Edouard Philippe, accusé de harcèlement moral, répond sèchement

Edouard Philippe, accusé de harcèlement moral, répond sèchement Après une première plainte en 2023, une lanceuse d'alerte a déposé une nouvelle plainte contre Edouard Philippe pour "prise illégale d'intérêts" et "harcèlement moral", notamment. Elle réclame la désignation d'un juge d'instruction.

Une nouvelle plainte déposée à Paris contre Edouard Philippe par une lanceuse d'alerte, pour qu'un juge d'instruction enquête sur des soupçons de détournement de fonds publics, harcèlement moral, favoritisme, prise illégale d'intérêt et concussion, concernant l'ex-Premier ministre. C'est ce qu'à annoncé ce lundi 23 juin 2025 l'avocat de la plaignante auprès de l'AFP, France Inter, et Le Monde. La plainte a été déposée vendredi dernier avec constitution de partie civile. 

Une plainte qui fait suite à celle déposée le 14 septembre 2023 "pour les mêmes faits", toujours par la même lanceuse d'alerte. À l'époque, le Parquet national financier (PNF) avait ouvert une enquête préliminaire visant Edouard Philippe, son adjointe chargée de l'innovation et du numérique et conseillère communautaire du Havre, Stéphanie de Bazelaire, ainsi que la directrice générale des services de la communauté urbaine, Claire-Sophie Tasias. Des perquisitions avaient même été ordonnées à l'Hôtel de Ville du Havre et au siège de la communauté urbaine dans le cadre de cette affaire.

"La plaignante poursuit sa triste vendetta"

Les soupçons portent sur l'exploitation de la Cité numérique de la ville normande. Une convention a été passée entre la communauté urbaine et l'association LH French Tech pour exploiter cet endroit pour quatre ans et à hauteur de deux millions d'euros de subvention. Or, la présidente bénévole de LH French Tech n'est autre que Stéphanie de Bazelaire, adjointe d'Edouard Philippe. Il y a des suspicions sur un potentiel conflit d'intérêts, sur lequel la justice a enquêté.

Avec cette nouvelle plainte pour défaits similaires "et en choisissant semble-t-il d'en évoquer d'autres, la plaignante poursuit sa triste vendetta, qui n'a rien à voir avec le cri d'une lanceuse d'alerte mais tout à voir avec l'insatisfaction d'une haute fonctionnaire dont le contrat n'a pas été renouvelé", a réagi auprès de l'AFP Edouard Philippe, qui "réfute toutes les accusations".

De son côté, Me Karsenti - l'avocat de la plaignante - redoute "une tétanie" du PNF face à "un futur probable candidat à la présidentielle", "nous ne savons absolument pas dans quelle direction va s'orienter l'enquête", regrette-t-il. Une source judiciaire précise auprès de l'AFP que les investigations sont "toujours en cours, avec l'exploitation des documents saisis en perquisition". La plaignante, elle, "continue à subir les conséquences de (son) alerte alors que je n'ai fait que mon devoir. J'ai l'impression que l'affaire n'avance pas", confie-t-elle.

Dès 2023, elle avait - dans l'exercice de ses fonctions - signalé ce cumul de fonctions de l'adjointe ainsi que la situation budgétaire difficile de l'association, dans une note envoyée à Edouard Philippe. Après ce signalement, elle assure avoir subi des pressions et humiliations de la part de sa hiérarchie. Son contrat à durée déterminée n'a pas été renouvelé en avril 2023 par le président de la collectivité, Edouard Philippe, pour un présumé défaut d'expertise. Au micro de BFM Normandie, le 3 avril 2024, Edouard Philippe confirmait les perquisitions et assurait être à la disposition des magistrats tout en assurant avoir "respecté les règles".