Une découverte récente sur l'île de Pâques et ses célèbres statues pourrait changer l'Histoire
Les Moaï sont les très célèbres statues monumentales, entre 2,5 et 9 mètres, de l'ile de Pâques en Polynésie orientale. Elles sont datées du XIII et XVème siècles. Elles sont sculptées dans une roche issue principalement du volcan Rano Raraku. Véritable attraction touristique de l'ile, les Moaï sont depuis 1995 placés au patrimoine mondial de l'UNESCO.
La raison de leur construction reste toutefois un mystère. Dans la revue Journal of Archaeological Science, une récente étude expliquait que l'exploitation de la roche et la construction de géants avaient eu pour but de favoriser la fertilité des sols et l'agriculture. Le sol serait devenu riche grâce à l'extraction de la roche locale. "Dans la carrière, le flux constant de petits fragments de roche générés par le processus d'exploitation a permis un système de retour parfait d'eau, d'engrais naturels et de nutriments", a précisé Sarah Sherwood, co-auteure de l'étude. Les Moaï auraient ensuite servi à protéger les cultures : "Les Moaï étaient au centre de l'idée de fertilité et, dans la croyance rapanui, leur présence ici stimulait la production agricole alimentaire", a affirmé Jo Anne Van Tilburg, directrice du Easter Island Statue Project, comme le rapport Geo.
L'île de Pâques n'aurait d'ailleurs pas encore révélé tous ses secrets. Elle serait notamment liée à l'invention de l'écriture. Il est établi que l'écriture est née en Mésopotamie en 3300 ans avant J. -C. Ceci étant, depuis les années 1970, d'autres découvertes ont suggéré que les humains avaient inventé l'écriture indépendamment de celle-ci à d'autres endroits et notamment en Egypte et en Chine. Une récente étude des chercheurs de l'Université de Bologne en Italie publiée dans Nature rajouterait l'île de Pâques à la liste. Pour en arriver à cette conclusion, les spécialistes ont daté le bois d'anciennes tablettes trouvées sur l'île. Elles représentent des figures humaines, des outils, des plantes, des animaux ou encore des corps célestes. Plusieurs éléments comme des séquences linéaires ou des corrections font penser à une forme de langage écrit. Le déchiffrement des symboles reste encore à l'étude.

Les scientifiques ont toutefois utilisé la datation au radiocarbone pour savoir à quand remontaient ces tablettes. Pour le bois de l'une des quatre tablettes retrouvées, la technique a donné une date assez ancienne : 1450. Or, les Européens ne sont arrivés sur l'île qu'en 1720. Cela pourrait alors signifier que les habitants avaient créé leur écriture eux-mêmes, indépendamment de l'influence des cultures qui écrivaient déjà. Malheureusement, il est difficile de confirmer cette déduction car la datation est en réalité celle du bois et non de l'écriture elle-même.
Si l'écriture Rongorongo, comme elle a été nommée, a bien été crée avant l'arrivée des Européens, ce serait la cinquième fois dans l'Histoire que les humains ont développé un système d'écriture indépendant. Une révélation vraiment intéressante puisqu'il y a seulement 50 ans, les experts estimaient que les humains n'avaient inventé l'écriture qu'en Mésopotamie.