin national prévu en novembre 2024, Donald Trump et ses avocats feraient alors appel de la décision de manière à éviter de passer par la case prison immédiatement. De plus, s'il est déclaré coupable, en raison de l'absence d'antécédents judiciaires au pénal, les juges pourraient prononcer à New-York une peine alternative comme un sursis avec mise à l'épreuve, ou encore des travaux d'intérêt général assortis d'une amende. Une décision qui pourrait également éviter à Donald Trump un séjour derrière les barreaux.

Donald Trump peut-il s'auto-gracier pour les crimes fédéraux ?

La stratégie de Donald Trump pourrait aussi consister à faire traîner au maximum la décision des juges. En effet, s'il venait à remporter l'élection présidentielle fin 2024, ce qui n'est pas exclu, face à un Joe Biden rejeté par une large frange du pays, l'ex-président pourrait se gracier lui-même pour les crimes fédéraux, sous réserve d'une validation par la Cour suprême. Les Etats fédérés peuvent imposer des inégibilités aux condamnés pour les mandats locaux, mais pas pour les mandats fédéraux. De plus, en tant que chef de l'exécutif, il pourra ordonner à son ministère de la Justice d'abandonner les charges qui pèsent contre lui dans l'affaire Stormy Daniels.

Du temps perdu... Et de l'argent

Une chose est sûre, si Donald Trump est milliardaire, le procès Stormy Daniels et les trois autres affaires au pénal dans lesquelles il est embourbé lui ont coûté une somme astronomique. Une somme qui ne sera donc pas destinée à sa campagne, mais plutôt au paiement d'une partie des frais de justice. Donald Trump a notamment décidé de retirer pas moins de 5,6 millions de dollars dans les caisses de son comité de financement "Save America". Une obligation qui ne figurait sans doute pas sur sa feuille de route. De plus, un tel geste pourrait agacer les potentiels nouveaux donateurs qui espèrent une autre gestion de ces fonds, habituellement alloués à leur agenda politique. Toutes ces affaires sont aussi une immense perte de temps pour Donald Trump. À défaut de meetings et de rencontres de ses électeurs aux quatre coins du pays, ce dernier est contraint de se présenter aux nombreuses audiences auxquelles il doit répondre. 

Tentative de fraude électorale, documents de Mar-a-Lago... Les autres déboires de Donald Trump

Donald Trump devra faire face à d'autres procès dans les mois et les années à venir. Trois autres procès attendent l'ex-président des Etats-Unis. D'abord, concernant la présidentielle de 2020 et l'assaut du Capitole du 6 janvier 2021. Il est notamment poursuivi pour tentatives illicites d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et inculpé de "complot contre les institutions américaines" et "atteinte au droit de vote". Il encourt des dizaines d'années de prison. Ensuite, au sujet de l'accusation de tentative de fraude électorale en 2020 en Géorgie. Donald Trump est poursuivi avec quatorze autres personnes pour délinquance en bande organisée. Des peines maximales de vingt ans de prison pourraient être prononcées.

Enfin, dans l'affaire de rétention de documents classifiés de Mar-a-Lago, la justice lui reproche d'avoir compromis la sécurité nationale en y conservant des documents dont des plans militaires ou des documents sur des armes nucléaires, et d'avoir tenté de détruire des preuves dans cette affaire. Des faits passibles de dix ans de prison.