Frappes d'Israël contre le Hezbollah : des représailles de l'Iran à venir ?
Les frappes israéliennes contre le Liban continuent ce lundi 30 septembre. Elles montent encore d'un cran puisque plusieurs tirs ont été lancés sur Beyrouth, la capitale libanaise, très tôt dans la matinée, c'est une première depuis l'attaque du 7 octobre. Les frappes visant Beyrouth et sa banlieue ont entrainé la mort de plusieurs dirigeants de mouvement pro-iranien depuis le samedi 28 septembre, notamment celles du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah et du chef du Hamas au Liban Fateh Sherif Abu el-Amin. Un dirigeant iranien a également été tué dans une frappe israélienne, il s'agit d'Abbas Nilforoushan, l’adjoint aux opérations du chef des Gardiens de la révolution. En réaction, Téhéran a promis des représailles, mais le vice-président iranien chargé des affaires stratégiques, Mohammad Javad Zarif, a présicé que la réponse de l'Iran "aura lieu au moment opportun".
Le Hezbollah privé de son chef a lui aussi promis de riposter contre l'Etat hébreu. Le numéro deux du mouvement islamiste et groupe paramilitaire chiite considéré comme terroriste, Naïm Kassem, a assuré que le Hezbollah continuera "à soutenir Gaza et à protéger le Liban [...] avec les mêmes objectifs et plans que ceux établis par Nasrallah". Celui qui assure l'intérim avant l'élection d'un nouveau chef du mouvement islamiste accuse Israël de "commettre des massacres dans toutes les régions du Liban" et de s'en prendre aux civils.
Israël s'est de son côté félicité du bilan de ses frappes au sein des mouvements qu'il combat, particulièrement le Hezbollah. Si Hassan Nasrallah était la cible principale des attaques menées par Israël, l'Etat hébreu a affirmé avoir tué plusieurs autres "commandants du Hezbollah et terroristes". Ce lundi 30 septembre, l'armée israélienne déclare qu'Israël "continuera à attaquer avec force, à endommager et dégrader les capacités militaires et infrastructures du Hezbollah au Liban".
Une incursion terrestre d'Israël au Liban évoquée
Après les frappes aériennes, c'est une opération terrestre de l'armée israéliennes au Liban qui est redoutée. "Tant que le Hezbollah choisit la voie de la guerre, Israël n'a pas d'autre choix", a prévenu le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou lors de l'Assemblée générale de l'ONU. Les opérations militaires se poursuivront "jusqu'à ce que tous nos objectifs soient atteints", a-t-il ajouté, douchant les espoirs d'une trêve proposée le 25 septembre par la France et les Etats-Unis. L'armée israélienne a même dit se préparer à une possible incursion terrestre, qui serait "aussi courte" que possible, a assuré un responsable israélien de la sécurité le 27 septembre.
Des groupes israéliennes se seraient effectivement regroupées près de la frontière avec le Liban et le chef d'état-major de Tsahal, le général Herzi Halevi, a déclaré face aux soldats dans une opération du communication : "Vos bottes, celles que vous portez, vont aller en territoire ennemi". Autant d'indices avant une potentielle invasion terrestre. L'hypothèse est jugée possible par plusieurs analystes : "L’armée israélienne agit presque toujours en deux phases : une première phase aérienne, puis une terrestre, ou aéroterrestre" a fait remarquer l'historien et ancien colonel Michel Goya au Parisien. "L'offensive terrestre est prête, les chars Merkava sont déjà à la frontière. Et à mon avis, cette offensive va avoir lieu" a estimé de son côté Jean-Paul Chagnollaud, président de l'Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient (Iremmo), sur franceinfo.
Le Hezbollah, qui dispose d'un pouvoir conséquent à Beyrouth depuis sa création dans les années 1980, envisage lui aussi de devoir faire face à une incursion terrestre des forces israéliennes et le chef par intérim du mouvement islamistes a déclaré le 30 septembre : "Nous sommes prêts et préparés si Israël veut lancer une incursion terrestre. Israël n'atteindra pas ses objectifs et nous gagnerons ce combat" assurant qu'Israël "ne pourra pas toucher à nos capacités militaires".
