"Ils doivent être chez eux" : Darmanin satisfait des couvre-feux à l'égard des mineurs
Alors que plusieurs villes de France ont instauré un couvre-feu pour les mineurs et que d'autres envisagent de le faire, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin soutient sans détour ces mesures.
Pointe-à-Pitre, Béziers, Nice, les Pennes-Mirabeau près de Marseille et peut-être bientôt Perpignan. La mise en place d'un couvre-feu pour les mineurs séduit plusieurs maires de France ces derniers jours, et ce n'est pas auprès du gouvernement que les édiles trouveront une opposition à ces mesures. Le ministre de l'Intérieur a été le premier a annoncé, le 17 avril, l'entrée en vigueur d'une telle politique dans la commune guadeloupéenne pour prévenir la délinquance chez les mineurs dans la ville en proie aux violences. "On ne peut pas laisser circuler des enfants de 12, 13, 14 ans, avec des armes, à 22 heures dans la rue, s'en prendre à des policiers, s'en prendre à des touristes, s'en prendre à des passants" avait alors déclaré Gérald Darmanin.
Maintenant que la mesure gagne quelques villes métropolitaine, le locataire de la place Beauvau continue de se dire "favorable au couvre-feu qui touche les mineurs" et affirme soutenir les maires qui font le choix de l'instaurer chez eux : "Je les soutiens et les préfets de la République les soutiendront", a ajouté Gérald Darmanin auprès de France 3 Occitanie, le jeudi 25 avril en marge d'un déplacement dans l'Aveyron.
L'objectif justifiant l'entrée en vigueur du couvre-feu est toujours l'empêchement des violences et le glissements des mineurs vers la délinquance, comme l'expliquait le Premier ministre Gabriel Attal lors d'un discours à Viry-Châtillon le 18 avril. "On ne doit pas accepter que cette violence qui touche les plus jeunes doit être encouragée par l'irresponsabilité de certains parents et l'irresponsabilité des pouvoirs publics", a renchérit en ce sens le ministre.
Les mineurs "doivent être chez eux"
Tous les couvre-feux mis en place ou sur le point de l'être concernent uniquement les mineurs de moins de 13 ans. Quant à l'heure à partir de laquelle les déplacements des plus jeunes deviennent interdits, elle diffère mais est le plus souvent fixée à 23 heures, comme à Béziers ou aux Pennes Mirabeau, à l'ouest de Marseille. "Il n'est pas normal que des enfants, des adolescents, des mineurs soient dans la rue à minuit, une heure, deux heures du matin. Ils doivent être chez eux, ils doivent dormir, ils doivent aller le lendemain à l'école", a estimé le ministre de l'Intérieur rejoignant l'avis des maires.
S'il affirme voir ces couvre-feux d'un bon œil, Gérald Darmanin dit être attentif à la justesse des mesures restrictives. "Il faut évidemment que le tribunal administratif, s'il est saisi, puisse voir qu'il n'y ait pas d'excès de pouvoir", a-t-il prévenu, sans toutefois être inquiet décrivant les maires ayant fait le choix du couvre-feu - le plus souvent issus de la droite, de l'extrême droite ou étiqueté divers centre pour l'édile des Pennes Mirabeau - comme des "gens tout à fait raisonnables".