Attaque à Mulhouse : ce que l'on sait du suspect arrêté et de l'agression

Attaque à Mulhouse : ce que l'on sait du suspect arrêté et de l'agression Une attaque au couteau à Mulhouse samedi a fait un mort et cinq blessés. Le principal suspect, en situation irrégulière, a été interpellé, incitant le gouvernement à organiser mercredi un conseil interministériel sur l'immigration.

L'attaque s'est produite en un éclair. L'agression, qui a causé un mort et cinq blessés samedi 22 février à Mulhouse, a eu lieu en à peine "une dizaine de minutes". À 15h40, un homme armé d'un couteau et d'un tournevis a grièvement blessé deux agents de stationnement en criant "Allahou akbar", dans le quartier animé autour du marché du canal couvert. Dix minutes après les premiers faits, à quelques rues de là, des policiers municipaux sont parvenus à neutraliser l'assaillant avec une matraque, selon les informations données par le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Quatre gardes à vue étaient en cours dimanche 23 février, dont celle de l'assaillant, a indiqué dimanche le Parquet national antiterroriste (Pnat).

Il avait déjà été jugé et faisait l'objet d'une OQTF

"Ils l'ont fait avec un sang-froid absolument remarquable, a raconté le ministre de l'Intérieur. Parce que l'individu, évidemment, était très, très dangereux (…) Et il s'est dirigé vers un policier qui a sorti son arme (…) Il n'a pas tiré parce que son camarade l'a prévenu : il y avait un environnement, il y avait l'heure, beaucoup de monde, le marché. Et il a préféré ranger son arme. Et ils l'ont neutralisé avec une matraque. Ça témoigne d'un très grand professionnalisme. Ça témoigne d'un grand sang-froid et de beaucoup de courage".

Arrêté par les forces de l'ordre, le suspect, Brahim A., un Algérien sous OQTF et souffrant de troubles psychiatriques, a été mis en garde à vue sans délai. Le Parquet national antiterroriste a indiqué qu'une enquête pour " assassinat en lien avec une entreprise terroriste " avait été ouverte. Il avait déjà été jugé après avoir publié une vidéo sur son compte Facebook, incitant les musulmans à "combattre les mécréants". Il avait alors été condamné à six mois de prison ferme et interdit de territoire français pour une durée de dix ans.

À sa sortie de prison, il était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Après avoir été placé en centre de rétention administrative, l'Algérie avait refusé à dix reprises de le reprendre, selon Bruno Retailleau. Il avait alors été assigné à résidence et contraint de se présenter chaque jour au commissariat.

Un conseil interministériel organisé mercredi

Les premières victimes de l'attaque sont deux agents de stationnement, qui ont été transportés à l'hôpital. L'un d'eux, grièvement blessé au thorax, a pu sortir le soir même, tandis que l'autre, atteint au cou, devra être transféré dimanche dans un hôpital à Colmar, préfecture du Haut-Rhin. Les trois autres blessés sont les policiers municipaux qui ont maîtrisé l'assaillant. Leur état est moins grave. Un homme de 69 ans, d'origine portugaise, a été tué. Il se trouvait au marché pour faire ses courses au moment des faits.

Dimanche matin, Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères, a annoncé sur Europe 1 que le gouvernement français organiserait mercredi un conseil interministériel sur le contrôle de l'immigration, suite à l'attaque impliquant un suspect en situation irrégulière.