Meurtre dans une mosquée du Gard : des motivations terroristes ? L'assaillant s'est rendu

Meurtre dans une mosquée du Gard : des motivations terroristes ? L'assaillant s'est rendu L'auteur de l'attaque meurtrière dans une mosquée de la Grand-Combe, dans le Gard, s'est rendu aux autorités italiennes dans la nuit de dimanche à lundi. Il a reconnu le meurtre, tout en niant avoir choisi sa victime en raison de sa religion.

L'essentiel :

  • L'auteur de l'attaque meurtrière dans la mosquée Khadidja à la Grand-Combe, dans le Gard, a été interpellé dans la nuit de dimanche à lundi. L'homme s'est rendu aux autorités italiennes à Pistoia, au nord-ouest de Florence. Il était en fuite depuis vendredi, jour de l'attaque. Actuellement placé en garde à vue, il doit être extradé vers la France.
  • Un fidèle musulman âgé d'une vingtaine d'années, Aboubakar Cissé, a été tué de plusieurs dizaines de coups de couteau. L'auteur de l'attaque dans le Gard s'en est violemment pris à la victime en lui assénant "avant de le laisser pour mort et de prendre la fuite", selon le procureur de la République d’Alès, Abdelkrim Grini. Il s'est filmé avec son téléphone devant la victime agonisante, a proféré des insultes islamophobes et a "émis le souhait de devenir un tueur en série" en tuant "deux autres" personnes a indiqué le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
  • Le suspect a nié le caractère raciste ou antimusulman de l'attaque lors de sa garde à vue a indiqué son avocat italien. Il a toutefois reconnu le meurtre d'Aboubakar Cissé et a expliqué avoir voulu "tuer la première personne qu'il a trouvée".
  • Une enquête pour "meurtre aggravé par le préméditation et par les circonstance de commission en raison de la race ou de la religion" a été ouverte par le parquet de Nîmes. Les motivations du suspect doivent encore être déterminée. La piste islamophobe est privilgiée après les insultes proférées par l'assaillant en vidéo, mais elle n'est pas la seule à être envisagée. Le parquet national antiterroriste ne s'est pas saisi de l'affaire.
En direct

16:56 - Le suspect nie le caractère antimusulman du meurtre

Le principal suspect du meurtre d'un homme dans une mosquée du Gard a avoué avoir tué un homme lors de sa garde à vue face à la police italienne, mais il nie avoir agi par haine de l'islam a indiqué son avocat italien. Selon son conseil, le mis en cause a indiqué avoir voulu "tuer la première personne qu'il a trouvée". Dans des propos tenus dans une vidéo, le suspect insultait pourtant la religion musulmane. L'avocat n'a pas fait de commentaire sur ces déclarations. 

15:55 - Une enquête pour assassinat ouverte, le caractère raciste retenu

Le parquet de Nîmes a annoncé ouvrir une information judiciaire "pour meurtre aggravé par le préméditation et par les circonstance de commission en raison de la race ou de la religion" ce lundi 28 avril. Le suspect est donc accusé d'assassinat et le caractère raciste de l'attaque dans une mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, a été retenu. Le suspect encourt la réclusion criminelle à perpétuité. La procureure du tribunal judiciaire de Nîmes ajoute dans son communiqué que "la parquet national antiterroriste était tenu informé de l'évolution de l'enquête dont il décidait de ne pas se saisir au terme des premiers éléments ayant permis de contextualiser les faits".

12:40 - Face aux critiques, le gouvernement assure que la loi protège la foi musulmane

"La loi protège la foi, nos compatriotes musulmans doivent être protégés", a déclaré la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, à l'issue du Conseil des ministres au sujet du meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard. Alors que la gauche estime que la réaction du ministre de l'Intérieur jugée tardive traduit une différenciation entre les religions, la ministre soutient qu'il "n'y a aucun deux poids deux mesures". Elle dénonce un "acte anti-musulman" comme Bruno Retailleau, plutôt qu'un acte "islamophobe" comme le Premier ministre, mais écarte toute "polémique" sur les mots.

11:35 - La victime était "quelqu'un de bien et de gentil"

Le frère de l'homme tué dans le Gard alors qu'il priait à la mosquée a décrit la victime comme quelqu'un de "gentil" : "C'était quelqu'un de bien et de gentil, il n'avait de problème avec personne", assure-t-il. Les proches d'Aboubakar Cissé attendent la fin de l'autopsie et des examens médico-légaux pour pouvoir emmener le corps au Mali, où auront lieu les funérailles.

