Le système éducatif américain menacé ? Donald Trump tente un nouveau coup de force

Le système éducatif américain menacé ? Donald Trump tente un nouveau coup de force Donald Trump a signé ce jeudi 20 mars un décret visant à supprimer le ministère de l'Education. Une décision perçue comme "destructrice" par le camp démocrate.

Un nouveau décret signé pour Donald Trump. Ce jeudi 20 mars, le président américain est entré dans une salle de la Maison Blanche, entouré d'écoliers de tout âge assis sur des pupitres, pour signer un décret visant à "éliminer" le ministère de l'Education. Fondée en 1979, l'institution a un rôle bien plus limité aux Etats-Unis qu'en France, ce domaine relevant déjà beaucoup des autorités locales. "Nous voulons rendre l'éducation aux États, là où elle doit être", a déclaré Donald Trump. Le dirigeant a affirmé espérer que Linda McMahon soit la dernière ministre de l'Education. "Il ne nous sert à rien. Nous allons le fermer, le fermer aussi vite que possible et une fois pour toutes", a insisté le président. 

Il souhaite aussi ainsi réduire les dépenses publiques, estimant que "Les États-Unis dépensent plus pour l'éducation que tout autre pays" tout en étant "près du bas de la liste en termes de performance", un argument démenti par des experts qui défendent que les Etats-Unis ne sont pas si mal placés. Pour opérer une telle fermeture, il faudrait obtenir 60 votes sur 100 en faveur de cette décision au Sénat. Ce ministère est décrié depuis longtemps par le camp républicain, qui dispose de 53 sièges au Sénat. L'administration Trump s'en est même déjà prise à ce dernier avec la suppression de près de 2000 postes. 

Cette décision ne fait toutefois pas l'unanimité, certains dénonçant un coup de force de Donald Trump. "Il démantèle délibérément les fonctions de base de notre démocratie, un morceau à la fois (...) Seul le Congrès peut créer ou abolir une agence exécutive. Ce nouveau décret est inconstitutionnel, mais pour Donald Trump, l'État de droit ne semble pas avoir d'importance", a déploré sur X le président de la NAACP, organisation de défense des droits civiques, Derrick Johnson. Une vision partagée par Chuck Schumer, chef de la minorité au Sénat, qui voit ce décret comme "l'une des mesures les plus destructrices et dévastatrices jamais prises par Donald Trump", comme il l'a commenté sur X, appelant les tribunaux à agir pour "mettre un terme à la prise de pouvoir tyrannique de Donald Trump".

Des conséquences inquiétantes pour les élèves américains ?

Les opposants à ce décret craignent aussi la mise en place d'un "système éducatif fondamentalement inégal". "Cette décision ne fera que nuire aux enfants américains qui dépendent du financement fédéral pour une éducation de qualité", a ajouté Derrick Johnson. Le ministère supervise environ 100 000 écoles publiques et 34 000 écoles privées dans le pays selon Reuters, accordant des subventions fédérales aux écoles défavorisées et supervisant les prêts étudiants. 

D'autres élus démocrates, mais aussi des syndicats d'enseignants et des parents d'élèves accusent le président de mener une attaque contre l'enseignement public. Hakeem Jeffries, chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, a, pour sa part, estimé auprès du Wall Street Journal que cette fermeture provoquerait "une augmentation considérable des effectifs par classe, des licenciements d'enseignants et une hausse encore plus importante des frais de scolarité".