Des députés de gauche dorment dans la rue pour réclamer la réquisition des logements vides

Des députés de gauche dorment dans la rue pour réclamer la réquisition des logements vides Des députés insoumis et écologistes ont campé avec des familles sans-abri et des militants du Droit au Logement dans le 7e arrondissement de Paris mardi soir.

"Demain, je dors dans la rue !" Avait annoncé le député de La France insoumise William Martinet, lundi 15 janvier, sur son compte X. A son initiative, plusieurs députés insoumis et écologistes ont rejoint mardi soir un campement situé dans le 7e arrondissement de Paris, près du métro Solférino. Depuis décembre, une trentaine de familles sans-abri ou mal logées y campent, encadrées par des militants de l'association Droit au Logement. Les élus de gauche ont passé la nuit sous des tentes pour sonner l'alarme.

"A quelques centaines de mètres d'ici, métro Solférino, l'association Droit au Logement campe au pied d'un immeuble haussmannien vide", déclarait William Martinet mardi à l'Assemblée, en pleine séance de questions au gouvernement. "A toutes les bonnes volontés, je dis rendez-vous métro Solférino pour le droit au logement !" Le député des Yvelines réclamait, entre autres mesures d'urgence, la réquisition des logements vides.

Plusieurs députés ont répondu à l'appel, à commencer par la présidente des députés insoumis, Mathilde Panot, ainsi que la vice-présidente insoumise de l'Assemblée nationale, Caroline Fiat. C'est donc depuis le campement de Solférino qu'ils ont suivi la conférence de presse d'Emmanuel Macron.

Sandrine Rousseau et quelques députés écologistes également présents

Des députés écologistes se sont joint à leurs collègues insoumis : "Emmanuel Macron, nous écouterons vos propos depuis le campement de sans abris, à Solférino où nous dormirons", indiquait Sandrine Rousseau dans la soirée sur X. "Il va faire froid. Nous espérons que vous comprendrez l'urgence d'agir sur le logement et que vous n'aurez pas que de l'indifférence." La députée écologiste de Lyon Marie-Charlotte Garin était également présente, tout comme le député du Rhône Hubert Julien-Laferrière.

Au matin, l'insoumis William Martinet a tiré le bilan de son expérience, dans une vidéo publiée sur X : "Autant vous dire que la nuit a été humide, froide, bruyante aussi, mais on ne va pas se plaindre parce qu'on était très bien équipés", a-t-il témoigné. "Et puis de toute façon, ce qui fait que j'ai passé une mauvaise nuit, c'est que je me suis endormi très en colère", a-t-il poursuivi, se disant "absolument indigné de constater" qu'Emmanuel Macron n'avait pas "prononcé un seul mot pour les personnes sans abri, pas un seul mot pour les personnes mortes dans la rue."

La semaine dernière, trois personnes SDF ont été retrouvées mortes de froid dans le pays. La France insoumise a saisit la Cour de Justice de la République contre le gouvernement "pour non-assistance à personne en danger et mise en danger de la vie d'autrui", a indiqué Mathilde Panot le 11 janvier.