Mali : le président Keita démissionne, ce que l'on sait du coup d'Etat

Mali : le président Keita démissionne, ce que l'on sait du coup d'Etat MALI - Après une journée de confusion à Bamako, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a été arrêté par des militaires qui avaient auparavant pris le contrôle de la garnison de Kati. "IBK" a finalement annoncé dans la nuit sa démission de son poste de président.

Après une journée de grande tension autour de la capitale malienne, Bamako, le coup de force de militaires a finalement abouti à la démission du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta. Ce dernier s'est exprimé à la télévision dans la nuit du mardi 18 août au mercredi 19 août. "Si aujourd'hui il a plu à certains éléments de nos forces armées de conclure que cela devait se terminer par leur intervention, ai-je réellement le choix ?", a-t-il notamment déclaré dans cette allocution. Confronté ces derniers mois à un vaste mouvement de contestation, le président malien avait plus tôt dans la journée été arrêté par des membres des forces armées. Ces derniers avaient auparavant pris le contrôle de la garnison de Kati, toute proche de la capitale avant de prendre le chemin du centre de Bamako.

Dans la soirée, l'AFP rapportait l'arrestation du président et de son Premier ministre, Boubou Cissé, d'abord par la voix anonyme d'un des chefs de cette mutinerie puis ajoutant plus tard dans la soirée que les deux hommes étaient bien aux mains de "soldats révoltés" avant d'être emmenés dans la garnison de Kati. C'est là que Ibrahim Boubacar Keïta a prononcé son discours de démission, entraînant la dissolution de l'Assemblée nationale et du gouvernement en place. Dans la foulée, le colonel-major Ismaël Wagué, visiblement l'un des leaders de ce coup d'Etat, a pris la parole. "Nous, forces patriotiques regroupées au sein du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), avons décidé de prendre nos responsabilités devant le peuple et devant l'histoire", a-t-il débuté avant de pointer le "clientélisme politique" ou "la gestion familiale des affaires de l'Etat".

Une cellule de réponse téléphonique de l'Ambassade de France au Mali a été mise en place (44 97 58 20). Emmanuel Macron avait également indiqué dans la soirée qu'il soutenait la médiation de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao). La Cédéao, médiatrice au Mali, a affirmé dans un communiqué suivre "avec une grande préoccupation" la situation. L'organisation régionale a appelé "les militaires à regagner sans délai leurs casernes" et "rappelle sa ferme opposition à tout changement politique anticonstitutionnel", invitant les "militaires à demeurer dans une posture républicaine", comme le rapporte franceinfo. Sur son compte Twitter, Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat,  a également condamné "l'arrestation du président Ibrahim Boubacar Keïta, (du) Premier Ministre (Boubou Cissé) et (d')autres membres du gouvernement malien et appelle à leur libération immédiate". De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a appelé  "au maintien de l'ordre constitutionnel" au Mali.