Koba LaD mis en examen pour l'évasion de Mohammed Amra ? Ces éléments le relient à l'affaire

Au lendemain de l'arrestation en Thaïlande d'un membre présumé du commando du péage d'Incarville (Eure), dans le cadre de l'affaire Mohammed Amra, Le Parisien révèle que le rappeur Koba LaD ainsi que six autres personnes ont été présentés à un juge en vue d'une potentielle mise en examen. Déjà incarcéré dans la prison de Fleury-Mérogis après sa condamnation en septembre dernier pour une affaire de violence dans une boîte de nuit parisienne, Koba LaD avait été extrait lundi 24 mars de sa cellule pour être entendu par les enquêteurs. Le célèbre rappeur, originaire de Seine-Saint-Denis, comme les 23 autres personnes interpellées lundi, est soupçonné d'avoir aidé à l'évasion de Mohammed Amra. Après son passage devant le juge, il a été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de commettre un délit puni de cinq ans, après 96 heures de garde à vue. Il n'a pas été placé en détention provisoire, l'étant déjà dans une autre affaire. Le rapeur a donc été placé sous contrôle judiciaire par le juge des détentions et des libertés.

Marcel Junior Loutarila, de son vrai nom, est suspecté par les enquêteurs d'avoir été au courant du projet d'évasion de Mohammed Amra, avec qui il a partagé une cellule en décembre 2022. Y a-t-il financièrement participé ? C'est la question qui taraude les enquêteurs. Dans le cadre des investigations, la cellule de Koba LaD aurait été sonorisée pendant plusieurs mois, avec comme objectif de pouvoir écouter ses conversations téléphoniques - réalisées à partir d'un téléphone clandestin - et en particulier celles avec des membres de la Black Manjak Family (BMF), soit l'organisation criminelle suspectée d'avoir organisé l'évasion de Mohamed Amra. Organisation avec laquelle Koba LaD entretiendrait des liens étroits. Selon les informations du Figaro, le rappeur pourrait être le porte-drapeau artistique du groupe, voire même "une vitrine" destinée à blanchir les revenus générés par le trafic de stupéfiants géré par certains individus se revendiquant de la Black Manjak Family.

Des augmentations de salaire qui intriguent les enquêteurs

Lors de sa garde à vue, ces derniers jours, Le Parisien révèle que Koba LaD aurait été particulièrement interrogé sur la comptabilité de ses sociétés, dont plusieurs ont un nom qui semble faire référence à la Black Manjak Family. Parmi elles, la BMF Agency, qui revendique gérer des "activités artistiques et de spectacle", mais dont l'associé Hervé M. fait également partie des mis en examen de l'affaire de l'évasion et de la cavale de Mohammed Amra. L'augmentation régulière de son salaire ces derniers mois intriguerait particulièrement les enquêteurs, qui se demandent également quelles sont exactement ses tâches professionnelles.

Dans cette affaire, pas moins de 27 personnes ont déjà été mises en examen. 28 en comptant Mohammed Amra. Six personnes sont également suspectées d'avoir fait partie du commando du péage d'Incarville, qui a tué deux agents pénitentiaires le 14 mai 2024. Pour sa part, ce n'est pas la première fois que le rappeur Koba LaD est mêlé à une affaire judiciaire. À presque 25 ans, l'artiste a déjà plusieurs mentions à son casier judiciaire. Il a notamment été impliqué dans plusieurs rixes et bagarres, notamment lors d'un showcase à Bruxelles en 2021 ou d'une sortie en boîte de nuit à Paris en 2022. En avril 2022, le rappeur a participé au passage à tabac et à la séquestration de son ancien manager, faits pour lesquels il a été condamné en septembre dernier.