Conclave : date, fonctionnement, durée... Quand connaîtra-t-on le futur pape ?
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Conclave : date, fonctionnement, durée... Quand connaîtra-t-on le futur pape ?

Les cardinaux vont devoir se réunir en conclave au Vatican pour élire le futur souverain pontife, après le décès du pape François. Le conclave doit se tenir début mai pour respecter le temps de deuil et les nombreux protocole.

Le pape François est mort. Le souverain pontife s'est éteint durant le lundi de Pâques, à 88 ans, et au lendemain de sa dernière apparition devant les fidèles du Vatican pour la fête pascale. La présence de l'octogénaire au balcon de la basilique Saint-Pierre a été l'occasion d'une dernière bénédiction avant son décès. L'heure est donc au deuil au Vatican et ce, jusqu'aux obsèques du Saint-Père qui auront lieu le samedi 26 avril à 10 heures. La date a été choisie par les cardinaux qui se sont réunis pour une première congrégation au lendemain du décès du souverain pontife. 

La mort du souverain pontife entraîne inévitablement la question de la succession. Il va falloir attendre plusieurs semaines avant que la fumée blanche ne s'élève du Vatican et que la phrase "Habemus papam" soit prononcée. Un temps réservé au deuil et aux obsèques du souverain pontife. L'officialisation de la mort du Saint-Père par le camerlingue ouvre immédiatement une période de deuil de neuf jours, la Novendiale. Un deuil de cinq jours a été décrété par le gouvernement italien. Et avant de penser au conclave, les cardinaux assistent aux funérailles du Saint-Père qui suivent un protocole très strict, bien que simplifié par le pape François.

Le conclave ne peut avoir lieu que deux à trois semaines après le décès du souverain pontife. Le pape François s'étant éteint le 21 avril, le conclave débutera entre le 5 et le 10 mai. A cette occasion, le Collège des cardinaux se réunira à huis clos dans la chapelle Sixtine pour échanger et procéder à des votes successifs jusqu'à nommer un pape. Seuls les cardinaux âgés de moins de 80 ans sont autorisés à voter, ils seront donc 135 à choisir le successeur du pape François, lequel devra être élu par la majorité des deux tiers de l'Assemblée.

Comment se déroule le conclave ?

Une fois le conclave réunit, la nomination d'un pape peut être rapide comme prendre beaucoup de temps si aucun nom ne parvient à obtenir la majorité des voix. Les cardinaux peuvent procéder jusqu'à quatre votes par jour, deux le matin et deux l'après-midi. Après chaque vote, les bulletins sont dépouillés puis brûlés et les résultats sont annoncés au monde extérieur par un signal de fumée s'élevant par la cheminée de la chapelle Sixtine : une fumée noire signifie qu'aucun pape n'a été élu, une fumée blanche que le conclave s'est accordé sur le nom d'un nouveau souverain pontife. Les signaux de fumée sont généralement attendus vers 12 heures et vers 19 heures, mais ils peuvent être décalés sur le premier vote de la mi-journée aboutit. Après l'élévation de la fumée blanche, un représentant du Collège des cardinaux prononce la locution latine "Habemus papam" depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre. Alors, le nouveau Saint-Père ayant choisi son nom papal et revêtu sa soutane blanche prononce son premier discours devant les fidèles.

Le conclave, comme les funérailles, suit un protocole : les cardinaux dînent ensemble la veille du début du conclave et participent le matin suivant à la messe "pro eligendo Papа" présidée par le doyen Giovanni Re. Ils se rendent en procession à la chapelle Sixtine où seuls les cardinaux électeurs sont conviés. Chaque jour, avant le premier vote du matin, les cardinaux récitent les Laudes. Ils récitent les Vêpres après le second vote de l'après-midi.

Qui peut succéder au pape François ?

