"Quand on marque contre son camp, c'est compliqué de réintégrer une équipe" : Karl Olive acerbe envers certains ministres
Le député Renaissance des Yvelines, Karl Olive a pointé du doigt plusieurs membres du gouvernement qui avaient menacé de démissionner en cas d'adoption de la loi immigration.
Des ministres mal à l'aise ou démissionnaires. Après l'incendie déclenché par la loi immigration, Emmanuel Macron semble avoir calmé la colère provoquée par le texte du côté gauche de sa majorité et qui menaçait de tourner à la fronde. Plusieurs ministres auraient menacé de quitter le gouvernement en cas d'adoption du texte. Un seul a vraiment jeté l'éponge : Aurélien Rousseau, désormais ex-ministre de la Santé. L'ancien directeur de cabinet d'Elisabeth Borne s'était dit heurté dans ses convictions par un texte jugé trop dur.
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau a bien présenté sa démission en raison d'un désaccord profond sur les mesures concernant les étudiants. Mais il lui a été signifié qu'elle était refusée et elle reste en poste. Quant au ministre des Transports Clément Beaune, il avait fait part de son malaise, sans pour autant présenter sa démission. Plusieurs autres figures de la majorité n'ont pas caché leur gêne, accentuée par le ralliement de Marine Le Pen à ce texte qui a pour but de faciliter les expulsions de migrants illégaux et durcir les conditions d'octroi de certaines aides aux étrangers.
La cohésion "affaiblie"
Le comportement de certains membres du gouvernement ne passe pas pour le député Renaissance, Karl Olive. Invité sur CNews ce mercredi, l'ancien maire de Poissy (Yvelines) "pense qu'on ne gère pas des politiques publiques en faisant des menaces et du chantage".
"J'aurais préféré que celles et ceux qui avaient menacé puissent mettre leurs actes en face de leurs mots", a confié le député des Yvelines estimant que cette séquence politique a "affaibli la cohésion dans le groupe parlementaire de la majorité présidentielle". "Quand on marque contre son camp, c'est compliqué ensuite de réintégrer une équipe". Signe du malaise qui règne au sein des Macronistes depuis plusieurs jours.
Pour éteindre l'incendie, Emmanuel Macron a immédiatement saisi le Conseil constitutionnel sur certaines dispositions de la loi, qui sont pourtant le fruit d'un compromis avec la droite, mais restent très décriées sur son aile gauche. Une manière de donner des gages aux plus réfractaires de son camp, qui peuvent espérer ainsi voir certaines mesures censurées.