Laurence Rossignol : l'intitulé de son ministère est-il offensant pour les femmes ?

Laurence Rossignol a été nommée ministre de la Famille, de l'Enfance et des Droits des femmes. Un intitulé qui fait bondir les féministes.

Lors de ce remaniement, François Hollande a veillé à ce que la parité soit scrupuleusement respectée. En comptant Manuel Valls, 20 hommes et 19 femmes composent ce nouveau gouvernement. Mais a-t-il fait suffisamment attention à l'intitulé des ministères ? Laurence Rossignol a été nommée ce jeudi ministre de la Famille, de l'Enfance et des Droits des femmes. Un titre qui ulcère les féministes - et certains responsables politiques, journalistes ou simples anonymes sur Twitter - : le combat pour le droit des femmes associé au champ de la famille et de l'enfance renverrait les femmes à un simple rôle de mère et d'épouse. "Nous rappelons encore et toujours que les droits des femmes sont une question transversale à toutes les questions politiques, et pas que à la famille", affirme Osez le féminisme ! dans un communiqué dénonçant "le nouveau triptyque rétrograde du gouvernement".

Un intitulé d'autant plus étonnant qu'un secrétariat d'Etat chargée de l'Egalité réelle a été créé à l'occasion de ce remaniement. Et que Laurence Rossignol incarne le combat féministe depuis de nombreuses années. Elle a d'ailleurs tenté d'expliquer le nom de son ministère ce vendredi matin à l'antenne de RMC/BFMTV. "Aujourd'hui, la famille, le droit des femmes et les enfants sont intimement liés dans la vie quotidienne des femmes", a expliqué Laurence Rossignol face à Jean-Jacques Bourdin. "Aider les femmes aujourd'hui, c'est comprendre que la famille, ce n'est pas un repoussoir, ce n'est pas une valeur négative, c'est probablement la principale valeur de tout le monde (…) mais c'est aussi là que se noue une partie des inégalités", a-t-elle ajouté avant d'insister : "l'égalité salariale en entreprise se joue aussi dans la charge qu'ont les femmes dans leur famille". "J'ai envie que la famille cesse d'être un sujet de polémique politique", a conclu la ministre.