Affaire Le Scouarnec : 299 victimes et plus encore ? Des aveux complets et une nouvelle enquête
C'est une étape non négligeable pour les 299 victimes identifiées de Joël Le Scouarnec. L'ex-chirurgien a reconnu, devant la cour criminelle du Morbihan, les faits de viols et d'agressions sexuelles sur 299 victimes, lors de l'audience du jeudi 20 mars. Une première depuis le début du procès, le 24 février. Ces aveux ont été faits par le biais d'un de ses avocats, Me Maxime Tessier, qui assure lui avoir demandé s'il reconnaissait que les personnes mentionnées dans ses carnets étaient "toutes de potentielles victimes de ses actes, et il a dit oui". "Ensuite je lui ai demandé s'il reconnaissait que les 299 faits poursuivis étaient des infractions et il a dit oui", a poursuivi le conseil rapporte Libération.
Cette reconnaissance des faits représente un "tournant", selon Me Tessier. Il faut dire que jusqu'à présent, l'accusé n'avait reconnu les faits qu'au cas par cas, au fur et à mesure qu'ils arrivaient dans les débats, à la lecture de ses carnets. Pour rappel, Joël Le Scouarnec avait une longue série de carnets, saisie par les enquêteurs, dans lesquels il consignait méticuleusement les sévices qu'il faisait subir à ses victimes, souvent mineures.
"Un devoir de vérité"
Mais comment expliquer ce changement d'attitude de la part de l'accusé ? Il a expliqué, jeudi 20 mars, devant la cour être "dans un devoir de vérité". Un revirement plutôt bien accueilli par les victimes : "La reconnaissance est une étape cruciale pour permettre aux victimes d'avancer, et c'est bien qu'elle arrive à ce stade du procès", a réagi Frédérique Giffard, qui représente une quinzaine de parties civiles à Vannes. "Je pense qu'il a fini par comprendre, en écoutant les parties civiles défiler à la barre depuis dix jours, qu'il n'allait pas décemment pouvoir tenir sa posture qui consistait à encore contester les faits dans certains cas", a poursuivi l'avocate, qui a ajouté que "les parties civiles qui vont être entendues à partir de la semaine prochaine vont être beaucoup plus sereines, j'imagine, à la perspective de leur audition, en particulier celles dont il avait contesté le viol ou l'agression à l'instruction".
Une autre enquête est ouverte
Bien que l'homme de 74 ans a reconnu les agressions et même un viol sur les 299 victimes identifiées, les enquêteurs n'ont pas encore retrouvé toutes les éventuelles victimes. Alors, la justice a ouvert, jeudi 20 mars, une nouvelle enquête pour "agressions sexuelles et viols", pour identifier ces dernières : "En dépit des investigations menées, de la forte médiatisation de l'affaire, des réunions et des communications organisées, il reste toujours possible (...) que certaines victimes n'aient pu, encore, être identifiées", a indiqué le parquet général. Certaines des victimes dont les noms ont été retrouvés dans les fameux carnets "n'ont pu, encore, être identifiées, auditionnées, ont refusé de l'être, ne se sont pas manifestées, soit à l'étranger ou dans une autre situation d'empêchement", a détaillé le parquet général.