"Le maire est un tortionnaire" : cet ex-surveillant à Bétharram est toujours élu dans les Hautes-Pyrénées

"Le maire est un tortionnaire" : cet ex-surveillant à Bétharram est toujours élu dans les Hautes-Pyrénées À 71 ans, cet ancien surveillant à l'école Notre-Dame-de-Bétharram est toujours maire d'un village pyrénéen. En février dernier, il reconnaissait des violences physiques sur des enfants de l'institution religieuse.

Un village des Hautes-Pyrénées situé à quelques encablures de Lourdes a de quoi attirer l'attention. Et plus particulièrement le maire de cette bourgade de 303 âmes. Ange Mur, 71 ans, est un ancien surveillant de Notre-Dame-de-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques). Le 19 février dernier, l'homme déclarait publiquement avoir eu "la main lourde" sur des pensionnaires de l'établissement catholique. "Quand je frappais, je frappais", assurait-il au micro de TMC. Il est alors démis de ses fonctions de diacre. En revanche, il reste maire de Jarret, ce fameux village pyrénéen. 

Une situation ubuesque pour Arnaud Gallais, le président de Mouv-enfants, à l'origine d'une pétition réclamant la révocation de l'édile signée par 18 000 personnes. "Comment peut-on être responsable de citoyens, élu, en charge de missions liées à l'enfance... alors qu'on a avoué publiquement avoir battu des gosses ?", se demande-t-il dans les colonnes du journal Le Parisien. 

Effectivement, l'homme a bien reconnu avoir donné des coups à des enfants lorsqu'il était surveillant entre 1979 et 1981 dans le sanctuaire marial situé à Lestelle-Bétharram. "On parle de défenestration, de gifles, de coups et lui-même ne s'en n'est pas caché"", abonde-t-il auprès de France 3 Occitanie. Et il n'est pas le seul à s'être scandalisé dans cette affaire. C'est également le cas de la députée insoumise des Hautes-Pyrénées Sylvie Ferrer, appelant à la démission du maire : "Suite à ses déclarations, il ne peut plus rester premier magistrat de sa commune et représenter les valeurs de la République. Il s'agit de protéger tous les enfants de la République et de ne pas laisser passer", martèle-t-elle 

"L'enfant avait le nez cassé"

Pour tenter d'alerter l'opinion sur le sujet, une petite manifestation était organisée le 27 février dernier devant la mairie de Jarret. Des pancartes sur lesquelles étaient inscrit "Ici, le maire est un tortionnaire" étaient brandies. Le principal intéressé dit "avoir été très fortement touché" par la polémique et "ne s'en être jamais remis, ni lui, ni sa famille", dans Le Parisien. Son adjoint Raymond Carrère va encore plus loin : "Si ce n'est que des claques, ça passe. Il faudrait même en distribuer plus souvent", confie-t-il.

Un ancien élève de Bétharram raconte pour France 3 Occitanie avoir assisté à plusieurs scènes de violence sur ses camarades, notamment la scène de la cantine : "Un enfant a voulu faire une blague. Ange Mur l'a entendu. Il a pris la tête du gamin et l'a éclatée dans l'assiette. L'enfant avait le nez cassé. C'était des violences comme ça pendant très longtemps", concède Pierre. Élu en 2001 comme premier édile de Jarret, Ange Mur occupe toujours la fonction au service des Jarretois.