Ces personnes étaient enterrées dans les pyramides égyptiennes, ce n'étaient pas des pharaons ni leur famille

Ces personnes étaient enterrées dans les pyramides égyptiennes, ce n'étaient pas des pharaons ni leur famille Lors de l'analyse de squelettes retrouvés dans des pyramides, un détail a alerté les archéologues sur leur identité secrète.

118 pyramides sont recensées en Egypte, dont la plus grande et emblématique est celle de Khéops. Elle représente le tombeau présumé du souverain Khéops, deuxième pharaon de la IVème dynastie. Les pyramides sont, en effet, connues pour abriter les grands noms et l'élite de l'Egypte antique. Cependant, selon une récente étude, publiée dans le Journal of Anthropological Archaeology, d'autres personnes pouvaient être enterrées dans ces édifices. Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont examiné 110 squelettes dans la région de Tombos, ancienne colonie égyptienne, située aujourd'hui au Soudan. L'Egypte avait pris le contrôle sur la zone de 1400 à 650 avant JC.

Les archéologues ont analysé les points de fixation des muscles et des ligaments aux os pour se renseigner sur l'identité de ces squelettes, et notamment sur leur charge de travail. "À mesure que le corps est sollicité plus fréquemment et plus intensément, les muscles et les ligaments nécessitent un mode d'attache plus solide. Cela peut entraîner l'apparition de crêtes et d'arêtes distinctes sur l'os au niveau du point d'attache", explique l'étude.

Ceux qui présentaient ces signes étaient assimilés à un travail pénible alors que ceux dont les zones d'attache musculaire ne présentaient pas un tel aspect ont été associés à des travailleurs à la vie plus sédentaire, administrative et privilégiée. Or, certains de ces squelettes portaient bien ces modifications osseuses. Ces pyramides n'étaient donc pas réservées à l'élite. Des ouvriers y étaient enterrés à leurs côtés. 

Ces résultats suggèrent ainsi que "les tombes pyramidales, autrefois considérées comme le lieu de repos final de l'élite, pouvaient également abriter des serviteurs exerçant des travaux intensifs et des membres des classes inférieures", notent les chercheurs. La séparation n'était donc pas obligatoire ni systématique.

Les archéologues émettent l'hypothèse que les élites pouvaient avoir souhaité reconstituer l'ordre social dans leur propre tombeau. De leur côté, les personnes moins aisées espéraient peut-être profiter ainsi de "protections magiques et de cultes funéraires" grâce à ceux qui étaient leurs employeurs. Si cela ne concerne évidemment pas toutes les pyramides, Sarah Schrader, première auteure de l'étude, estime qu'il est possible qu'un tel mélange ait été fait dans d'autres tombes pyramidales, notamment certaines situées dans l'Egypte actuelle. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour le confirmer.

Certains chercheurs émettent quelques doutes sur cette théorie. Aidan Dodson, professeur d'égyptologie à l'Université de Bristol au Royaume-Uni, estime, auprès de Live Science, que les membres de l'élite pouvaient, eux aussi, effectuer des tâches physiques et que le Tombos étant un avant-post colonial, l'élite pouvait avoir une formation militaire et donc la carrure qui va avec.