Présidentielle américaine : les profils des trois "petits candidats", engagés face à Trump et Harris
Trois candidats sont encore en lice dans cette élection présidentielle américaine 2024 face à Harris et Trump, mais restent dans l'anonymat. Découvrez leurs profils et leurs parcours.
Les résultats de l'élection présidentielle américaine sont connus dans la nuit de mardi à mercredi, heure française, vers 5 heures du matin pour les résultats définitifs. Dans les sondages, Kamala Harris et Donald Trump sont au coude-à-coude, il est pour l'heure impossible de donner le gagnant. Une chose est sûre : la victoire va se jouer dans les Swing states, ces Etats-clés et indécis de l'élection aux USA, notamment le Michigan et la Pennsylvanie.
Outre le candidat républicain et la démocrate, saviez-vous que d'autres candidats ont également tenté leur chance pour accéder à la Maison Blanche, bien que leurs chances soient quasi nulles face aux deux mastodontes que sont Trump et Harris ? Voici ces trois candidats, deux hommes et une femme, assez méconnus du grand public qui sont également en course pour tenter de diriger la plus grande puissance mondiale.
Cornel West
Cornel West se présente sans parti politique derrière lui. Il est dit "indépendant". C'est un philosophe et universitaire américain. Il a enseigné à l'université Harvard (Massachusetts, États-Unis), dans le département des African-American Studies, à l'université de Yale (professeur d'Histoire américaine), et a été professeur de religion à l'université de Princeton, en se spécialisant sur les noirs Américains. Lors de ses cours de philosophie, il parle de baptisme afro-américain (mouvement chrétien évangéliste), de marxisme, de pragmatisme et de transcendantalisme (mouvement littéraire qui considère que les institutions politiques et religieuses corrompent la pureté humaine).
Véritable figure de la lutte antiraciste aux États-Unis, il a participé dans son adolescence à des manifestations pour l'égalité des droits civiques. Il admire "le militantisme sincère de Malcolm X, la rage provocatrice du Black Panther Party et la théologie de la libération noire de James H. Cone", affirme-t-il dans un de ses livres, The Cornel West Reader. Alors qu'il était professeur à l'université de Yale, il a participé à une manifestation contre l'Apartheid en Afrique du Sud, ce qui lui a valu d'être emprisonné.
Il a vivement soutenu la campagne de Barack Obama en 2007, avant de le critiquer : "Il s'était présenté comme un progressiste et s'est révélé être une fraude. Nous nous sommes retrouvés avec une présidence Wall Street". Concernant la guerre en Ukraine, il considère que l'invasion russe est criminelle, mais qu'elle est due à une provocation de l'OTAN. Il souhaite que l'Ukraine fasse des concessions de territoire à son ennemi russe pour apaiser le conflit. Il a annoncé sa candidature à la présidentielle en juin 2023, d'abord pour le compte du People's Party, puis lors de la primaire des Verts, mais termine la course en indépendant. Lors de sa campagne, il a parlé de l'assurance santé, des salaires, du logement, de la démocratie, de l'environnement et des droits reproductifs.
Chase Oliver
Chase Oliver est le candidat du Parti Libertarien. Ce parti milite pour une législation et une taxation minimales, le libre-échange et de fortes libertés individuelles. Il a travaillé pendant 13 ans dans la restauration avant de commencer sa carrière politique. Il soutient d'abord les démocrates et Barack Obama en 2008, mais celui-ci soutenant la guerre en Irak, Chase Oliver se tourne vers le parti libertarien en 2010. Il a participé à plusieurs campagnes électorales en Géorgie : la Chambre des représentants en 2020 et les sénatoriales en 2022.
Sa candidature à l'élection américaine a été officialisée en avril 2023. Il a remporté la primaire libertarienne après sept tours de scrutin à la Convention nationale. Concernant ses positionnements politiques, il est pour l'avortement, ne souhaite pas contraindre les entreprises à limiter leur empreinte carbone pour qu'elles le fassent d'elles-mêmes, contre la peine de mort et les peines minimales obligatoires. Il souhaite que l'éducation soit légiférée État par État et non de manière nationale comme aujourd'hui. Concernant les conflits qui ravagent l'Europe et le Proche-Orient, il est favorable à la fin de l'aide militaire à Israël et à l'Ukraine. Il qualifie par ailleurs l'offensive israélienne sur Gaza de génocide. Chase Oliver se positionne pour le port d'arme, assurant que "les homosexuels armés sont plus difficiles à opprimer et à abattre". Il a une vision progressive concernant les droits LGBTQIA+.
Jill Stein
Jill Stein est la candidate des Verts dans cette élection. Elle l'a déjà été en 2012 puis en 2016. Médecin, elle se décrit comme agnostique, ce qui est inhabituel chez les présidents américains qui prêtent serment sur la Bible lors de leur investiture. Elle pratique pendant 25 ans la médecine interne et enseigne à la faculté de médecine d'Harvard. Elle devient militante en 1998 contre l'implantation de centrales électriques à charbon dans le Massachusetts. Elle reçoit alors plusieurs prix pour son engagement dans la santé publique. En effet, elle considère que celle-ci est liée à l'environnement local.
Jill Stein a été membre du parti démocrate avant de partir pour les Verts. Elle s'est montrée critique envers Barack Obama en 2012, assurant que "Romney (candidat républicain) est un loup dans un costume de loup, Obama est un loup dans un costume de mouton, mais les deux ont pour l'essentiel le même agenda".
Elle est accusée d'accointance avec la Russie lors des élections de 2016. Il lui est reproché un dîner avec Vladimir Poutine en 2015 ainsi que d'avoir parlé en termes élogieux de Julian Assange. Hillary Clinton, qui a perdu cette élection face à Donald Trump, lui impute même sa défaite. Jill Stein s'est toujours défendue de ces accusations, les qualifiant de calomnies.
Elle défend des idées écologistes, comme un "Green New Deal", qui favoriserait la création d'emplois dans les énergies renouvelables. Elle souhaite financer ce plan en limitant le budget militaire et en augmentant certaines taxes sur la spéculation et les paradis fiscaux. Elle assure vouloir mettre un terme à l'indépendance de la réserve fédérale, souhaite un système universitaire gratuit et le rachat de tous les prêts étudiants du pays.