Kamala Harris : des résultats très serrés dans les sondages... Une victoire encore possible ?
A une semaine de l'élection présidentielle américaine, les résultats des sondages sont toujours aussi serrés entre Kamala Harris et Donald Trump. La candidate démocrate tente de remobiliser son électorat masculin, mais essaye aussi de ravir les votes des républicains déçus pour remporter le scrutin.
Kamala Harris entre dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle américaine, mais à une semaine du scrutin la candidate démocrate veut s'imposer en tête des résultats des sondages pour prendre l'avantage sur son rival, Donald Trump. Or, les résultats restent très serrés en cette fin de campagne, notamment dans les sept swing states décisifs. La vice-présidente doit remobiliser une partie de l'électorat démocrate, notamment les hommes issus des minorités notamment afro-américains. Elle cherche aussi à convaincre les électeurs républicains modérés, indécis et ceux déçus par Donald Trump pour affaiblir le milliardaire et prendre l'avantage dans les urnes.
L'actuelle vice-présidente doit essuyer les nombreuses critiques et attaques du candidat républicain, lesquelles ne sont pas toujours fondées. Donald Trump a plusieurs fois tenter de discréditer Kamala Harris sur le plan de la santé mentale en la qualifiant de "folle" et autres attaques du genre. Il a également invité ces électeurs à se joindre à lui et à faire campagne contre la démocrate en utilisant des termes orduriers contre elle : "Tu es une vice-présidente de merde, la pire vice-présidente, Kamala, tu es virée. Dégage d'ici, Fous l'camp" a-t-il lancé lors d'un meeting en Pennsylvanie. Mais la candidate démocrate rend coup pour coup et attaque Donald Trump sur le même terrain : elle a demandé un rapport médical sur la santé de son rival après avoir rendu public l'un des siens. Elle réutilise à son compte les arguments du républicain concernant la vieillesse alors que Donald Trump est désormais le plus vieux candidat à près de 80 ans quand Kamala Harris a tout juste fêter ses 60 ans le dimanche 20 octobre. Au jeu des joutes verbales, Kamala Harris s'est montrée redoutable et a même gagné l'unique débat opposant les deux candidats à la Maison Blanche.
Où en est Kamala Harris dans les sondages ?
Depuis son entrée dans la course à la présidentielle américaine, Kamala Harris arrive en tête de la plupart des sondages au niveau national. Une tendance qui tend à s'inverser depuis la mi-octobre à seulement deux semaines de l'élection. Les résultats sont plus que serrés dans les sondages réalisés dans chaque Etat, notamment dans les sept "swing states" qui s'annoncent décisifs pour le scrutin. Selon le mode de scrutin américain, chaque État remporté garantit un certain nombre de voix sur les 538 grands électeurs qui votent pour élire le président américain et les "swing states" capables de basculer d'un camp à l'autre au fil des élections joueront un rôle clé.
Kamala Harris a occupé la première place dans les sondages par Etat dans la majorité des swing states avec 0,5 à 4 points d'avance, mais depuis la mi-octobre les équilibres changent et la candidate démocrate a reculé, laissant à Donald Trump l'occasion de prendre la première place. Mais les résultats par Etat ne sont pas encore stabilisés, moins d'un point sépare les deux candidats dans les sept swing states. Voici la dizaine d'Etats à suivre : l'Arizona, la Caroline du Nord, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Pennsylvanie, le Wisconsin, mais aussi dans une moindre mesure la Floride, le Nouveau-Mexique et le Minnesota.
Schwarzenegger et Bush soutiennent Harris
Mercredi 30 octobre. Kamala Harris continue de voir des figures du camp républicains se ranger derrière sa candidature à quelques jours du scrutin présidentielle du 5 novembre. La vice-présidente, qui cherche à convaincre les électeurs républicains modérés et/ou déçus de Donald Trump, bénéficie donc d'une aide de choix avec ces soutiens supplémentaires. Des soutiens parmi lesquels figurent la star du cinéma Arnold Schwarzenegger, une personnalité qui peut influencer les électeurs de part son ancien mandant en tant que gouverneur républicain de Californie, le même Etat que celui dans lequel Kamala Harris a été procureure générale. L'ancien gouverneur a pris ses distances avec la politique et dit désormais la "détester", mais il indique détester encore plus Donald Trump et ce qu'il représente, au point de soutenir la candidate démocrate. "Dire que l'Amérique est une poubelle pour le monde est tellement antipatriotique que cela me rend furieux. Et je serai toujours un Américain avant d'être un Républicain. C'est pourquoi, cette semaine, je vote pour Kamala Harris et Tim Walz", a-t-il déclaré dans un message sur X.
