Guerre en Ukraine : comment les rencontres en marge des funérailles du pape pourraient faire avancer les négociations

Guerre en Ukraine : comment les rencontres en marge des funérailles du pape pourraient faire avancer les négociations Donald Trump, Volodymyr Zelensky, Keir Starmer, Emmanuel Macron… de nombreux chefs d'État étaient présents aux funérailles du pape François. Des rencontres ont eu lieu, ce qui pourrait faire avancer les négociations autour du conflit en Ukraine.

C'est une image qui pourrait changer le cours de l'histoire : Donald Trump et Volodymyr Zelensky, assis face à face, genoux presque collés, sous la coupole de la basilique Saint-Pierre au Vatican. Les deux chefs d'État ne s'étaient plus revus depuis leur échange houleux dans le bureau ovale, en février dernier. Cette rencontre aurait pu ne jamais avoir lieu. En effet, Volodymyr Zelensky a fait planer le doute autour de sa venue aux obsèques du pape. Il était finalement présent, mais personne ne s'attendait à un tel échange, puisque de nombreux chefs d'État avaient affirmé en amont que cet événement n'était pas le lieu pour de telles discussions.

Pourtant, cette image est bien réelle. Les deux hommes se sont parlés seul à seul, sans interprètes et sans la presse pour relater leur échange. Bien qu'on ne sache pas exactement ce que les deux hommes se sont dits, on peut imaginer que la discussion a été constructive, après un message posté par Volodymyr Zelensky sur X : "Bonne rencontre. Nous avons beaucoup discuté en tête-à-tête. Espérant des résultats sur tous les points abordés", assure le président ukrainien. Les deux chefs d'État auraient parlé de "protéger la vie de nos concitoyens (Ukrainiens, ndlr). Un cessez-le-feu total et inconditionnel. Une paix durable et fiable qui empêchera une nouvelle guerre d'éclater". Le président ukrainien évoque "une rencontre hautement symbolique qui pourrait devenir historique", avant de remercier "POTUS", le surnom donné au président des États-Unis (President of the United States). Un détail non négligeable puisque Donald Trump lui avait notamment reproché de ne pas être suffisamment reconnaissant envers les États-Unis lors de leurs échanges houleux en février dernier.

Le président américain a lui aussi posté un message sur les réseaux sociaux après cette rencontre, alors dans son avion vers les États-Unis. Dans un long post, il assure qu'il "essaie simplement de nettoyer le désordre qui (lui a) été laissé par Obama et Biden", expliquant que la guerre n'aurait pas explosé s'il avait été président à l'époque. "Tout cela étant dit, il n'y avait aucune raison pour que Poutine tire des missiles sur les zones civiles, les villes et les villages, au cours des derniers jours", abordant les frappes russes sur l'Ukraine, qui ont été faites alors même qu'un cessez-le-feu était en place pour la période de Pâques. "Cela me fait penser qu'il (Vladimir Poutine, ndlr) ne veut peut-être pas arrêter la guerre, qu'il se contente de m'embobiner et qu'il doit être traité différemment, par le biais de 'sanctions bancaires' ou de 'sanctions secondaires'? Trop de gens meurent !", conclut Donald Trump.


La réponse de Vladimir Poutine

Alors que près de 160 chefs d'État et une cinquantaine de têtes couronnées étaient au Vatican pour les funérailles du pape François, Vladimir Poutine manquait à l'appel. Il faut dire que le chef du Kremlin est sous le coup d'un mandat d'arrêt international.

En parallèle de la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, Vladimir Poutine a assuré que "l'aventure du régime de Kiev a complètement échoué", lors d'une visioconférence avec le chef d'état-major de l'armée russe, diffusée à la télévision d'État russe. Ce dernier affirmait que "la dernière localité sur le territoire de la région de Koursk, le village de Gornal, a été libérée des unités ukrainiennes". Une information démentie par le député ukrainien Oleksiy Goncharenko qui a souligné que l'état-major général des forces armées ukrainiennes avait déclaré, samedi matin, que les forces ukrainiennes "tenaient toujours des positions sur place".

Dans l'après-midi, "Vladimir Poutine a réaffirmé que la partie russe était prête à reprendre le processus de négociation avec l'Ukraine sans aucune condition préalable", a assuré dans l'après-midi Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

Donald Trump, Emmanuel Macron et Keir Starmer autour de Volodymyr Zelensky

Le président ukrainien n'a pas uniquement rencontré son homologue américain. La photo d'une rencontre entre Donald Trump, Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron et Keir Starmer, en marge des funérailles du pape François, a également circulé. Après la cérémonie au Vatican, lors de laquelle il a largement été mention du combat du pape François pour la paix entre les peuples, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se sont entretenus à la Villa Bonaparte, siège de l'ambassade de France au Vatican.

Après cette rencontre, Emmanuel Macron a publié un message sur X, évoquant "un échange très positif" avec son homologue ukrainien. "Mettre fin à la guerre en Ukraine. C'est l'objectif que nous partageons en commun avec le Président Trump", a-t-il écrit. Emmanuel Macron a assuré que l'Ukraine était "prête à un cessez-le-feu inconditionnel", ajoutant que c'est "au Président Poutine désormais de prouver qu'il veut vraiment la paix".

Volodymyr Zelensky s'est aussi entretenu avec Keir Starmer, le Premier ministre britannique. Selon un communiqué du gouvernement britannique, les deux chefs d'État ont "discuté des progrès réalisés ces derniers jours pour garantir une paix juste et durable en Ukraine" et "sont convenus de maintenir la dynamique et de continuer à travailler activement avec leurs partenaires internationaux".

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