Conclave : date, durée, fonctionnement... Quand connaîtra-t-on le futur pape ?
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Conclave : date, durée, fonctionnement... Quand connaîtra-t-on le futur pape ?

Le nouveau souverain pontife sera élu par certains cardinaux habilités à procéder au vote dans les prochaines semaines. Le conclave ne se tient pas directement après le décès du pape pour respecter les nombreux protocoles.

Le souverain pontife s'est éteint durant le lundi de Pâques, à 88 ans, et au lendemain de sa dernière apparition devant les fidèles du Vatican pour la fête pascale. La présence de l'octogénaire au balcon de la basilique Saint-Pierre a été l'occasion d'une dernière bénédiction avant son décès. L'heure est donc au deuil au Vatican et ce, jusqu'aux obsèques du Saint-Père qui auront lieu le samedi 26 avril à 10 heures. La date a été choisie par les cardinaux qui se sont réunis pour une première congrégation dès le lendemain du décès du souverain pontife. 

La mort du souverain pontife entraîne inévitablement la question de la succession. Il va falloir attendre plusieurs semaines avant que la fumée blanche ne s'élève du Vatican et que la phrase "Habemus papam" soit prononcée. Un temps réservé au deuil et aux obsèques du souverain pontife, l'officialisation de la mort du Saint-Père par le camerlingue ouvre immédiatement une période de deuil de neuf jours, la Novendiale. Un deuil de cinq jours a été décrété par le gouvernement italien. Et avant de penser au conclave, les cardinaux assistent aux funérailles du Saint-Père qui suivent un protocole très strict, bien que simplifié par le pape François.

Le conclave ne peut avoir lieu que deux à trois semaines après le décès du souverain pontife. Le pape François s'étant éteint le 21 avril, le conclave débutera entre le 5 et le 10 mai. A cette occasion, le Collège des cardinaux se réunira à huis clos dans la chapelle Sixtine pour échanger et procéder à des votes successifs jusqu'à nommer un pape. Seuls les cardinaux âgés de moins de 80 ans sont autorisés à voter, ils seront donc 135 à choisir le successeur du pape François, lequel devra être élu par la majorité des deux tiers de l'Assemblée.

Comment se déroule le conclave ?

Une fois le conclave réunit, la nomination d'un pape peut être rapide comme prendre beaucoup de temps si aucun nom ne parvient à obtenir la majorité des voix. Les cardinaux peuvent procéder jusqu'à quatre votes par jour, deux le matin et deux l'après-midi. Après chaque vote, les bulletins sont dépouillés puis brûlés et les résultats sont annoncés au monde extérieur par un signal de fumée s'élevant par la cheminée de la chapelle Sixtine : une fumée noire signifie qu'aucun pape n'a été élu, une fumée blanche que le conclave s'est accordé sur le nom d'un nouveau souverain pontife. Les signaux de fumée sont généralement attendus vers 12 heures et vers 19 heures, mais ils peuvent être décalés sur le premier vote de la mi-journée aboutit.

"Nous devons attendre, prier, et nous réunir", déclare le cardinal Fernando Filoni, Grand maître de l'ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, lorsqu'il est interrogé sur son intention de vote, des propos relayés par France Info. Après l'élévation de la fumée blanche, un représentant du Collège des cardinaux prononce la locution latine "Habemus papam" depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre. Alors, le nouveau Saint-Père ayant choisi son nom papal et revêtu sa soutane blanche prononce son premier discours devant les fidèles.

Le conclave, comme les funérailles, suit un protocole : les cardinaux dînent ensemble la veille du début du conclave et participent le matin suivant à la messe "pro eligendo Papа" présidée par le doyen Giovanni Re. Ils se rendent en procession à la chapelle Sixtine où seuls les cardinaux électeurs sont conviés. Chaque jour, avant le premier vote du matin, les cardinaux récitent les Laudes. Ils récitent les Vêpres après le second vote de l'après-midi. Attention, ce scrutin est hautement secret et impose aux cardinaux de rester cloîtrés dans le Vatican, coupés du monde, tant qu'un nouveau Saint-Père n'est pas élu.

