Les chiffres au fond des verres amusent les enfants à la cantine, ils ont pourtant une utilité bien précise
Qui ne s'est jamais distrait à la cantine en regardant le chiffre inscrit au fond de son verre ? A l'école, ces numéros définissaient l'âge de chacun et celui qui avait le plus petit nombre recevait souvent un gage, comme celui de remplir la carafe d'eau par exemple. Ce jeu serait encore pratiqué couramment aujourd'hui dans les réfectoires. Mais si cela est un divertissement pour les petits, on se doute bien que les numéros au fond de ces verres ne sont pas destinés à un tel usage.
C'est la société Duralex qui est à l'origine de ces verres chiffrés. Ils ont d'abord été adoptés sous le modèle "Gigogne", créé en 1946, dans les cantines, qui a ensuite évolué pour devenir celui que nous connaissons tous, nommé "verre Picardie" et qui a envahi les écoles depuis les années 1980. Ces verres ont été choisis pour leur résistance : ils sont composés d'un verre trempé 2,5 fois plus résistant qu'un verre classique. Avec les enfants, c'est une garantie de sécurité afin de limiter la casse.

Duralex a révélé il y a déjà quelques temps à quoi servaient en réalité les chiffres au fond de ses verres : il s'agit du numéro du moule de fabrication. "Chaque moule de l'usine de La Chapelle-Saint-Mesmin est identifié par un numéro spécifique, soigneusement gravé au fond du verre associé, ainsi en cas de défaut ou de problème, nous pouvons rapidement identifier et remplacer le moule défaillant", explique toujours la marque française sur son site. Cela permet aussi de garantir "l'authenticité" et la "qualité" des produits. "En résumé, les chiffres gravés au fond de votre verre ne sont pas uniquement là pour l'aspect ludique, mais surtout dans un souci de qualité et de satisfaction client", ajoute Duralex.
Quand la production était à son apogée, les chiffres pouvaient monter jusqu'à 50, correspondant au nombre de moules différents disponibles. Un nombre qui assurait une victoire au réfectoire. Cependant, l'entreprise rencontre aujourd'hui quelques difficultés. Elle a été rachetée en 2021 par La Maison française du verre, maison mère de son concurrent Pyrex, après plusieurs mois de liquidation judiciaire.
Malheureusement, ce sauvetage n'a pas suffi face à la flambée des prix de l'énergie et un nouveau placement en redressement judiciaire a dû être acté en avril 2024. L'entreprise a alors été transformée en société de coopérative et participative en juillet dernier, puis, en décembre, l'Etat français a annoncé lui prêter 750 000 euros pour remonter la pente. Les célèbres verres pourraient alors survivre encore quelques années.