L'armée israélienne a lancé ses frappes sur le Liban après presque un an d'échanges de tirs avec le Hezbollah. Le mouvement islamiste libanais avait ouvert un front contre Israël dès début de la guerre dans la bande de Gaza, essentiellement par des tirs de roquettes de l'autre côté de la frontière, pour soutenir son allié du Hamas, après l'attaque du 7 octobre 2023 sur le sol israélien. En attaquant à son tour, Israël veut permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants du nord qui avaient fui les tirs du Hezbollah. Plus de 1500 personnes ont depuis été tuées au Liban, en plus des dizaines de milliers déplacées, selon Beyrouth. Un bilan plus lourd que celui des 33 jours de guerre entre Israël et la formation libanaise en 2006. L'Unicef s'est notamment alarmée du "rythme effrayant" auquel les enfants sont tués depuis l'intensification des bombardements israéliens cette semaine.
Vers une "guerre totale" au Proche-Orient
Après les frappes israéliennes contre le Liban, notamment contre Beyrouth, l'ONU a lancé une aide alimentaire pour un million de Libanais, alors que le "nouvelle escalade du conflit ce week-end a souligné la nécessité d'une réponse humanitaire immédiate". En Iran, pays ennemi d'Israël et qui soutient les mouvements régionaux comme le Hezbollah libanais ou le Hamas palestinien, le président Massoud Pezeshkian a dénoncé un "crime de guerre flagrant" menaçant les auteurs de ce "massacre" d'un "juste châtiment".
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a exhorté les deux parties à "cesser de tirer" et le président Joe Biden a "demandé au Pentagone d'évaluer et d'ajuster si nécessaire la présence militaire américaine" au Moyen-Orient, selon la Maison Blanche. Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a dénoncé une "guerre génocidaire" menée par Israël. "L'onde de choc" provoquée par la guerre à Gaza menace de pousser tout le Proche-Orient "dans l'abîme", s'est alarmé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Le Proche-Orient est au bord d'une "guerre totale", a de son côté mis en garde à l'ONU le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
14:09 - La mort de Nasrallah "n'est pas la dernière étape" du plan d'Israël
Israël a annoncé poursuivre son offensif au Liban même après l'annonce de la mort du chef du Hezbollah et pour justifier sa décision, l'Etat hébreu a rappelé que son objectif est de permettre le retour des civils dans le nord d'Israël près de la frontière avec le Liban. "L’élimination de Nasrallah est une étape très importante, mais ce n’est pas la dernière. Pour assurer le retour des communautés du nord d'Israël, nous utiliserons toutes les capacités dont nous disposons" a ainsi déclaré le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant lors d'une visite à des soldats d'une unité de blindés déployés à la frontière israélo-libanaise.
11:52 - Le Hezbollah continuera "à soutenir Gaza et à défendre le Liban"
"Le Hezbollah poursuivra avec les mêmes objectifs et plans que ceux établis par Nasrallah. Nous continuerons à soutenir Gaza et à défendre le Liban" a déclaré le numéro deux du Hezbollah, Naïm Kassem, lors de sa prise de parole sur la chaîne du mouvement Al-Manar. Celui qui assure l'intérim avant l'élection d'un nouveau chef du mouvement islamiste accuse Israël de "commettre des massacres dans toutes les régions du Liban" et de s'en prendre aux civils et il reproche aux Etats-Unis de "participer à ces massacres en soutenant Israël". Le représentant du Hezbollah reconnait que "le combat risque d'être long", mais il dit être prêt : "Nous sommes prêts et préparés si Israël veut lancer une incursion terrestre. Israël n'atteindra pas ses objectifs et nous gagnerons ce combat" assurant qu'Israël "ne pourra pas toucher à nos capacités militaires".
10:32 - Une prise de parole du numéro deux du Hezbollah
Le Hezbollah a annoncé une prise de parole de son numéro deux, Naïm Qassem, ce lundi. Le même homme devrait prendre la tête du mouvement islamiste pro-iranien dans l'attente de l'élection du successeur d'Hassan Nasrallah.
10:19 - 100 000 personnes vers le Liban par la Syrie
Les frappes israéliennes poussent de nombreuses personnes a quitté le Liban. "Le nombre de personnes ayant traversé la frontière vers la Syrie depuis le Liban pour fuir les frappes aériennes israéliennes a atteint 100 000. L'exode se poursuit", a indiqué sur le réseau social X le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi.
