La fin de la guerre en Ukraine envisagée, quelles conditions ?
Après plus de 10 mois de guerre, le chef de la diplomatie ukrainienne envisage une issue pacifique au conflit, mais pose une condition de taille. Dans un entretien accordé à l'agence américaine Associated Press, lundi 26 décembre, le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba, a déclaré vouloir organiser un sommet pour la paix supervisé par les Nations unies à la fin du mois de février 2023, qui se tiendrait au siège de l'ONU à New York. Mais il pose une condition pour que l'Ukraine accepte la présence de la Russie lors de ce sommet : que Moscou accepte d'être poursuivie pour crimes de guerre devant un tribunal international.
"Mettre tout le monde autour d'une table"
Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a multiplié les appels à mettre en place "un plan pour la paix" ces derniers jours. Son ministre des Affaires étrangères a indiqué dans son entretien à l'agence Associated Press : "On vise la fin février, au moment où la guerre entrera dans sa seconde année." Il s'est cependant montré intransigeant quant à la condition imposée par l'Ukraine de traduire devant la justice des Russes pour crimes de guerre : "Ils ne seront invités à participer qu'à cette condition."
Le chef de la diplomatie ukrainienne estime que le siège de l'ONU à New York serait l'endroit idéal pour la tenue d'un tel événement : "Nous pensons que les Nations unies seraient le meilleur endroit pour l'organiser, parce qu'il ne s'agit pas de distinguer tel ou tel pays. Il s'agit surtout de mettre tout le monde autour d'une table, et il n'y a pas de meilleur endroit pour ça que l'ONU." Il voit par ailleurs en Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, "un médiateur et un négociateur efficace", mais aussi "un homme de principes et honnête".
Une chance d'aboutir ?
Dimanche 25 décembre, Vladimir Poutine a affirmé lors d'une allocution télévisée que les Russes étaient "prêts à négocier des solutions acceptables avec tous les acteurs impliqués, mais cela dépend d'eux". "Ce n'est pas nous qui refusons de négocier, ce sont eux", a ajouté le président russe. "On ne doit pas permettre à la Russie de manipuler la conclusion de la paix, parce qu'ils disent régulièrement qu'ils sont prêts à négocier, ce qui n'est pas vrai puisque tout ce qu'ils font sur le champ de bataille prouve le contraire", a déclaré Dmytro Kuleba, semblant faire référence aux propos du maître du Kremlin.
Si l'annonce de ce sommet pour la paix envisagé fait donc renaître un peu d'espoir chez les Ukrainiens, le conflit ne semble pas près de s'arrêter dans les prochaines semaines, comme a tenu à le souligner le ministre des Affaires étrangères ukrainien : "Toute guerre s'achève de manière diplomatique. Toute guerre s'achève en raison des actions sur le champ de bataille et à la table des négociations. Mais l'équilibre de ce qui sera gagné sur le champ de bataille et à la table reste à trouver."