Programme du FN : ce que prépare Marine Le Pen pour l'Europe

Programme du FN : ce que prépare Marine Le Pen pour l'Europe Le Front national est le grand vainqueur des élections européennes 2014, étant pour un soir le premier parti de France. Quelles propositions ont séduit les électeurs concernant l'Europe ? Que compte mettre en oeuvre Marine Le Pen avec sa petite armée au Parlement européen ?

[Mise à jour le 26 mai à 11h30] Le Front National porte la parole de l'euroscepticisme en France, voire de l'europhobie. Les résultats des élections européennes de hier soir, qui donnent le parti de Marine Le Pen largement en tête (24,95 %), forcent tous les observateurs politiques à considérer sa vision de l'Europe et de l'Union européenne avec davantage de recul analytique, ne serait-ce pour apporter désormais une voix contradictoire plus sérieuse. Les électeurs français ont en effet placé en première position, pour la première fois depuis 1979 dans des élections européennes, un parti foncièrement contre l'adhésion de la France à l'Union européenne. Concrètement, que demande le FN ?

Renégocier les traités européens : Le FN entend "rompre avec la construction européenne dogmatique en total échec". "Il faut désormais jeter les bases d'une Europe respectueuse des souverainetés populaires, des identités nationales, des langues et des cultures, et qui soit réellement au service des peuples par des actions concrètes" écrit le FN sur son site consacrée à son programme pour l'Union européenne. Le FN entend pour cela instaurer un "ministère des Souverainetés" qui "coordonnera la renégociation des Traités et la restauration de notre souveraineté nationale".

Sortir de l'euro : Pour le Front National, il faut que "la France rétablisse la primauté du droit national sur le droit européen", et sur le plan économique, que la "France retrouve la maîtrise de sa monnaie et de sa politique monétaire". "La France doit préparer, avec ses partenaires européens, le retour aux monnaies nationales, qui permettra d'effectuer des dévaluations compétitives. Le couple franco-allemand peut jouer un rôle moteur pour sortir du marasme" estime le FN

Ne plus participer au financement de l'Union européenne : Le FN souligne que "la France est le deuxième contributeur net au budget de l'Union européenne, juste derrière l'Allemagne". Et estime que la France n'en tire pas avantage : "Mais, contrairement à cette dernière, elle ne bénéficie pas du marché intérieur et de l'euro". Pour le parti europhobe, il faut donc que "la contribution nette de la France au budget européen soit nulle, afin de dégager des marges pour le soutien notamment de notre agriculture".

Mettre un terme à la libre circulation communautaire : Le Front National estime que la libre circulation des citoyens européens dans l'espace commun fonctionne mal et insiste, presque de manière obsessionnelle, sur les méfaits incontrôlables de l'immigration. Pour cette raison, et avec son propre vocabulaire, le parti de Marine Le Pen demande que "la France retrouve la maitrise de ses frontières, de préférence au sein d'une association libre d'Etats européens partageant la même vision et les mêmes intérêts sur des sujets tels que l'immigration ou les règles devant régir les échanges extérieurs et la circulation des capitaux". Pour le FN, La France est en effet "pénalisée par l'ouverture totale des frontières, instaurée par les accords de Schengen, compte tenu de sa démographie (qui ne justifie pas une immigration massive) et de son système de protection sociale (qui joue le rôle de pompe aspirante)". 

Bannir toute idée fédéraliste : L'idée de l'intégration européenne et d'un partage de souveraineté sur certaines thématiques économiques et écologiques est proscrite par le FN, qui a toujours considéré l'Union européenne comme un carcan antidémocratique. "L'Union européenne, asservie par sa dette et par l'euro, est un instrument au service d'une idéologie ultra-libérale mondialiste et des intérêts du secteur financier" écrit le FN dans son programme.