Qui peut succéder au pape François ?

Si théoriquement tous les hommes baptisés peuvent prétendre à la papauté, dans la pratique le pape est systématiquement choisi parmi les cardinaux depuis plusieurs centaines d'années. L'élection se joue généralement entre une poignée de cardinaux. Le pape François a œuvré durant les derniers mois de son pontificat pour que son successeur ait les mêmes ambitions que lui pour l'Eglise. Malgré certaines critiques, le pape François était considéré comme progressiste, notamment pour des réformes ayant poussé vers plus d'inclusivité féminine aux postes clé, pour le renforcement de la transparence financière au sein de l'Église, pour le combat contre les abus sexuels… Des réformes dont il ne souhaite pas qu'elles soient démantelées après son départ.

Le pape François a pris certaines dispositions selon le média belge La Libre. Il a prolongé le mandat du cardinal Giovanni Battista en tant que doyen du Collège des cardinaux, une place centrale au sein du conclave qui désignera le prochain pape. Sa position lui permettra une plus grande influence sur l'élection du pape.

Quant aux candidats, trois noms reviennent particulièrement sur la table quand il est question de la succession du pape François : Pietro Parolin, Matteo Maria Zuppi et Pierbattista Pizzaballa. Le premier est un cardinal italien, secrétaire d'État et numéro 2 du Vatican, mais jugé trop "effacé" pour prendre la tête du Saint-Siège. Le second est archevêque de Bologne, mais jugé trop proche du mouvement Sant'Egidio, une association de fidèles catholiques. Enfin, le troisième est le patriarche latin de Jérusalem, et est jugé trop jeune pour exercer ces fonctions, du haut de ses 58 ans. Deux autres profils retiennent l'attention : d'abord le Français Jean-Marc Aveline. Le religieux est d'ailleurs un proche du défunt souverain pontife et il partage avec lui plusieurs idées politiques sur la tolérance au sujet des migrants et la vision d'une Église moins européano-centrée. À l'inverse, la figure de proue du courant ultra-conservateur dans l'Eglise catholique, le cardinal guinéen Robert Sarah, 79 ans, émerge aussi comme l'un des favoris pour succéder au pape François.

Dernières mises à jour

17:55 - La chapelle Sixtine fermée dès lundi pour "les besoins du conclave"

Le Saint-Siège a annoncé que la chapelle Sixtine sera fermée au public à partir de ce lundi 28 avril pour "les besoins du Conclave", a rapporté La Repubblica. Le collège des cardinaux doit s'y réunir pour échanger et procéder à des votes jusqu'à nommer le nouveau pape.

13:48 - Les cardinaux réunis une troisième fois ce jeudi

Le Vatican indique ce jeudi que les cardinaux se sont réunis ce matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux. Des cardinaux qui n'ont pas la possibilité de voter étaient également présents. Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé. De plus, les cardinaux qui n'avaient pas encore prêté serment ont été assermentés, conformément à la Constitution apostolique "Universi Dominici Gregis", précise-t-on.

12:06 - Pourquoi tous les cardinaux n'ont pas le droit de voter

252 personnes composent le collège des cardinaux. Mais seuls les 135 d’entre eux ayant moins de 80 ans ont le pouvoir d’élire le nouveau pape et se réunissent en conclave. Ce sont ces 135 qui auront la lourde tâche de déterminer qui sera le remplaçant du pape François, disparu le lundi 21 avril dernier. Cette règle spécifique a été édictée par Paul VI en 1970. Parmi eux, 108 ont été nommés par François, 22 par Benoît XVI et 5 par Jean-Paul II. Le pape François a également apporté sa pierre à l'édifice en augmentant la représentation de régions où l’Eglise est en expansion, comme l’Amérique latine (21 cardinaux électeurs à la fin de son pontificat, contre 16 au début), l’Afrique (18 contre 11) et l’Asie (23 contre 10).