Des armes françaises tirées sur la Russie ? Macron d'accord, vers une guerre ouverte ?
Mardi 28 mai, Emmanuel Macron a pour la première fois accepté d'autoriser l'Ukraine à frapper des cibles militaires en Russie avec des missiles français, à l'occasion d'un conseil des ministres franco-allemand et en présence du chancelier allemand Olaf Scholz. "On doit permettre (aux Ukrainiens) de neutraliser les sites militaires d'où sont tirés les missiles, les sites militaires depuis lesquels l'Ukraine est agressée" a expliqué le président de la République. Pour lui, "la Russie a un peu adapté ses pratiques", notamment en bombardant Kharkiv depuis son sol et non pas depuis les territoires occupés.
De nouvelles annonces lors des 80 ans du Débarquement ?
"Si on leur dit vous n'avez pas le droit d'atteindre le point d'où sont tirés les missiles, en fait on leur dit, on vous livre des armes mais vous ne pouvez pas vous défendre", a déclaré le chef de l'Etat. Il a complété son propos en excluant fermement de toucher les "capacités civiles" russes. De nouvelles annonces concernant le soutien militaire à Kiev devraient être faites lors de la venue du président Volodymyr Zelensky en France, à l'occasion des 80 ans du Débarquement, le 6 juin 2024. Si Emmanuel Macron clarifie désormais sa position, il n'en n'est rien pour Olaf Scholz. Le chancelier allemand a préféré rester flou lors de cette conférence de presse ce mardi. Il refuse toujours de livrer ses missiles de longue portée Taurus à Kiev. En revanche, Berlin pourrait autoriser l'utilisation des chars allemands sur le front pour cibler les territoires russes. "Il faut le dire clairement", l'Ukraine "est attaquée et peut se défendre" indique-t-il.
Poutine met en garde face à une "escalade" qui "peut avoir des conséquences graves"
De son côté, Vladimir Poutine a mis en garde contre l'usage d'armes européennes visant le territoire russe après les déclarations d'Emmanuel Macron. Il évoque de potentielles "conséquences graves", notamment pour "les petits pays, ils doivent réfléchir à ce avec quoi ils jouent. Ils doivent se souvenir qu'ils sont bien souvent des Etats ayant un petit territoire et une population très dense" lors d'un point presse en Ouzbékistan. "Ce facteur est une chose sérieuse qu'ils doivent avoir à l'esprit avant de parler de frapper en profondeur le territoire russe. Cette escalade permanente peut avoir des conséquences graves" met en garde le maître du Kremlin.
Les Etats-Unis sont eux opposés à l'utilisation d'armes américaines pour frapper le sol russe. "Notre position n'a pas changé. Nous n'encourageons ni ne permettons l'utilisation d'armes fournies par les Etats-Unis pour frapper le sol russe" indique John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale pour les communications stratégiques des États-Unis. Alors, avec sa dernière sortie, loin d'être suivie par ses voisins européens, Emmanuel Macron s'est peut-être engagé dans une guerre ouverte avec le Kremlin de Vladimir Poutine.