Mort d'Emile : des preuves d'une intervention humaine et la piste familiale toujours envisagée
L'enquête sur la disparition et la mort du petit Émile Soleil progresse. Certaines pistes sont bel et bien privilégiées comme le suggéraient les dernières opérations d'investigation et les gardes à vue de quatre membres de la famille du petit garçon. Le procureur de la République d'Aix-en-Provence a confirmé lors d'une conférence de presse ce jeudi 27 mars que plusieurs éléments d'enquête "introduisent la probabilité de l'intervention d'un tiers dans la disparition et la mort d'Émile". Les expertises ont démontré que "les vêtements et ossements [d'Emile] ont été transportés peu avant leur découverte" et ont révélé des "stigmates anatomiques" évoquant un "traumatisme facial violent".
Ce sont des éléments qui ont justifié l'extension des investigations aux chefs d'"homicide volontaire" et de "recel de cadavre". Quant aux placements en garde à vue des grands-parents d'Émile, Philippe et Anne Vedovini et de deux de leurs enfants, qui "étaient programmées" selon les informations de plusieurs médias, ils étaient la suite logique de l'enquête pour "une phase de vérifications et de confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois" dans le cadre légal parmi par ce régime, c'est-à-dire en présence des avocats et sous enregistrement vidéo. Lors des gardes à vue, les personnes interpellées "ont répondu à l'ensemble des questions qui ont été posées", mais les enquêteurs n'ont obtenu aucun élément tangible, aucun aveux.
Ces gardes à vue ont toutes été levées dans la matinée du jeudi 27 mars et les quatre personnes interpellées ont été relâchées sans qu'aucune poursuite ne soit retenue. "Les charges n'étaient pas suffisantes pour conduire à une mise en examen quelconque dans ce dossier", a précisé Jean-Luc Blachon. Les gardes à vue pour "homicide volontaire" et "recel de cadavre" ont permis d'approfondir la piste intrafamiliale dans la mort d'Émile, laquelle "n'est pas refermée" malgré la libération des grands-parents, a déclaré le procureur de la République.
Des analyses en cours et d'autres non concluantes
L'hypothèse du meurtre volontaire ou accidentel parait encore privilégiée à celle d'un égarement de l'enfant. Une analyse du crâne de l'enfant aurait notamment déterminé le fait que les ossements auraient séjourné dans deux lieux différents, selon Le Parisien, des informations confirmées par le procureur : l'un en pleine nature, l'autre protégé des éléments extérieurs. Un peu comme si les ossements avaient été gardés avant d'être déposés sur le lieu de leur découverte. Par ailleurs, le t-shirt d'Émile serait dépourvu de trace de décomposition humaine, révèle le quotidien. De l'ADN a été découvert, ces ossements et les vêtements. "Qu'il y ait un auteur, cela ne fait quasiment plus aucun doute. A-t-il volontairement porté atteinte à l'enfant ou involontairement ? C'est impossible à dire pour le moment. Mais qu'il puisse y avoir une intervention humaine, ça, c'est désormais fort probable", confiait déjà une source proche du dossier à BFM DICI début mars.
Les investigations et les analyses se poursuivent, notamment sur des véhicules saisis au domicile des grands-parents d'Émile : une voiture et une remorque pour le transport de chevaux. Si certains éléments d'enquête font progresser les enquêteurs, d'autres n'en sont pas concluants, à l'instar de l'analyse de la jardinière saisie le 13 mars près de l'église du Haut-Vernet et sur laquelle du sang avait été découvert, comme l'a fait savoir le procureur de la République.
Reste que l'hypothèse d'un accident ou d'un égarement mortel du petit garçon ne sont pas laissées de côté par les enquêteurs et constituent toujours un scénario possible. La piste accidentelle n'est pas totalement écartée, comme celle de l'homicide involontaire et celle du crime d'opportunité sont toujours envisagées.