Mais une autre personnalité a annoncé voter Kamala Harris, elle a même fait campagne pour la candidate démocrate : Barbara Bush, la fille dans l'ancien président américain et républicain George W. Bush. Cette membre du clan Bush se revendique "indépendante" mais choisit de soutenir le camp démocrate qui, elle l'espère, "fera avancer notre pays et protégera les droits des femmes" comme elle l'a indiqué au magazine People. Le père de Barbara Bush, qui a pris ses distances avec la politique, n'a affiché son soutien pour aucun candidat. Cependant, en plus de sa fille, son ancien vice-président également républicain Dick Cheney a également apporté son soutien à Kamala Harris. La fille de ce dernier, Liz Cheney, républicaine aussi, a pris le même chemin et participé à des meetings avec Kamala Harris.
Un dernier grand meeting et des attaques à la pelle contre Trump
Mercredi 30 octobre. Le dernier grand meeting de campagne tenu par Kamala Harris semble réussi. La candidate s'est exprimée devant une foule de 75 000 spectateurs, selon le décompte de son équipe de campagne, mardi soir depuis le National Mall à Washington DC. Un lieu hautement symbolique : la démocrate a parlé avec la Maison Blanche dans son dos suggérant sa prochaine possible arrivée à la tête de l'Etat, mais elle a aussi pris la parole à l'endroit même où Donald Trump avait encourage ses partisans à marcher sur le Capitole en 2021. Un même lieu pour insister sur le contraste entre elle et lui, comme elle l'a fait tout au long de son discours. "S’il était élu, Donald Trump entrerait dans son bureau le premier jour avec une liste d’ennemis. Une fois élu, j’entrerai dans son bureau avec une liste de choses à faire, pleine de priorités, pour le peuple américain", a-t-elle lancé devant la foule.
Si elle est revenue sur les mesures saillantes de son programme, l'événement était surtout l'occasion de galvaniser les troupes et de convaincre les derniers indécis et pour cela les mises en garde contre la personnalité et les projets de Donald Trump ont été ses principaux arguments. La vice-présidente a qualifié son rival de "dictateur en herbe" et de "petit tyran" et a jugé l'homme "instable, obsédé, par la vengeance, consumé par le ressentiment et en quête d'un pouvoir sans limite" cherchant à nourrir ses propres intérêts et à diviser l'Amérique quand elle serait une chef d'Etat au service du peuple américain et à la recherche de compromis. Estimant qu'une victoire de Donald Trump entrainerait "chaos et division", elle a rappelé qu'il "n’est pas nécessaire que cela se passe ainsi", incitant les électeurs à voter pour elle.
Le "plaidoyer final" et très attendu de Kamala Harris
Mardi 29 octobre. A une semaine jour pour jour de l'"election day" pour la présidentielle américaine, Kamala Harris se rend à Washington DC où elle doit prononcer son dernier grand discours de campagne. Le lieu du rendez-vous n'est pas choisi au hasard : il s'agit du parc Ellipse à quelques mètres de la Maison Blanche qui pourrait être visible en arrière plan lors du discours de Kamala Harris pour suggérer son installation dans le bureau ovale en cas de victoire. C'est aussi le lieu depuis lequel Donald Trump a pris le parole le 6 janvier 2021 pour encourager ses partisans à marcher sur le Capitole après avoir contester la victoire de Joe Biden à la dernière présidentielle. Voilà qui en dit long sur l'ambition de la candidate démocrate avec ce discours : convaincre les électeurs américains de la porter à la fonction suprême des Etats-Unis et rappeler ou mettre en garde contre le danger que représente Donald Trump à ses yeux.
Dans ce discours présenté comme un "plaidoyer final" par ses équipes de campagne, en référence à sa carrière de procureure, Kamala Harris doit profiter de cette occasion pour dérouler une nouvelle et dernière fois ses mesures phares notamment celles liées à l'économie, principale préoccupation des Américains. Ce discours est aussi l'une des dernières occasions pour Kamala Harris de convaincre les indécis ou ceux qu'on appelle les "électeurs en conflit" qui sont inquiets des conséquences d'une victoire de Donald Trump sans pour autant être sûrs de voter pour la démocrate analyse CNN.