Si théoriquement tous les hommes baptisés peuvent prétendre à la papauté, dans la pratique le pape est systématiquement choisi parmi les cardinaux depuis plusieurs centaines d'années. L'élection se joue généralement entre une poignée de cardinaux. Le pape François a œuvré durant les derniers mois de son pontificat pour que son successeur ait les mêmes ambitions que lui pour l'Eglise. Malgré certaines critiques, le pape François était considéré comme progressiste, notamment pour des réformes ayant poussé vers plus d'inclusivité féminine aux postes clé, pour le renforcement de la transparence financière au sein de l'Église, pour le combat contre les abus sexuels… Des réformes dont il ne souhaite pas qu'elles soient démantelées après son départ.

Le pape François a pris certaines dispositions selon le média belge La Libre. Il a prolongé le mandat du cardinal Giovanni Battista en tant que doyen du Collège des cardinaux, une place centrale au sein du conclave qui désignera le prochain pape. Sa position lui permettra une plus grande influence sur l'élection du pape.

Quant aux candidats, trois noms reviennent particulièrement sur la table quand il est question de la succession du pape François : Pietro Parolin, Matteo Maria Zuppi et Pierbattista Pizzaballa. Le premier est un cardinal italien, secrétaire d'État et numéro 2 du Vatican, mais jugé trop "effacé" pour prendre la tête du Saint-Siège. Le second est archevêque de Bologne, mais jugé trop proche du mouvement Sant'Egidio, une association de fidèles catholiques. Enfin, le troisième est le patriarche latin de Jérusalem, et est jugé trop jeune pour exercer ces fonctions, du haut de ses 58 ans.

Dernières mises à jour

19:32 - De moins en moins d'Européens au conclave

Parmi les 135 cardinaux appelés à élire le successeur du pape François, les Européens seront les plus nombreux dans la Chapelle Sixtine. Avec 53 électeurs, soit 39 % du total, le Vieux Continent reste la première force du conclave, même si son poids recule par rapport à 2013, où 60 des 115 votants (soit 52 %) venaient d’Europe.

Derrière, les Asiatiques seront au nombre de 23, suivis des Sud et Centraméricains (21), des Africains (18), des Nord-Américains (16) et enfin des Océaniens (4), selon les données communiquées par le Saint-Siège.

Comme souvent, l’Italie sera le pays le plus représenté, avec 17 cardinaux. Un chiffre en baisse, toutefois, comparé aux 28 présents lors du précédent conclave. Les États-Unis, avec 10 électeurs, et le Brésil, avec 7, complètent le trio de tête. La France et l’Espagne, quant à elles, envoient chacune cinq représentants.

18:33 - Comment le pape François a essayé d'influencer le choix du conclave

Pour tenter de conserver une certaine continuité au sein de l'Eglise après son passage, le pape François a nommé majoritairement des cardinaux réformateurs. Si cela ne signifie pas que son successeur sera exactement sur la même ligne, une tendance pourrait tout de même émerger. "Tous les papes restés longtemps ont nommé des cardinaux proches de leurs idées", rappelle Bernard Lecomte, journaliste spécialiste du Vatican, sur LCI. "Depuis 2000 ans, à chaque fois qu'un pape a été un peu trop d'un côté, il y a eu un rééquilibrage. Au début du XXᵉ siècle, Léon XIII, un pape très moderne et progressiste, a ainsi été remplacé par Pie X, un pape très réactionnaire", tient-il à tempérer. "Dans le secret du conclave, les cardinaux éliront celui qui sera le plus capable d'assurer l'unité de l'Église. Ils vont chercher un rassembleur", conclut-il. 

17:36 - Cinq cardinaux français pourront élire le nouveau pape

Sur les 135 cardinaux qui pourront voter pour élire le nouveau pape, cinq dont des Français. Parmi eux, l'archevêque de Marseille Jean-Marc Aveline qui non seulement d'être un électeur est aussi cité comme l'un des favoris pour succéder au pape François. A ses cotés, figureront l'archevêque émérite de Lyon Philippe Barbarin, l'évêque d'Ajaccio François Bustillo, Dominique Mamberti qui est diplomate à la Curie et Christophe Pierre, ambassadeur du Saint-Siège aux Etats-Unis. L'archevêque lyonnais est notamment connu pour avoir été un symbole de l'Église face à la pédophilie.

