Voici l'âge de nos premiers souvenirs, avant on ne se rappelle rien
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Voici l'âge de nos premiers souvenirs, avant on ne se rappelle rien

Ce n'est qu'à partir de cet âge que le cerveau est capable de garder en mémoire des événements. Avant, vos souvenirs sont un leurre.

À quand remontent vos premiers souvenirs ? Dès sa naissance, un nouveau-né est bombardé d'informations qu'il oubliera à l'âge adulte. Cette amnésie infantile est dû à l'immaturité du cerveau. L'hippocampe, impliqué dans la formation et la consolidation des souvenirs, se développe jusqu'à sept ans. Plus tôt, l'enfant privilégie d'abord ses mémoires sémantique et perceptible, fondamentales pour acquérir des savoirs et enregistrer des informations sensorielles. 

Son cerveau n'étant pas encore arrivé à maturité, le bambin devient incapable de stocker de manière effective les souvenirs de la mémoire épisodique. Ce type de mémoire permet la récupération consciente d'événements personnels vécus dans leur contexte (date, lieu, état émotionnel). Dans l'ensemble, le stockage de l'information est permis grâce à un ensemble de cinq systèmes interconnectés impliquants divers réseaux neuronaux, selon la Fondation pour la Recherche sur le Cerveau (FRC). 

Le développement de nos capacités mnésiques a longtemps fasciné les neuroscientifiques. Jusqu'à récemment, les chercheurs pensaient que les jeunes cerveaux n'étaient pas suffisamment développés pour former des souvenirs durables. Mais des études menées dans les années 1980 ont montré que des tout-petits peuvent emmagasiner des souvenirs dès l'âge de deux ans et se rappeler en détail d'événements survenus plusieurs mois plus tôt.

Si l'évocation de souvenirs d'enfance varie d'une personne à l'autre, les interactions entre les parents et les enfants stimulent la mémoire et les compétences cognitives. En revanche, "avant l'âge de 2 ou 3 ans, donc pendant l'amnésie infantile, la mémoire n'est pas suffisamment "mature" pour créer des souvenirs pérennes, et on observe un oubli accéléré de ces premiers souvenirs", explique Antoine Bouyeure, doctorant en neurosciences, à Futura.

Dans ce cas, pourquoi certains adultes disent se rappeler d'évènements précoces ? En réalité, ces souvenirs sont trompeurs. Ils relèvent en effet de ce que l'on appelle le "roman familial" : la vie d'une famille est jalonnée d'événements fédérateurs, maintes fois racontés aux enfants. On a l'impression de s'en rappeler, mais c'est un leurre. Notre capacité à reconstruire et à s'approprier les informations est influencée par les récits de nos aînés, rapporte Science et Vie