Le profil du grand-père d'Émile intéresse les enquêteurs
Les grands-parents du petit garçon avaient déjà été approchés par les enquêteurs après la disparition d'Émile, survenue le 8 juillet 2023 dans le village du Vernet dans les Alpes-de-Haute-Provence. Et pour cause : le petit garçon se trouvait dans la maison familiale de Philippe et Anne Vedovini et sous la surveillance du couple au moment de sa disparition. D'après Le Parisien, le placement en garde à vue du grand-père d'Émile et d'autres proches avait été envisagé dès le deuxième trimestre de 2024 avant d'être court-circuité par la découverte des ossements de l'enfant par une randonneuse. Si le placement en garde à vue de Philippe Vedovini n'est pas une idée nouvelle, il a été motivé par de nouveaux éléments : des écoutes téléphoniques révélant des dissensions entre le grand-père et les parents d'Émile selon Le Parisien. Le profil de Philippe Vedovini, père réputé sévère d'une famille de dix enfants à qui il a donné une éducation chrétienne rigoriste, avait retenu l'attention des enquêteurs. Durant sa garde à vue, il a été interrogé sur son rôle au sein de la famille et sur son implication dans l'affaire de violences sexuelles à l'institut catholique de Riaumont dans le Pas-de-Calais dans les années 1990.
Les écoutes téléphoniques auraient également permis de dresser le portrait d'un homme "irascible" et "coléreux", habitué aux épisodes particulièrement disproportionnés de violence. L'homme aurait déjà par le passé donner des coups de poing et de pied à ses propres enfants, selon Le Parisien. Par ailleurs, les enquêteurs auraient découvert qu'il souffrirait depuis plusieurs années de dépression. Suffisant pour imaginer un possible acte violent envers Émile ayant entraîné son décès ? Le témoignage d'un voisin, jusqu'ici resté secret, et également révélé par le quotidien, pourrait également s'avérer déterminant. Il affirme avoir vu le petit Émile partir seul, avant de voir le grand-père, à sa recherche, prendre la même direction. Tous ces éléments doivent toutefois encore être confirmés. Une conférence de presse a été organisée jeudi, à midi.
20:11 - La piste d’un meurtrier externe à la famille s’éloigne de plus en plus
Il y a très peu de chances que le petit Emile ait été tué par une personne extérieure à la famille. En effet, il a été vu par un témoin en train de descendre vers le bas du hameau, quelques instants avant que son grand-père ne parte à sa recherche. Cela ne laisserait qu’un laps de temps très court à une personne extérieure, qui aurait en plus dû échapper à la surveillance des grands-parents et à la famille nombreuse du petit garçon. C’est pour cela que le grand-père, connu pour sa sévérité et ses châtiments physiques sur ses enfants, est l’un des principaux suspects, y compris après la fin de sa garde-à-vue.
19:42 - Les ossements retrouvés juste avant le weekend de Pâques expliqueraient le placement en garde-à-vue des membre
La piste intrafamiliale est toujours une possibilité pour les enquêteurs, y compris après la fin de la garde-à-vue des grands-parents et de deux oncles ou tantes du petit garçon. En effet, ses ossements ont été retrouvés lors de la semaine sainte, avant le dimanche de Pâques. Pour les catholiques, cela correspond à la résurrection de Jésus. Dans cette affaire ou la pieuseté de la famille est connue de tous, cet élément n’est pas anodin.
Les enquêteurs ont émis l’hypothèse que c’était e moment "idéal" pour rendre les ossements aux parents catholiques, afin de leur donner la possibilité de faire leur deuil en cette période particulièrement importante pour les fidèles. De quoi assurer une certaine proximité familiale avec l’éventuel meurtrier.
19:36 - L’auteur aurait été pris de panique et aurait déposé le crane dans la foret
D’autres éléments intriguent les enquêteurs, notamment autour de la découverte des ossements de l’enfant. Il faut dire que son crâne a été découvert par une randonneuse à peine à 2 km du hameau du Vernet ou avait disparu le petit garçon quelques mois plus tôt, alors que la zone avait été fouillée. Mais voilà, deux jours seulement avant la découverte du crâne d’Émile, une remise en situation avait été organisée par les gendarmes dans le village, comme le rappelle Le Parisien. Toutes les personnes qui étaient présentes, qu’elles aient été témoins ou non des derniers instants d’Émile, ont dû revivre leur journée à l’identique.
Le court laps de temps ne semble pas être une coïncidence pour les enquêteurs, dont l’une des hypothèses est que la personne impliquée dans la mort d’Émile a été prise de panique en voyant la piste se resserrer sur elle lors de la remise en situation. Cette personne aurait alors pris la décision de mettre des ossements et le teeshirt de l’enfant en forêt pour faire croire à une mort naturelle après une disparition en forêt.
