Quels sont les trois groupuscules d'extrême droite que veut dissoudre le gouvernement ?
Après un week-end marqué des rassemblements violents de l'extrême droite dans certaines grandes villes de France, le ministre de l'intérieur s'est exprimé ce mardi 28 novembre au micro de France Inter. Ce matin, Gérald Darmanin a fait savoir qu'il allait "proposer la fin de divers groupuscules". Il a notamment évoqué le groupe Division Martel, un groupe informel d'extrême droite actif en Île-de-France et connu pour sa violence, avant de préciser qu'il lui était impossible pour l'instant de nommer les deux autres mais assure qu'ils "sont directement liés aux mobilisations d'extrême droite."
Cette annonce fait suite aux manifestations du week-end dernier, notamment à Romans-sur-Isère, dans le quartier de la Monnaie, d'où sont originaires certains suspects liés à la mort de l'adolescent de 16 ans à Crépol. Les manifestants d'extrême droite ont été stoppés par les forces de l'ordre qui ont procédé à l'interpellation de certains militants. Six d'entre eux ont été placés en détention provisoire.
Des manifestations similaires ont eu lieu dans d'autres villes de France. Notamment à Lyon lundi 27 novembre au soir malgré l'interdiction du rassemblement par la préfecture. Huit personnes ont été interpellées et placées en garde à vue après cette manifestation. Le ministre a salué le fait que la France "a ainsi évité un scénario à l'irlandaise, un scénario de petite guerre civile" en référence aux émeutes qui ont éclaté à Dublin après une attaque au couteau.
La Division Martel et deux groupuscules gardés secrets
Le premier groupe clairement visé par le ministre de l'intérieur, la Division Martel, a fait l'objet d'une enquête réalisée par le médiat StreetPress, qui révèle que ce groupe est née en 2022. Majoritairement présent en Ile-de-France, il peut aussi agir dans la ville de Rouen. Il serait constitué d' "une vingtaine de mineurs ou très jeunes majeurs" selon StreetPress. Parmi eux se trouveraient des anciens membres de Zouaves Paris ou Bastion Social, des mouvements similaires déjà dissous. Le nom de ce rassemblement s'inspire de Charles Martel, un chef militaire français qui aurait remporté la bataille de Poitiers en 732 contre les Omeyades. La Division Martel serait aussi en contact avec le GUD, une organisation créée en 1968 à l'université d'Assas à Paris et connue pour sa violence, avec qui elle participe aux même actions.
Dans un article publié par Libération en 2022 à son sujet, la Division met en avant les idéologies néofascistes et néonazies qu'elle revendique. Présents aux principales manifestations, les membres de la "DM" ont été les auteurs d'agressions d'élèves à la sortie du lycée Victor Hugo à Paris en tenant des propos racistes, fin juillet. Le groupe était également présent en Loire-Atlantique à Saint-Brévin en avril dernier lors d'une manifestation contre l'ouverture d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile. Le chef du groupe, supposément un ancien militaire originaire de Rouen surnommé "gros lardon", a été arrêté à Paris en décembre 2022 alors qu'il avait prévu d'agresser des supporters marocains après la demi-finale de la Coupe du monde de football. Des drapeaux et des brassards nazis ont été retrouvés à son domicile ainsi que des livres de la même idéologie.
Sur France Inter ce mardi matin, Gérald Darmanin à précisé qu'il "ne laisserait aucune milice, qu'elle soit d'extrême droite ou n'importe quel courant radical, faire la loi à la place des procureurs de la République et des policiers et des gendarmes". Le ministre a également indiqué que la mort de Thomas "ne doit pas permettre que quelqu'un d'autre s'érige au nom de l'Etat pour faire justice". Les noms des deux autres groupuscules sont gardés secrets.