Kamala Harris en campagne dans 6 Etats pour la dernière semaine
Lundi 28 octobre. La candidate démocrate à la présidentielle américaine jette ses dernières forces dans la bataille pour l'ultime semaine de campagne. Au programme : des déplacements dans six Etats, dont cinq swing states décisifs pour l'issue du scrutin.
- Lundi : Kamala Harris participera à des évènements de campagne dans trois comtés du Michigan.
- Mardi : elle sera de retour à Washington DC pour prendre la parole et faire son fameux "réquisitoire final" contre Donald Trump.
- Mercredi : la démocrate se rendre dans trois Etats différents, tous des swing states à savoir la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Wisconsin
- Jeudi : la vice-présidente mettre le cap à l'ouest du pays en se rendant en Arizona pour un événement de campagne et dans le Nevada pour deux autres meetings.
Harris cite les trois priorités de son gouvernement en cas de victoire
Lundi 28 octobre. Kamala Harris a précisé ce que seraient ses priorités en cas de victoire à l'élection présidentielle américaine le 5 novembre lors d'une interview diffusée sur CBS news ce lundi. D'après la chaîne CNN, c'est la réponse la plus claire formulée par la candidate démocrate sur ses projets politiques depuis le début de la campagne, alors même que le sujet a été plusieurs abordé. Kamala Harris a donc déclaré qu'elle travaillerait à l'adoption d'un "ensemble de lois visant à réduire les coûts". "Sur la question du logement, des petites entreprises, du crédit d’impôt pour enfant... Il s’agit essentiellement de mettre plus d’argent entre les mains des travailleurs américains, mais aussi de réduire les impôts de la classe moyenne", a-t-elle assuré.
La vice-présidente américaine a également cité deux autres priorités : l'accès à la santé et le droit à l'avortement, ainsi que l'immigration. Concernant le premier chantier de travail, elle a estimé sur CBS que "la priorité sera de faire en matière de santé reproductive et de rétablir les libertés et les droits que tout le monde devrait avoir, et que les femmes devraient avoir, sur leur propre corps". Une mesure que défend Kamala Harris depuis le début de sa campagne. En ce qui concerne l'immigration elle reconnait qu'il faut s'en occuper "en particulier de la sécurité aux frontières" et qu'il faut "remettre sur le tapis ce projet de loi bipartisan que Donald Trump a tué, afin que nous puissions acheminer davantage de ressources jusqu’à la frontière".
Si Kamala Harris donne une liste de priorités claires, elle ne précise pas davantage les mesures qui pourraient être mises en place pour parvenir aux objectifs fixés. Sa réponse est toutefois plus satisfaisante que celle faite la semaine dernière lors de la réunion publique organisée par CNN et lors de laquelle elle avait indiqué ne pas avoir qu'un seul objectif et être prête à travailler de concert avec les partis "pour traiter d'un certain nombre de problèmes".
Ces électeurs républicains qui vont choisir de Kamala Harris
Lundi 28 octobre. Kamala Harris tente depuis plusieurs semaines de rallier des électeurs républicains derrière sa candidature pour l'élection présidentielle américaine. Et la vice-présidente pourrait effectivement compter sur le soutien d'anciens électeurs républicains à en croire différents témoignages, dont certains relayés par Franceinfo. Un vote qui serait cependant plus dû à la déception ou la colère suscitées par Donald Trump que par le pouvoir persuasif de Kamala Harris. Plusieurs soutiens du camp républicain ont indiqué au média français vouloir voter pour le camp adverse, mais pour des raisons différentes. L'un d'eux originaire d'Alabama et se décrit comme issu "d'une famille, d'un milieu, d'une région, d'un mode de vie républicain" et vivant "comme un vrai conservateur" estime que Donald Trump a "laissé tomber" les principes et valeurs républicaines : "En matière de politique étrangère, économique et commerciale. Ce n'est pas un conservateur, ce n'est pas un républicain."