19:24 - Émile ne s’est pas perdu dans la forêt
Selon les analyses révélées par Le Parisien, il est impossible que le petit Emile se soit perdu en foret et soit mort de cause naturelle dans la zone ou ses ossements et son teeshirt ont été retrouvés. Le teeshirt en question ne comportait pas de trace de décomposition humaine, ce qui laisse penser qu’il lui a été retiré puisqu'il a été placé près de sa dépouille. De plus, le crane de l’enfant montre les stigmates d’un violent coup à la tête. Pour le moment, les analyses n’ont pas encore permis de déterminer si ce choc est dû à un poing ou à un objet.
La mort du petit garçon n’était peut-être pas intentionnelle, mais une intervention humaine pour la faire paraître comme une disparition en forêt n’est plus à prouver.
19:13 - Le corps d’Émile aurait été conservé dans un milieu presque stérile
Les analyses des ossements et des vêtements du petit Émile ont montré qu’il avait été déplacé après sa mort, et probablement même déshabille. Comme le révèle Le Parisien, jeudi 27 mars, des experts en sont venus à la conclusion que la dépouille a été exposée à l'air libre, en pleine nature, mais également dans un endroit presque stérile, comme un congélateur.
18:33 - Qu'est-ce qui peut être à l'origine du "traumatisme facial violent" d'Emile ?
Le procureur de la République d'Aix-en-Provence a révélé la découverte d'un "traumatisme facial violent" sur le crâne d'Emile, mais il n'a pas précisé les causes de cet traces. La terminologie utilisée sous-entend que le crâne présente des stigmates conséquente d'un choc ou d'un coup suffisamment fort pour déformer ou laisser des traces sur les os. Plusieurs hypothèses peuvent être mise sur la table : un coup porté avec un objet contendant, un choc causé par une collision avec un objet ou éventuellement une chute ? Ce traumatisme alimenter l'hypothèse de l'intervention d'un tiers, mais peut autant s'expliquer dans une piste criminelle qu'accidentelle.
15:57 - Le grand-père d'Emile toujours le suspect numéro 1 dans la mort d'Emile ?
Avant la levée de la garde à vue du grand-père d'Emile et des trois autres membres de la famille, Le Parisien présentait Philippe Vedovini comme le suspect numéro 1 dans la disparition et la mort d'Emile en raison de plusieurs éléments : il était chargé de la surveillance de l'enfant au moment de la disparition, a été mis en cause par le témoignage d'un voisin resté secret jusqu'ici, a déjà été cité dans une affaire de violences sur des mineurs et présente un profil décrit comme sévère. La levée de la garde à vue peut donner l'impression qu'il a été mis hors de cause, mais le procureur à fait savoir que la piste familiale "n'est pas refermé" et que le cas du grand-père, mais aussi des autres membres de la famille pourrait de nouveau intéresser les enquêteurs.
13:16 - L'enquête sur la mort d'Emile en chiffres
L'enquête sur cette affaire a débuté le 8 juillet 2023 au lendemain de la disparition du petit garçon. Depuis de nombreuses investigations ont été menées comme l'a indiqué le colonel de la Section de Recherches de la gendarmerie de Marseille, Christophe Berthelin, lors de la conférence de presse. L’affaire Émile, c’est "3 141 signalements reçus, tous vérifiés, 287 auditions de témoins dont quatre gardes à vue, 27 véhicules analysés, 50 perquisitions judiciaires et 28 numériques, près de 285 hectares ratissés. 7 405 entités ont été entrées dans la base de la gendarmerie". "55 millions de données de communication » ont par ailleurs été étudiées.
11:44 - Explications sur la retenue du chef d'"homicide volontaire"
Alors que les grands-parents d'Emile ont été placés en garde à vue pour "homicide volontaire" et "recel de cadavre", ce détail a soulevé des questions sur la mise à l'écart de l'hypothèse d'un accident. Pourtant les deux pistes, criminelle et accidentelle, sont toujours envisagée même si dans les deux cas une intervention humaine semble fortement privilégiée. La retenu du chef d'"homicide volontaire" "n’exclut pas définitivement l’hypothèse d’un homicide involontaire" a assuré le procureur de la République : "Cette qualification a été choisie à la lumière des derniers résultats de l’expertise". Il s'agit de la qualification "la plus haute" qui a été retenue car les éléments présents au dossier permettent de "favoriser cette hypothèse" a-t-il précisé.
11:04 - Des analyses en cours et d'autres qui n'ont pas été déterminantes
Le procureur a rappelé que les gardes à vue n'ont pas été des procédures "hâtives" en réponse aux opérations menées début mars. A ce sujet, il a assuré que les analyses menées sur la jardinières saisies près de l'église du Huat-Vernet et portant des traces de sang n'ont pas été concluantes. D'autres analyses sont en cours, notamment sur les deux véhicules saisis au domicile des grands-parents : une voiture et une remorque pour transport de chevaux.
