Cette ville antique, berceau de l'Histoire et de notre civilisation, pourrait disparaitre
San Francisco, Miami, Venise, Amsterdam... Nombre sont les villes vouées à disparaître en raison du réchauffement climatique si rien n'est fait. Rien qu'en France, environ 900 communes seraient menacées par la montée du niveau de la mer. Au total, près de 1,4 million de personnes pourraient vivre sous la ligne de marée haute d'ici à 2050, de l'Aquitaine aux Hauts-de-France. Les villes côtières n'ont plus que deux options : s'adapter ou périr.
Les chercheurs soulignent que le renforcement des infrastructures, solutions privilégiées par les villes situées dans les pays riches, est nécessaire, mais ne suffira pas. "Le problème des digues et des barrières, c'est qu'il faudra sans doute toujours les renforcer au fur et à mesure de l'intensification des événements, et les infrastructures peuvent aussi créer un faux sentiment de sécurité alors que l'amplification des impacts est non-linéaire. Les Japonais ont connu ça lors du tsunami de 2011", décrypte l'auteur du GIEC François Gemenne auprès du Monde.

Si la hausse du niveau de l'eau fait désormais consensus sur le plan scientifique, le risque d'érosion et d'inondation n'a jamais été aussi haut. Au cours des deux dernières décennies, la montée du niveau de la mer a même entraîné l'effondrement de 280 bâtiments à Alexandrie. Selon une étude publiée en février dans la revue Earth's Future, le rythme auquel les bâtiments s'effondrent le long du front de mer de cette ville antique est passé de une fois par an à quarante fois par an.
À l'avenir, 7000 autres édifices risquent de s'effondrer en raison de l'élévation du niveau de la mer et de l'intrusion subséquente de l'eau de mer dans les fondations de la ville, détaille le rapport. Concrètement, le sol s'affaisse, les bâtiments vacillent, et le risque d'effondrement grandit. Pire encore, l'eau salée ronge l'acier des fondations, fragilisant inexorablement les structures. Face à l'ampleur du phénomène, la ville de naissance de Cléopâtre, immense capitale culturelle de l'Antiquité grecque, risque bien de disparaître.
Selon la National Oceanic and Atmospheric Administratio (NOAA), le niveau moyen des océans a augmenté d'environ 23 cm depuis 1880, avec une accélération notable ces dernières décennies, atteignant 7,5 cm en 25 ans. "Nous assistons à la disparition progressive de villes côtières historiques. Et Alexandrie tire d'ores et déjà la sonnette d'alarme. Il n'est plus question d'une menace climatique mais d'une réalité", prévient Essam Heggy, co-auteur de l'étude.