Pour une autre Américaine, originaire de l'Etat de New-York c'est la xénophobie et le racisme affirmé dans les mesures de Donald Trump ou visibles chez ses partisans qui l'a détournée du vote pour le milliardaire républicain. "Je vais voter pour Kamala Harris. Je dois être honnête : je ne sais pas si je lui fais confiance à 100 %. Mais je ne fais sûrement pas confiance à Donald Trump", a-t-elle déclaré. D'autres encore se détournent de Donald Trump en raison de l'assaut du Capitole observé en janvier 2021 après la défaite du républicain face à Joe Biden. Un geste inacceptable même pour les fervents défenseurs du camp républicain comme cet ancien vétéran qui ne peut tolérer aucune menace contre la Constitution américaine : "J'ai prêté serment de soutenir la Constitution des États-Unis, en tant que sous-officier, contre tous les ennemis, qu'ils soient étrangers ou nationaux. Trump, le 6 janvier, a montré qu'il était une menace pour ma Constitution", a-t-il assuré.
Donald Trump, et plus largement la branche Make America great again (MAGA), pousse les électeurs républicains modérés et d'autres à refuser de soutenir le milliardaire et même le parti. Allant jusqu'à préférer voter pour Kamala Harris et le camp démocrate avec qui ils ont de profond désaccords sur certaines mesures progressistes, comme le rapport à l'avortement ou à l'immigration. Un mal qui risque d'affaiblir le camp républicain, mais sur lequel Kamala Harris doit capitaliser si elle veut remporter la présidentielle.
Tout un tas de stars derrière Kamala Harris.. Jusqu'à Beyoncé
Vendredi 25 octobre. Les stars américaines sont nombreuses à avoir manifesté leur soutien pour Kamala Harris en vue de l'élection présidentielle. Hier, lors du meeting en Géorgie, la star du rock Bruce Springsteen, l'acteur Samuel L. Jackson ou encore le réalisateur Spike Lee sont montés sur scène pour appeler à voter pour Kamala Harris. Des stars reconnus qui touchent des cibles différentes : Bruce Springsteen peut convaincre un électorat d'hommes blancs quand l'acteur Tyler Perry est populaire auprès des femmes noires. Avant eux, d'autres personnalités ont soutenu la candidate démocrate : le rappeur Eminem, la rappeuse Lizzo et les chanteurs Usher et Stevie Wonder. La vice-présidente a vu sa campagne boosté à deux reprises grâce à des célébrités : Taylor Swift après le débat contre Donald Trump et Charli XCX avec le message "Kamala is brat" peu après son investiture officielle.
Ce vendredi, Kamala Harris s'apprête à recevoir un autre soutien de taille : celui de Beyoncé. La star américaine a déjà accepté que sa chanson Freedom soit utilisée pour la campagne de la démocrate, signe d'un minimum de soutien. Mais l'ancienne leader des Destiny's Child devrait cette fois se tenir sur scène avec Kamala Harris lors d'un meeting à Houston au Texas, le swing state dont est originaire la célèbre chanteuse. Kamala Harris compte sur ce nouveau soutien pour redonner de l'élan à sa candidature à une dizaine de jours de l'élection et alors que les résultats sont plus que serrés.
Premier meeting commun entre Kamala Harris et Barack Obama
Vendredi 25 octobre. Kamala Harris bénéficie depuis plusieurs semaines du soutien de Barack Obama pour sa campagne présidentielle. Toute la semaine, l'ancien locataire de la Maison Blanche a enchainé les meetings dans plusieurs swing states décisif pour l'issue du scrutin, il a même marqué la campagne en rappant sur une chanson d'Eminem qui a, lui aussi, apporté son soutien à la candidate démocrate. Mais le premier meeting commun à Kamala Harris et à Barack Obama s'est tenu jeudi soir dans la région d'Atlanta en Géorgie. Les deux démocrates, amis depuis 20 ans, ont repris ensemble le slogan de la campagne victorieuse de 2008 : "Yes we can".
Les deux démocrates se sont alignés sur une même ligne : vanter les qualités de Kamala Harris face à l'ambition purement personnelle et le danger d'une victoire de Donald Trump. "Nous n’avons pas besoin de quatre ans d’un aspirant roi, d’un aspirant dictateur", a déclaré Barack Obama avant de juger la vice-présidente "prête pour le poste : "Si vous élisez Kamala Harris… elle se concentrera sur vous." Prenant la parole après Barack Obama, Kamala Harris a renchérit : "Celui qui dit que nous devrions mettre fin à la Constitution des Etats-Unis d’Amérique ne devrait plus jamais se tenir derrière le sceau du président des Etats-Unis d’Amérique. Plus jamais. [...] Les conséquences d’un retour [de Trump] à la présidence seraient extrêmement graves".