11:00 - La piste intrafamiliale approfondie et toujours ouverte
Les gardes à vue des grands-parents et de deux de leurs enfants ont eu lieu dans la suite logique de l'enquête et en raison de la nécessité de "confronter" les personnes les plus concernées par l'affaire à leurs déclarations dans le cadre légal permis par le régime de la garde à vue : la présence des avocats et sous enregistrements vidéo. "Les personnes interpellées ont répondu à l'ensemble des questions qui ont été posés", a assuré le procureur Jean-Luc Blachon.
Ces gardes à vue ont permis d'approfondir la piste intrafamiliale. Si une phase d'enquête se termine sur cette piste avec la levée des garde à vue sans poursuite contre les interpellés, cela ne veut pas dire qu'elle est définitivement refermée. Des éléments pourront à l'avenir demander un nouvel approfondissement de cette piste intrafamiliale.
10:54 - Les preuves d'un "traumatisme facial violent" subi par Emile
Lors de sa conférence de presse, le procureur de la République d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, a déclaré que les conclusions des nombreuses investigations et expertises ont permis de considérer que les ossements d'Emile "ont été transportés peu avant leur découverte" et que le corps de l'enfant ne s'est pas décomposé dans les vêtements retrouvés, ni n'a reposé dans la nature au cours de la décomposition. Surtout, le procureur a fait savoir que des "stigmates anatomiques" évoquant un "traumatisme facial violent" ont été découverts sur le crâne d'Emile. En conclusion, le procureur confirme que ces éléments introduisent la probabilité de l'intervention d'un tiers dans la disparition et la mort d'Emile, d'où l'extension de l'enquête aux chefs d'homicide volontaire et de recel de cadavre le 19 mars derniers.
10:11 - La piste intrafamiliale écartée ? L'avocat de la grand-mère d'Emile l'espère
A l'issue des 48 heures de garde à vue, les grands-parents d'Emile on regagné leur domicile de La Bouilladisse, dans les Bouches-du-Rhône. L'avocat d'Anne Vedovini a indiqué à BFMTV qu'il n'imaginait pas la garde à vue de sa cliente se terminer autrement que par une remise en liberté sans poursuite. "Dans le cadre d'investigations d'une telle nature (...) il est d'usage de venir fermer des portes. Il y avait parmi les hypothèses l'aspect intrafamilial, c'est ce qui a donné lieu à cette garde à vue et qui je l'espère aujourd'hui a pu être écarté", a-t-il ajouté.
08:54 - "Il reste à trouver le ou les auteurs" du meurtre d'Emile
Marc Rollang, Capitaine de gendarmerie et porte-parole de l'association Gendarmes et Citoyens, a été interrogé sur le dossier Emile, ce jeudi matin. L'homme a commenté les éléments dont la presse dispose aujourd'hui, considérant que la piste criminelle demeure privilégiée. Il reste à trouver le ou les auteurs et c'est là ou l'enquête a du mal à évoluer", dit-il. Le général de gendarmerie et ancien commandant de la section de recherches Jacques-Charles Fombonne, a ajouté sur la même antenne : "Il faut aller au fond des choses. La seconde étape, après la garde à vue, c'est celle des indices graves et concordants. Le juge d'instruction prendra la décision soit d'une mise en examen soit le statut de témoin assisté soit la remise en liberté". Et d'ajouter : "Maintenant il y a peut-être quelqu'un parmi les gardés à vue qui a quelque chose à dire. On est dans un cercle familial. Imaginez que ces personnes soient ou été mises en examen, c'est un cataclysme familial".
08:25 - Les quatre gardes à vue ont été levées : pas d'éléments tangibles contre les suspects
Les quatre garde à vue ont été levées tôt ce jeudi matin, à à savoir celles des grands-parents maternels du petit garçon ainsi que son oncle et sa tante, tous deux majeurs. Est-ce à dire que les grands-parents, l'oncle et la tante de l'enfant sont hors de cause ? Qu'ils ne sont plus suspects ? Les enquêteurs ne se sont pas encore prononcés publiquement sur ce point. Ils ont tous été relâchés libres, aucun n'a été mis en examen, ce qui signifie qu'aucun élément ne tend à les impliquer dans les faits, qu'il n'y a aucun indice grave ou concordant de leur implication.