Le président normal, un président handicapé ?

Dans cette chronique, je reviens sur l'agenda politique qui succède à l'investiture de François Hollande en faisant un parallèle entre sa stratégie d'être un président "normal" et les réels enjeux qui l'attendent.

C'est une réflexion sur sa réelle capacité à répondre aux engagements qu'il a pris , avec une dimension d'anticipation car pour le moment aucun fait réel permet de mieux étudier le président Hollande.
L'investiture de François Hollande, le mardi 15 mai 2012, est sans aucun doute un moment fort de notre démocratie.
En effet , comme lors des anciennes cérémonies d'investiture, un sentiment domine ce rite républicain , il sera marqué par la volonté de rester sobre , résultat du désir de François Hollande fraîchement élu d'être un président "normal".
Cette volonté d'établir une rupture avec le passé, celui de Nicolas Sarkozy, président omniprésent, qui a rendu sa vie privée publique avec ses multiples péripéties (vie amoureuse), est un élément qui caractérise a coup sur le nouveau mandat du président vainqueur.
Il est cependant nécessaire de se questionner sur ce fondement du programme de François Hollande , le président "normal" face aux enjeux actuels : handicap ou réussite ?
Une étude est pertinente que si elle se base sur des faits réels et établis, or, je prend un risque et je porte une dimension d'anticipation des évènements , en m'appuyant notamment sur l'agenda politique du nouveau président .
Le président Hollande , dans sa quête de "normalité", souhaite avant tout redorer le blason du président de la République.
Cependant , le programme a venir cette semaine pour Hollande paraît en désaccord avec sa "normalité" .
En effet , mardi , au soir de son investiture , un dîner  avec Angela Merkel est organisé , sa volonté de renégocier le traité européen ou de le modifier , comme le dis Maxime Pinard, chercheur à l'IRIS, dans le Nouvel Obs,sera très difficile à faire accepter à l'Allemagne malgré la victoire du SPD dans en Rhénanie du Nord-Westphalie ce week-end et la montée du front de gauche grec.
Sa fin de semaine, son premier grand rendez -vous international, à Camp David pour le G8, où les questions d'actualité internationales seront posées (le cas syrien et ses violences et l'Iran) ne laisse pas la place à la normalité. Devant le charisme et l'aura des dirigeants, il peut paraître comme plus réservé est plus faible, notamment car il est novice.
La comparaison avec Nicolas Sarkozy, fort de ses relations internationales avec les USA et l'Allemagne peut-être un désavantage pour Hollande.
En dehors du programme international , son comportement peut également peser sur la population française.
En effet , la crise et les logiques partisanes qui ont dominé la présidentielle de 2012 montrent une France divisée et qui justement cherche un rassembleur.
Sa longue tirade "Moi président" lors de son débat télévisé contre Nicolas Sarkozy nous a divulgué son ambition de rassembler , cependant , je pense qu'un président "normal" ne rassemble pas, il revient à la situation d'avant (ici avant Sarkozy) ou la division du peuple existait. Il n'est pas Sarkozy , mais il n'est pas De Gaulle aussi.
Pour conclure, par son manque de métier gouvernemental, son manque de charisme et sa volonté de restaurer une simple "normalité", je pense que François Hollande part avec un handicap que sa stratégie n'aide pas .
Il est focalisé sur ne pas faire comme Sarkozy, or il ne répond pas aux attentes réelles des Français et des dirigeants du monde, en terme d'aura, de guide et d'interlocuteur compétent et puissant .