Philippe Vedovini, grand-père d'Émile : son passé à "l'internat de l'horreur" resurgit

Philippe Vedovini, grand-père d'Émile : son passé à "l'internat de l'horreur" resurgit Le grand-père d'Émile Soleil fait partie des quatre personnes suspectées d'être impliquées dans sa disparition. Ce n'est pas la première fois qu'il fait face à la justice.

Ce mardi 25 mars, quatre personnes ont été placées en garde à vue pour "homicide volontaire" et "recel de cadavre" dans l'affaire de la mort du petit Émile. Il s'agit de ses grands-parents maternels chez lesquels il se trouvait lors de sa disparition, ainsi que deux des enfants majeurs de ce couple. Les quatre membres de la famille restent pour le moment présumés innocents. Des perquisitions sont actuellement en cours à leur domicile de la Bouilladisse. Les enquêteurs veulent notamment confronter le grand-père à son emploi du temps le jour de la disparition et à d'éventuelles incohérences, rapporte Le Parisien.

Le profil de l'homme de 59 ans est étudié de près par les forces de l'ordre. Philippe Vedovini est présenté comme un chrétien convaincu, il avait même souhaité devenir prêtre avant de rencontrer sa femme. Il est aussi décrit comme une personne sévère. Dans un entretien à Famille chrétienne en septembre 2023, il avait nié être un "dominateur qui terrorise tout le monde". Par ailleurs, ce n'est pas la première fois qu'il fait face à la justice. Il a été entendu comme témoin assisté en 2018 dans l'affaire du scandale de l'école traditionaliste de Riaumont, comme l'avait révélé le Canard Enchainé.

Plusieurs plaintes avaient été déposées par d'anciens élèves contre cette communauté religieuse. Les victimes rapportaient des faits de violences physiques et sexuelles, de viols et de maltraitance survenus dans les années 1990, époque à laquelle Philippe Vedovini y exerçait en tant qu'encadrant. Celui qui se faisait appeler "frère Philippe" avait seulement reconnu avoir infligé des punitions "un peu sévères" à ces enfants, mais n'avait pas été poursuivi. L'établissement avait finalement fait l'objet d'une fermeture administrative à la fin des années 2010 et 11 personnes avaient été mises en examen.

Un simple témoin assisté mais décrit comme un "gourou"

Le grand-père d'Emile y était toutefois décrit comme un "gourou" qui inspirait la peur aux pensionnaires. "C'est une communauté proche des milieux d'extrême droite et royalistes, dont on sait qu'elle utilise des méthodes militaristes. On choisit Riaumont, on choisit ses méthodes. Certains, dont le grand-père d'Émile, les ont appliquées avec beaucoup plus de ferveur que d'autres", a assuré, auprès du Point, Ixchel Delaporte, journaliste indépendante qui a écrit le livre enquête Les Enfants martyrs de Riaumont : enquête sur un pensionnat intégriste. Celle-ci assure dans son ouvrage que les violences étaient très implantées. "Entre les religieux et les enfants, mais aussi entre les enfants eux-mêmes. Il y a des viols des plus grands sur les plus petits. C'est l'internat de l'horreur", disait-elle en 2022 à 20Minutes.

L'autrice assure toutefois qu'il n'y aurait pas de lien entre le passé du grand-père et la mort d'Emile : "Je pense qu'il serait complètement hasardeux d'établir un quelconque lien. Évidemment qu'il n'y a pas de lien avec la disparition d'Émile (...) Cela apporte des éléments supplémentaires sur le profil psychologique de cet homme présumé innocent. Mais on ne peut pas dire que puisqu'il a été violent à une époque, il l'est aujourd'hui", a-t-elle largement nuancé.