Francis Szpiner a-t-il attribué un HLM contre des faveurs sexuelles ? L'accusatrice donne des détails
L'ex-maire du XVIe arrondissement de Paris et désormais sénateur (LR), Francis Szpiner, est mis en cause dans une affaire de corruption active et passive, ouverte par le parquet de Paris. Une information confirmée par BFMTV et Le Parisien. L'avocat de formation est soupçonné d'avoir usé de son mandat d'élu pour attribuer un logement social à une jeune femme de 26 ans, habitante du XVIe arrondissement de la capitale, en échange de faveurs sexuelles. Une information judiciaire a été ouverte et une perquisition a eu lieu à la mairie du XVIe arrondissement de Paris, à son domicile et à son cabinet mais les investigations font suite à un signalement déclenché à l'automne 2024. Une affaire qui tombe mal pour le pénaliste de 71 ans, lui qui brigue la mairie de Paris pour les élections municipales de 2026.
"J'ai dû coucher avec Szpiner"
En 2023, la jeune femme en question est embarquée dans une procédure avec son compagnon qu'elle accuse de faits de viols et de violences conjugales. C'est là que tout commence, un juge d'instruction est saisi et récupère un enregistrement clandestin de la jeune femme dans le cadre de l'enquête. On l'entend évoquer un nouveau logement dans l'ouest parisien "parce qu'elle a une relation sexuelle avec le maire", indique BFMTV. En effet, contrainte de quitter son logement de l'avenue Foch, la jeune femme de 26 ans décide de contacter le maire du XVIe arrondissement de Paris. Elle obtient un rendez-vous avec l'élu puis un logement HLM, indique Le Parisien. Convoquée le 30 septembre 2024, elle confirme avoir eu des relations sexuelles avec Francis Szpiner pour obtenir un logement social. Selon le média, elle aurait eu "des relations à trois reprises" avec lui, "dont, au moins une fois, au sein de son bureau de la mairie du XVIe arrondissement et une fois dans son logement social".
"Sur l'appartement que Szpiner m'a passé, par rapport à mon profil et mes droits, je le méritais, mais je ne méritais pas de passer sous le bureau", lâche-t-elle lors de l'interrogatoire du 30 septembre 2024, selon un document consulté par Le Parisien. "Vous me demandez de préciser, je vous réponds que j'étais à la rue. J'ai dû coucher avec Szpiner. On s'est vu deux fois à la mairie et une fois à l'appartement", abonde-t-elle. Lors de cet interrogatoire, la jeune femme indique que Francis Szpiner avait poussé en sa faveur auprès de "quelqu'un d'important" pour que le logement lui revienne. Mais " j'ai compris qu'il fallait (…) que je fasse ce que j'ai fait. Je suis passée sous le bureau et on a couché ensemble", lâche-t-elle. Elle a par la suite obtenu le logement en question.
Le sénateur LR dément "toute corruption"
Etait-elle consentante lors ce ces relations ? "Je ne sais pas quoi penser (...) Je me dis que le monde est cruel, que des gens utilisent leur position. Ils n'ont pas d'âme (...) Il ne me plaisait pas du tout. Oui, c'était sous la contrainte de l'appartement que je l'ai fait, exactement", assure-t-elle. Des propos rapportés dans le quotidien Le Parisien.
Le sénateur Francis Szpiner dément les accusations qui le visent : "Je n'ai jamais revu cette jeune femme, et je démens toute corruption tendant à dire que je lui aurai accordé un logement social contre faveurs sexuelles", assure-t-il auprès de BFMTV. Il indique avoir été contacté directement sur les réseaux sociaux, avoir été ému par son histoire et être parvenu à obtenir un logement pour elle "assez rapidement". Après des remerciements à la mairie, il n'aurait plus jamais eu de nouvelles d'elle. Selon la chaîne d'informations en continu, Francis Szpiner n'a pas encore été auditionné, mais a fourni le contenu de ses SMS aux enquêteurs.