Tous ces devoirs à faire à la maison sont interdits en France, les parents l'ignorent

Tous ces devoirs à faire à la maison sont interdits en France, les parents l'ignorent S'assurer que les devoirs sont faits à la maison est parfois fastidieux pour les parents. Pourtant la loi qui les encadre est peu connue.

Si l'enseignement collectif est suffisant pour la majorité des enfants, une aide adaptée aux besoins de chaque élève est souvent nécessaire afin d'assurer la maîtrise des apprentissages fondamentaux. Dans ce cadre, l'Education nationale pourrait bientôt être tentée d'intégrer les devoirs à la maison dans le processus éducatif des élèves, et ce, dès l'école primaire pour la rentrée 2025-2026. "Des travaux proposés en dehors de la classe, notamment l'apprentissage des leçons et la résolution d'exercices d'application et d'entraînement sont indispensables pour consolider les acquis", indique un projet de nouveaux programmes de cycle 3 (école élémentaire), qui sera effectif dès la rentrée prochaine.

"Intégrer en 2025 ?" Oui, vous avez bien lu. Si les devoirs sont déjà le lot de bien des enfants et de leurs parents, il faut savoir que les devoirs écrits sont pourtant strictement interdits à l'école élémentaire. "Aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe", indique une circulaire datée du 29 décembre 1956. Cette interdiction écrite noir sur blanc est pourtant très peu connue des parents. Et encore moins des enseignants qui donnent des devoirs à tour de bras depuis des décennies.

Un rapport de l'Inspection de l'Education nationale, publié en 2008 et nommé Le travail des élèves en dehors de la classe. État des lieux et conditions d'efficacité, précise que les textes officiels ont toujours ou presque interdit les devoirs à la maison. Le document admet que dans les faits, les devoirs sont pourtant "très nombreux, sans doute faute d'avoir été généralement appliqués", et qu'ils sont "le plus souvent articulés à des instructions relatives aux études dirigées ou surveillées". 

Car la formulation de la loi est subtile et il faut distinguer les "devoirs hors de la classe" des "devoirs à la maison", comme l'a rappelé le président du Conseil supérieur des programmes, qui s'est exprimé dans les colonnes de RMC récemment. "Nous ne stipulons pas : devoir écrit à la maison, mais hors de la classe, ce qui peut vouloir dire en étude, dans un dispositif devoir faits", assure-t-il pour défendre le projet en cours.

Cela n'empêche pas ce projet de diviser les syndicats et parents d'élèves. Difficile de ne pas penser aux parents célibataires, ou ceux étant confrontés à des horaires décalés dans le cadre de leur emploi et qui pourraient ne pas avoir le temps nécessaire à consacrer aux devoirs de leurs enfants, si ceux-là étaient à réaliser à la maison et non en étude. Pour Thierry Pajot, porte-parole du syndicat des directeurs d'écoles, le fait de revenir sur cette loi méconnue et d'autoriser les devoirs en dehors de la classe est en réalité "une formalisation de ce qui se faisait dans de très nombreuses classes. Nous ne disons pas non mais nous veillerons à ce que les enfants soient aidés à partir de 16h30", conclut-il.