Un sixième Français sera également présent au conclave sans pouvoir être compter dans la délégation tricolore : Jean-Paul Vesco, l'archevêque d'Alger. L'homme né à Lyon a la double nationalité franco-algérienne, mais représente l'Eglise d'Algérie au conclave.

15:33 - Pourquoi faut-il "un certain délai avant l'ouverture du conclave" ?

Le conclave devant élire le nouveau pape s'organise toujours deux ou trois semaines après le décès du souverain pontife. Un temps nécessaire pour respecter le protocole, mais aussi pour permettre les échanges entre les cardinaux. Un délai d'autant plus nécessaire après le décès du pape François puisque la plupart des cardinaux électeurs - ceux de moins de 80 ans - ont été élus par le défunt Saint-Père et ne se sont jamais rencontrés. "On n'a pas beaucoup l'occasion de se connaître [entre cardinaux], d'autant que le pape François a véritablement changé la sociologie du collège cardinalice en nommant des personnes aux extrémités de la Terre", a expliqué l'archevêque d'Alger et cardinal Jean-Pierre Vesco sur BFMTV. "On va se connaître maintenant, c'est pour ça qu'il faut un certain délai avant l'ouverture du conclave", a-t-il ajouté.

14:08 - Des "débats très libres" entre les cardinaux pour choisir le nouveau pape

Les cardinaux sont arrivés ou sont en chemin pour le conclave qui doit prochainement avoir lieu au Vatican. L'un d'eux, l'archevêque d'Alger Jean-Paul Vesco, a assuré sur BFMTV que les religieux arrivent "vierges de toute idée préconçue" concernant la nomination du futur pape. "Les débats sont très libres, ce ne sont pas des discours préparés", a-t-il ajouté précisant ne pas avoir encore reçu d'information sur la réunion.

12:03 - Des obsèques simplifiées et un conclave mieux organisé

Si les cardinaux se sont réunis ce mardi pour fixer la date des obsèques, les prochaines congrégations porteront sur le conclave et le choix du nouveau pape comme l'a indiqué le cardinal Gianfranco Ravasi au Corriere della Sera "Les congrégations suivantes, lorsque les cardinaux arriveront du monde entier, donneront des indications, comme cela s'est produit en 2013, sur les choix pour le conclave". Le cardinal a également indiqué que les événements autour de la mort du pape et de tout ce que cela implique étaient plus organisés cette fois, du fait de la simplification du protocole : "Aujourd'hui, il y a plus d'organisation dans la répartition des célébrations de ces jours aussi parce que le pape François a simplifié les procédures".

10:39 - Une première réunion des cardinaux a eu lieu avant le conclave

Les cardinaux sont arrivés au Vatican entre lundi et mardi pour assister à la première congrégation des cardinaux ce 22 avril. Les hauts dignitaires de l'Eglise se sont réunis pour choisir la date des obsèques du pape François en plus de quelques autres détails d'organisation. La réunion, prévue à 9 heures et convoquée par le doyen du Collège des cardinaux Giovanni Battista Re, a également permis de décider les prochaines étapes après le décès du Saint-Père, dont le conclave nécessaire à la nomination d'un successeur.

10:05 - Le conclave se tiendra au début du mois de mai

Le conclave doit être organisé entre 15 et 20 jours après les décès du pape, ni avant, ni après. Le pape François étant décédé le 21 avril, cela porte la date de la réunion des cardinaux entre le 5 et le 10 mai. Il va falloir patienter davantage pour connaître la date exacte. Gardons à l'esprit que le début de conclave ne signifiera pas la nomination d'un nouveau pape, le vote pourra prendre plusieurs jours.