Pietro Parolin : qui est le numéro 2 du Saint-Siège, parmi les favoris pour succéder au pape François ?
Le prochain pape pourrait-il être l'actuel numéro deux du Vatican ? Pietro Parolin fait en tout cas partie des "papabili", ces cardinaux pressentis pour succéder au pape François, décédé lundi 21 avril à l'âge de 88 ans. Secrétaire d'État du Saint-Siège depuis plus de dix ans, il était l'un des rares à pouvoir approcher le souverain pontife, hospitalisé durant cinq semaines avant sa mort.
Né le 17 janvier 1955 à Schiavon, en Vénétie, dans une famille modeste, Pietro Parolin perd son père à l'âge de dix ans. Ordonné prêtre en 1980, il rejoint en 1986 les services diplomatiques du Saint-Siège. Cet Italien à la voix douce et à la silhouette légèrement voûtée connaît les arcanes de la Curie, l'administration centrale de l'Église. De 2002 à 2009, il est sous-secrétaire de la Section pour les relations avec les États. Polyglotte – italien, anglais, français et espagnol – il est reconnu pour son calme et sa discrétion.
Un diplomate chevronné au service du Saint-Siège
En 2013, le pape François le nomme secrétaire d'État du Vatican, une fonction comparable à celle d'un Premier ministre. À ce titre, il est chargé de la gestion des affaires internes de l'Église, ainsi que de sa politique étrangère. Fin connaisseur des dossiers, ce diplomate chevronné a joué un rôle clé dans l'accord signé en 2018 avec la Chine sur la nomination des évêques. Il s'est également exprimé sur les grands enjeux internationaux, notamment lors de conférences sur le conflit israélo-palestinien, le changement climatique ou encore la lutte contre le trafic d'êtres humains, comme le souligne le New York Times.
Souvent perçu comme une figure modérée au sein de l'Église, Pietro Parolin refuse les étiquettes politiques. "Ni de gauche, ni de droite", d'après The Independent, il incarne plutôt une ligne équilibrée, marquée par le pragmatisme diplomatique et la paix. Un positionnement qui pourrait peser dans un monde en proie à de nombreuses tensions géopolitiques, selon l'hebdomadaire chrétien Le Pèlerin. Certains observateurs, cités par la BBC, estiment toutefois qu'il privilégie le dialogue diplomatique au détriment du dogme catholique. Ce que ses partisans considèrent comme une force, ses détracteurs y voient une faiblesse.
"Qui entre pape au conclave en sort cardinal"
Du côté des bookmakers, le cardinal Parolin figure en tête. D'après Le Parisien, la maison de paris britannique William Hill lui attribue 36,4 % de chances d'être élu, un score équivalent à celui du cardinal philippin Luis Antonio Tagle, autre prétendant sérieux. Mais le cardinal italien connaît bien le vieux dicton romain, qui souligne l'incertitude du processus de sélection du pape : "Qui entre pape au conclave en sort cardinal." De plus, bien qu'aucun pape italien n'ait été élu depuis 40 ans, les sphères dirigeantes de l'Eglise s'éloigne progressivement de l'Italie et de l'Europe. Ce qui pourrait, selon la BBC News Afrique, rendre improbable l'élection d'un pape italien, du moins pour l'instant.
Il faudra patienter jusqu'au début du mois de mai pour connaître le nom du prochain chef de l'Église catholique. En attendant, c'est Pietro Parolin lui-même qui présidera les scrutins dans la chapelle Sixtine, en tant que président du Conclave.