10:21 - Un "soulagement" après la reddition du suspect

Le petit frère de la victime tuée dans une mosquée du Gard a exprimé son soulagement après la reddition du suspect. "Ça fait du bien d'entendre qu'il s'est rendu de lui-même, avant qu'il ne fasse d'autres victimes", a-t-il déclaré auprès de BFMTV. "C'est un soulagement pour nous et pour tous les musulmans", ajoute le jeune homme de 19 ans.

09:15 - Aboubakar Cissé a été tué "parce qu'il était musulman" selon son cousin

Pour les proches d'Aboubakar Cissé, l'homme tué dans la mosquée du Gard alors qu'il était en train de prier, l'assaillant a commis un acte prémédité. "Ce qui s'est passé relève du terrorisme : c'était prémédité, la personne est venue en toute conscience tuer quelqu’un dans une mosquée. Nous ne pouvons pas entendre que c’est un acte de folie. Je le redis, Aboubakar, pour nous, a été victime d’un attentat terroriste", a insisté son cousin Ibrahim Cissé dans le colonnes du Parisien. Et le même témoin d'ajouter que son cousin a été tué "parce qu'il était musulman". "D'après les extraits de la vidéo que j'ai pu voir, l'auteur insulte mon cousin, il insulte sa religion. Si ce n’est pas un acte islamophobe, qu'est-ce que c'est ?", conclut-il.

08:57 - Le suspect a-t-il bénéficié de complicité pour s'enfuir ?

Le procureur de la République d'Alès a assuré sur Franceinfo que le suspect était suivi de près par les autorités. Les enquêteurs savaient que l'assaillant avait quitté le territoire après l'avoir repéré, mais manqué de peu dans l'Hérault le samedi 26 avril. Les autorités présument que le suspect "a bénéficié de complicité" pour s'enfuir vers l'Italie. L'enquête judiciaire va devoir élucider tous ces points : les circonstances de l'assassinat, les motivations du passage à l'acte et une éventuelle complicité. 

08:38 - La piste d'un acte islamophobe et d'autres envisagées

Les autorités ont ouvert une enquête pour "assassinat" et considèrent donc que l'attaque meurtrière dans une mosquée du Gard était préméditée. Il a cependant encore des doutes sur les motivations de cet acte. "On ne connaît pas encore les mobiles (...). La piste d'un acte anti-musulman n'est pas négligée, bien au contraire", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau depuis la sous-préfecture d'Alès, ce dimanche. Cette piste d'un acte islamophobe "est celle sur laquelle on travaille en priorité, mais ce n'est pas la seule", a précisé le procureur de la République d'Alès. "Certains éléments pourraient nous laisser penser que ce mobile n'était peut-être pas le mobile premier, ou le seul mobile", a ajouté le magistrat. 

08:24 - Pourquoi le parquet national antiterroriste ne s'est-il pas saisi ?

Le parquet national antiterroriste (Pnat) ne s'est pas saisi après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard. Une décision critiquée par plusieurs parties, dont le Conseil français du culte musulman et l'avocat de la famille de la victime. "À ce stade, l'analyse des éléments connus ne laisse aucun doute : il s'agit d'une attaque de nature terroriste. Il est tout aussi évident que le parquet national antiterroriste doit se saisir de cette affaire sans délai", a écrit Me Mourad Battikh dans un communiqué. Et le conseil d'ajouter : "La communauté musulmane, profondément meurtrie, doit bénéficier du même traitement que tout autre citoyen, notamment à travers la saisine immédiate du Pnat".

Le procureur de la République d'Alès, Abdelkrim Grini, estime pourtant que l'attaque meurtrière n'entre pas dans le cadre d'un acte terroriste. Il assure sur Franceinfo avoir été en contact et avoir fourni tous les éléments du dossier au procureur du Pnat tout le week-end. Selon lui, il ne semblait pas opportun de saisir le Pnat.

08:12 - Ce que l'on sait du profil du suspect du meurtre dans une mosquée du Gard

L'auteur de l'attaque au couteau dans le Gard a été identifié comme un certain Olivier H. Il s'agit d'un Français, né à Lyon, et âgé de 21 ans selon les précisions de Franceinfo. L'homme serait sans emploi et ferait partie de la communauté des gens du voyage ajoute BFMTV. Il était inconnu des services de police et de justice jusqu'à l'attaque meurtrière perpétrée vendredi.

