Mort du pape François : de quoi est décédé le souverain pontife ? Ces facteurs ont pu entraîner l'AVC

Mort du pape François : de quoi est décédé le souverain pontife ? Ces facteurs ont pu entraîner l'AVC Le pape François est mort le lundi 21 avril 2025, jour du lundi de Pâques, emporté par un AVC, suivi d'un coma et d'un "collapsus cardiocirculatoire irréversible"...

Le pape François est mort, lundi 21 avril 2025, jour du lundi de Pâques, à 7h35, a annoncé le Vatican le jour même, dans la matinée. Le souverain pontife a été emporté par un AVC après "un coma et une défaillance cardiocirculatoire", a précisé un communiqué du Vatican en fin de journée. "Un collapsus cardiocirculatoire irréversible", a écrit plus précisément le chef du Département de la santé et de l'hygiène du Vatican, Andrea Arcangeli, dans le certificat de décès.

Le pape est décédé au lendemain de sa dernière apparition publique pour les célébrations de Pâques, la fête la plus importante du culte catholique. Le souverain pontife y était apparu affaibli et n'avait prononcé que quelques mots. Mais il était parvenu à donner sa bénédiction "Urbi et Orbi", sans les canules fixées sous son nez qui l'aidaient à respirer depuis sa longue hospitalisation pour des problèmes respiratoires, entre le 14 février et le 23 mars. Un détail remarqué.

La mort du pape François est en effet intervenue un mois après la fin d'une longue hospitalisation de 38 jours pour une pneumonie bilatérale, doublée d'une insuffisance rénale. Durant cette hospitalisation, le pape François avait passé plusieurs semaines dans un état de santé "critique", lesquelles avaient considérablement affaibli le souverain pontife.

Une pneumonie qui a considérablement affaibli le pape

Hospitalisé une première fois en juin 2023 pour une opération du côlon, le pape François avait cette fois dû être admis en soins intensifs, en raison d'un "tableau clinique complexe", avait indiqué le Vatican. Durant cette période, l'état du pape aura été à plusieurs reprises jugé critique par ses médecins.

Le docteur Sergio Alfieri, médecin personnel du Saint-Père, confiera au Corriere della Sera qu'à plusieurs reprises, la vie de François ne tenait qu'à un fil, avec des instants "terribles" où il a fallu faire des choix entre tenter coûte que coûte d'améliorer son état et soulager sa douleur, ou "le laisser partir". "Deux fois, la situation a été perdue" pour le pape François, avant qu'un "miracle" se produise selon le médecin. 

A près la mort du pape François, plusieurs médecins ont ainsi indiqué, auprès du Figaro, qu'il était exposé à un surrisque de mortalité après cette épreuve. "Il était fragile, âgé et sortait d'une longue période d'hospitalisation, c'est une période très à risque", a notamment expliqué Thomas Gille, pneumologue aux hôpitaux universitaires de Seine-Saint-Denis, selon qui "il n'est pas rare de voir des gens qui sortent de l'hôpital en allant objectivement mieux faire une nouvelle infection ou une récidive rapide".

La mort du pape François "n'a rien d'exceptionnel" d'un point de vue médical, a aussi affirmé le directeur du laboratoire de virologie des Hospices Civils de Lyon, Bruno Lina, qui rappelle que voir une personne âgée mourir après une longue hospitalisation est quelque chose de récurent. D'autant que, selon le médecin, le pape François "était à la fois en probable défaillance respiratoire, et potentiellement cardiaque".

D'autres causes plus profondes derrière la mort du pape François

La pneumonie peut "multiplier par 6 le risque de crise cardiaque ou d'AVC" chez les personnes âgées, précise la European Respiratory Society. La neurologue italienne Francesca Romana Pezzella, qui s'est exprimée dans le journal italien Corriere della, précise néanmoins que la pneumonie et les crises respiratoires qui ont conduit à l'hospitalisation du pape à Gemelli, entre février et mars, n'avaient pas de lien direct avec l'AVC qui l'aura emporté. Selon elle, le souverain pontife a plus de chance d'avoir été victime d'un accident vasculaire cérébral hémorragique plutôt qu'ischémique.

L'AVC du pape François a pu être entrainé par d'autres facteurs plus profonds, selon la spécialiste. D'abord l'âge : les AVC hémorragiques deviennent un risque plus important avec l'âge. "L'incidence double pour chaque décennie après 55 ans. Elle est plus fréquente chez les hommes jusqu'à 60-70 ans", a-t-elle expliqué au quotidien. Or, le pape François avait 88 ans.

Un autre facteur cité est l'hypertension, une pathologie dont le souverain pontife était atteint. L'hypertension "est la principale cause d'accident vasculaire cérébral, suivie par l'âge, le diabète, la fibrillation auriculaire et l'immobilité", a ajouté la neurologue. Un diabète de type 2, qui accroit les risques en raison de la présence de plaques d'athérome au niveau des artères du cerveau, a aussi pu jouer et augmenter le risque d'AVC pour le jésuite argentin.

Des signes annonciateurs de l'AVC du pape

Avant sa mort, le pape François montrait par ailleurs certains signes annonciateurs d'un AVC, notamment la fatigue et des mouvements visiblement limités, des difficultés à parler et à se mouvoir, ou encore des faiblesses dans certains membres. "Une partie du corps est bloquée, les membres sont immobilisés, une parésie faciale peut être présente", a encore expliqué la neurologue Francesca Romana Pezzella au Corriere della Sera.

Seulement, chez le pape, ces éléments pouvaient être imputables à un état de santé général dégradé, ce qui a pu retarder la détection des signaux. En plus de sa pneumonie et de son hospitalisation de 5 semaines, François se déplaçait uniquement en fauteuil roulant du fait d'importantes problèmes de genoux depuis des mois.

Le pape François souffrait aussi de plusieurs problèmes pulmonaires depuis des années. Une pleurésie survenue en 1957, alors qu'il avait 21 ans, avait conduit à une opération lourde avec l'ablation du lobe supérieur de son poumon droit. Une maladie pulmonaire chronique appelée bronchectasie s'en était suivie, qui dilatait et détruisait ses bronches en raison d'une infection et d'une inflammation chronique.

Parmi les nombreuses hypothèses avancées au lendemain de la mort du pape, certains médecins ont laissé entendre que la volonté du pape François d'être présent devant les fidèles pour les célébrations de Pâques a pu lui permettre de tenir jusque là, en puisant dans ses dernières réserves d'énergie. "Il n'est pas impossible qu'il ait, consciemment ou non, cherché à tenir jusqu'à la messe de Pâques, puis qu'il y ait eu comme une forme de relâchement, que le ressort s'est brisé", explique l'infectiologue Benjamin Davido au Figaro.