09:45 - Une offensive terrestre d'Israël au Liban jugée possible
Alors qu'Israël mène des frappes aériennes contre le Liban depuis une semaine, la question d'une possible offensive terrestre se pose. L'armée israélienne indique avoir regroupé des troupes aux abords de la frontière libanaise ces derniers jours et le chef d'état-major de Tsahal, le général Herzi Halevi, a déclaré dans une opération du communication : "Vos bottes, celles que vous portez, vont aller en territoire ennemi". Autant d'indices avant une potentielle invasion terrestre. L'hypothèse est jugée possibles par plusieurs analystes : "L’armée israélienne agit presque toujours en deux phases : une première phase aérienne, puis une terrestre, ou aéroterrestre" a fait remarquer l'historien et ancien colonel Michel Goya au Parisien. "L'offensive terrestre est prête, les chars Merkava sont déjà à la frontière. Et à mon avis, cette offensive va avoir lieu" a estimé de son côté Jean-Paul Chagnollaud, président de l'Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient (Iremmo), sur franceinfo.
09:03 - Le programme du ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot au Liban
Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, est arrivé à Beyrouth au Liban dimanche soir. Il a entamé sa visite avec l'annonce de la livraison de "12 tonnes de matériel médical" au Liban qui "soigneront 1000 blessés graves". Une aide pour laquelle il a été "remercié" par le ministre libanais de la santé, Firass Abiad. Jean-Noël Barrot doit désormais s'entretenir avec les autorités locales. Il est le premier diplomate occidental à se rendre au Liban depuis l'intensification des frappes israéliennes et son arrivée coïncide avec la mort d'un deuxième ressortissant français au Liban.
08:23 - Un deuil national de trois jours débute au Liban
Ce lundi 30 septembre marque le début d'un deuil national de trois jours au Liban après la mort "en martyr" du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah "qui rejoint la liste des personnes tuées par l'agression israélienne perfide contre le Liban" selon la déclaration officielle du gouvernement libanais.
08:19 - Israël annonce continuer "à attaquer avec force"
L'armée israélienne a annoncé la poursuite de ses frappes au Liban ce lundi. "Les avions de combat de l'armée de l'air ont attaqué des dizaines de cibles de l'organisation terroriste Hezbollah dans la région de la Békaa, au Liban" a précisé le porte-parole de la Défense civile sur Telegram. "Des dizaines de lanceurs et de bâtiments où étaient stockées des armes" font partie des cibles a-t-il ajouté. Et Tsahal d'ajouter qu'Israël "continuera à attaquer avec force, à endommager et dégrader les capacités militaires et infrastructures du Hezbollah au Liban".
08:13 - Le FPLP dit avoir été touché par les frappes israéliennes
Le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), une organisation palestinienne laïque de gauche et qualifiée de terroriste par Israël et l'Union européenne, a annoncé la mort de trois de ses membres dans la frappe israélienne lancée sur Beyrouth. Plusieurs vidéos relayées par les médias locaux montrent l'immeuble visé éventé par le tir.
08:08 - L'Iran annonce des représailles après les frappes d'israël
Les frappes israéliennes au Liban ont fait des victimes au sein du mouvement pro-iranien qu'est le Hezbollah, mais une organisation iranienne a également perdu un dirigeant dans les frappes puisque l’adjoint aux opérations du chef des Gardiens de la révolution, Abbas Nilforoushan, est mort vendredi dans la frappe qui a tué le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, au Liban. Téhéran promet des représailles : "Cet horrible crime du régime sioniste agresseur ne restera pas sans réponse, et l’appareil diplomatique utilisera également toutes ses capacités (…) pour poursuivre les criminels et leurs partisans. Le vice-président iranien chargé des affaires stratégiques, Mohammad Javad Zarif, a de son côté déclaré que la réponse de Téhéran à Israël "aura lieu au moment opportun".
08:03 - Le chef du Hamas au Liban tué dans les frappes israéliennes
Le Hamas, mouvement islamiste palestinien, a annoncé que son chef au Liban, Fateh Sherif Abu el-Amin, a été tué avec des membres de sa famille dans une frappe ayant touché un camp de réfugiés palestiniens, dans le sud du pays, dans la nuit de dimanche à lundi, selon l'agence de presse Reuters.
08:00 - De premières frappes lancées sur Beyrouth
Israël continue de mener des frappes aériennes contre le Hezbollah au Liban ce lundi 30 septembre et pour la première fois depuis l'attaque du 7 octobre 2023 les tirs ont été lancés sur la capitale du pays, Beyrouth. Ces derniers jours, les frappes se rapprochaient de la ville en visant sa banlieue sud, mais c'est le centre de la ville qui a été touché à l'aube ce lundi. Une source libanaise indique qu'une frappe de drone a visé un appartement de Beyrouth appartenant à la Jamaa Islamiya, un groupe islamiste libanais sunnite qui appuie le Hezbollah dans ses opérations menées dans le nord d'Israël.