08:03 - L'arrestation du suspect est une "très grande satisfaction"

"C'est une très grande satisfaction pour le procureur que je suis. Face à l'efficacité des moyens mis en place, l'auteur n'a eu pour seule issue que de se rendre et c'est la meilleure chose qu'il pouvait faire", a déclaré le procureur de la République d'Alès, Abdelkrim Grini, après l'annonce de la reddition de l'assaillant. Le magistrat avait alerté sur le caractère "potentiellement très dangereux" du suspect qui avait exprimé le souhait de tuer d'autres personnes après l'attaque à la mosquée de La Grand-Combe.

07:53 - Le suspect s'est rendu à la police italienne

L'auteur de l'attaque au couteau meurtrière dans une mosquée du Gard s'est rendu après trois jours de fuite. Le suspect, qui s'était enfui vendredi et avait encore échappé à la police durant le week-end après avoir été repéré dans l'Hérault, s'est finalement rendu aux autorités italiennes dans la nuit de dimanche à lundi. Il a aussitôt été placé en garde à vue. Une procédure d'extradition vers la France doit également être initié ce lundi pour permettre sa remise à la police française le plus vite possible.

27/04/25 - 17:13 - Le portrait du suspect n’a pas été diffusé

Le ministre de l’Intérieur a assuré que des moyens importants étaient déployés pour retrouver Olivier. H. Pour des raisons qui ne sont pas encore connues, aucune photo de l’auteur présumé qui a été formellement identifié, n’a été diffusé. Il n’y a pas non plus de barrage routier. 70 policiers et gendarmes sont sur le terrain pour tenter de le retrouver rapidement. 

27/04/25 - 17:09 - Que sait-on de la victime ?

Aboubakar, 24 ans, a été tué vendredi matin à coup de couteau (40 ou 50), dans la mosquée de la Grand-Combe. Originaire du Mali, il était un fidèle habitué de la mosquée Khadidja. Arrivé en France il y a quelques années, il était connu et apprécié dans le village de la Grand-Combe. Il venait d’ailleurs toutes les semaines à la mosquée avant l’arrivée des fidèles pour la prière du vendredi, afin d’y faire le ménage. 

27/04/25 - 16:40 - Toutes les pistes sont envisagées, mais celle l'acte islamophobe est privilégiée

Le procureur de la République d'Alès a rappelé que "la piste d'un acte à connotation anti-musulmans était une piste qui était privilégiée, sur laquelle nous travaillons, mais qui n'est pas la seule". "Certains éléments pourraient nous laisser penser que le mobile anti-musulman n'était peut-être pas le mobile premier", ajoute-t-il.

Le magistrat a ensuite expliqué pourquoi les enquêteurs craignaient une récidive de la part du suspect : "Je ne vous cache pas que dans le cadre de la vidéo qu'il a prise et après s'être glorifié de son acte, après l'avoir même quasiment revendiqué, il a tenu des propos qui laisseraient penser qu'il entendait commettre à nouveau des faits de même nature".

LIRE PLUS

Rappel des faits :

Une personne a été tuée à coups de couteau à l'intérieur de la mosquée de La Grand-Combe, dans le département du Gard, annonce le procureur d'Alès à l'AFP. Le drame s'est produit vers 8h30 ce vendredi 25 avril 2025. Le corps a été retrouvé vers 11h30 lorsque les premiers fidèles sont arrivés sur place pour la première prière du jour, révèle BFMTV. 

Au moment des faits, seulement deux personne se trouvaient dans l'édifice religieux. La chaîne d'information en continu précise que "les deux hommes étaient en train de prier, à quelques centimètres l'un de l'autre", c'est alors que l'auteur des faits s'en est pris à sa victime - les deux priaient jusqu'alors ensemble - sans raison apparente, "lui assénant de très nombreux coups de couteau", précise-t-on.

Une enquête ouverte pour meurtre

Le suspect est activement recherché par la gendarmerie du Gard. Le secteur est entrain d'être quadrillé et bouclé par les forces de l'ordre pour tenter de rapidement mettre la main sur l'auteur des faits. L'identité de la victime n'est pas connue à ce stade et le suspect est en fuite. Une enquête pour meurtre a été ouverte par le parquet d'Ales, confiée aux gendarmes.

De son côté, la victime était âgée d'une trentaine d'années, révèle Midi Libre. Elle était une "figure connue parmi les fidèles de la mosquée grand-combienne", d'après les témoignages recueillis par le média local.